Lundi 25 mars 2024
Bureau politique à Namur
Pour la première fois en 5 ans, j’ai raté le train vers Namur. Une petite demi heure à jouir des charmes de la Gare du nord bien rénovée par Infrabel puis des facéties des TEC qui avaient encore modifié l’emplacement des arrêts de bus à Namur. Le bus 5 m’est passé littéralement sous le nez. Il faisait beau, on est restée cool, j’ai occupé mon temps en téléphonant à Lucie qui s’occupait de mettre la dernière main à notre intervention sur l’Ordonnance Palais Stoclet, que je venais de relire dans le train.
On a parlé Trajectoire mobilité avec Geoffrey Usé et, c’est historique : c’est la première fois que je ne suis pas d’accord avec Philippe Henry. Même si ce n’est pas lui qui déplace les arrêts des TEC hein, rien à voir.
Je ne vais pas ici dévoiler les débats mais donner mon avis : une trajectoire volontariste de mobilité en Belgique doit reposer sur :
– il faut viser non pas l’électrification de tout le parc automobile (6 millions de véhicules) mais bien la réduction des km parcourus en véhicules individuels sinon on ne progresse que sur les émissions, pas sur la congestion (qui coûte 5 milliards par an, par hasard le montant du déficit belge), la sécurité, l’encombrement de l’espace public, l’ensemble des externalités négatives (27 milliards d’euros par an, 6 % du PIB),
– un effort plus grand peut être demandé aux urbain.e.s car ils ont davantage accès aux alternatives,
– le train, le train, le train,
– les ménages intègrent progressivement les coûts et conséquences de leurs choix résidentiels en fonction de leur lieu d’activité: perdre du temps et de l’argent dans deux voitures, c’est du gaspillage de temps et d’argent,
– les entreprises également tiennent compte des contraintes de mobilité dans le choix de leur emplacement,
– il faut continuer à réformer le système des voitures de société car il encourage à l’utilisation et est également inégal socialement.
Ne pas désespérer car les nouvelles générations n’ont pas été socialisées massivement dans la voiture comme l’ont été les générations nées pendant les 30 Glorieuses.
Ne faîtes pas semblant de ne pas connaître le sens du mot « trajectoire ».
Commission développement territorial
Donc, l’après-midi nous avons discuté de ce projet d’Ordonnance pour forcer l’ouverture des biens exceptionnels classés au patrimoine de l’UNESCO. Ne faisons pas semblant : cela concerne le Palais Stoclet. J’ai lu l’avis du Conseil d’État : il estime que la mesure (de restriction au droit de propriété) est proportionnée (15 jour par an) et suffisamment encadrée. Bien que la secrétaire d’Etat n’ait pas consulté la CRMS sur le projet elle a tout de même accédé à notre demande que celle-ci soit chargée de rédiger un rapport préalable sur les conditions de préservation du bien. C’est idiot mais des talons aiguille sont susceptibles de massacrer un plancher, par exemple.
Le MR et la NVA pensent que « ça va trop loin » dans l’ingérence dans le droit de propriété. On verra ce que dira la Cour constitutionnelle si la famille Stoclet va en recours. Le MR pense qu’un avenant suffirait à élargir la mesure à l’ensemble des biens classés, là ce sont eux qui vont trop loin. Je répète que la plupart des propriétaires de biens patrimoniaux ont comme première préoccupation la préservation de leur bien (et de leur vie privée, ce qui est bien légitime). Pascal Smet a raconté qu’il avait pu lire le testament d’Adolphe Stoclet qui souhaitait l’ouverture au public. En attendant, si cela vous intéresse allez voir l’exposition montée par Urban au Musée du Cinquantenaire, elle se termine le 14 avril.
Ensuite, nous avons terminé le débat sur Good living avec l’intervention, d’Ans Persoons, et le tour des répliques. Voici la mienne, en substance :
On ne fait pas semblant d’être contents car au fond pas mal d’interprétations contradictoires subsistent encore.
Le texte prend en compte les enjeux de l’atténuation et de l’adaptation : la végétalisation, la biodiversité et la gestion intégrée des eaux de pluie dans l’espace public. Il faut rappeler que le texte ne s’appliquera qu’au fur et à mesure des demandes de PU par les Commune sur la RBC sur les voiries régionales en concertation avec les communes. Ceux qui souhaitent préserver leur parking en épi pourront donc garder un conservatoire de ce mode d’occupation de l’espace public.
Le Conseil d’Etat n’a pas remis d’avis. (Il a probablement été saisi tardivement ). Peut-on justifier l’absence d’une deuxième enquête publique : c’est a minima un défaut d’information du public quant aux changements qui ont été opérés dans le texte.
Nous souhaitons par ailleurs que les ambitions de circularité, de bilan carbone, de conception en fonction de la réversibilité trouvent enfin une traduction concrète.
La volonté de préserver le patrimoine doit bien être traduite dans les textes, les guides lines, les pratiques de l’administration. Quand nous avons visité Urban on nous a dit que les guides lines existaient mais n’étaient pas publiques, elles doivent le devenir.
Nous regrettons le recul quant à la réduction de la place de publicité dans l’espace public.
Cela restera un enjeu pour la prochaine législature de mieux encadrer les formules qui induisent une forme de financiarisation des logements : le co-living, le logement touristique
Le groupe Ecolo est favorable à la liberté de conception des architectes, nous pensons que le RRU actuel est trop intrusif.
Reste pour nous deux enjeux importants : les règles sont-elles suffisamment précises pour que le texte soit considéré comme un Réglement ?
La question des gabarits des immeubles élevés me paraît justifié par les critères trop flous qui seront motivés par les demandeurs eux-même. Ce point doit faire l’objet d’un vade mecum spécifique, Pascal Smet a reconnu en Commission qu’il avait promis l’établissement de cônes de vue afin de préserver les perspectives sur les principaux monuments.
Je rappelle que les divers vade mecums qui clarifieront certains principes doivent être disponibles pour la 3e lecture.
Le soir, l’AG Régionale bruxelloise d’Ecolo a approuvé l’ensemble des listes bruxelloises, pour la Région et pour la Chambre, avec plein de jeunes et de gens sympathiques.
Mardi 26 mars 2024
Commission Mobilité
Il y avait 4 propositions de Résolutions, du MR et du PTB et je suis intervenue sur celle sur le renforcement de l’offre de transport de nuit. En résumé : pour autant qu’on puisse déjà payer l’offre de jour, oui.
A 14h00, commençait la Commission de concertation sur le 2e tronçon du projet de métro nord à l’hôtel communal de Schaerbeek.
Beliris a énervé tout le monde en faisant une présentation extrêmement succincte qui se basait sur les réponses cosmétiques aux 151 conditions émises par Urban dans le cadre de l’examen des plans modificatifs rentrés suite à l’étude d’incidences. Beliris faisait ainsi l’impasse sur les gros enjeux qui inquiètent les gens dont la stabilité de leur maison, de l’hôtel communal, des finances régionales. Simultanément les agences de notation dégradaient la note régionale, ce qui signifie que les emprunts deviendront plus coûteux.
J’ai demandé si il restait des offres d’entrepreneurs valides. Pas de réponse, question en dehors du périmètre de la demande.
Le BRAL a fait remarquer qu’on ne parlait pas des enjeux de mobilité dans cette concertation.
Une riveraine de la place Colignon a dit qu’il était quand même problématique d’acheter plusieurs milliards un chat dans un sac. Un opposant historique qu’il fallait acter que « vos solutions n’ont jusqu’ici pas fonctionné ». Une riveraine, qui a demandé le montant d’un dédit éventuel (Pas de réponse, question en dehors du périmètre de la demande) : « il serait honorable de ne pas s’obstiner ». Cédric Bossut nous a répondu sur ce point en Commission en 2023 : abandonner le 2e tronçon coûterait de l’ordre de 66 millions.
La STIB défend le projet par l’argument du shift modal (rappelons qu’il serait de 0,6%). De plus le représentant de la STIB a déclaré que les alternatives avaient étudiées dans le cadre de l’étude d’incidences, ce qui est faux : les deux seules options étudiées portaient sur l’amélioration de l’offre sur le tram 55, pas sur l’ensemble du réseau dans ces quartiers. Il a le culot de dire que « chaque tram coûte 3 million ». Ne faisons pas semblant : c’est toujours 1.000 fois moins cher que le dépassement de ce projet par rapport au budget estimé !
Ensuite, on demande aux diverses administrations de synthétiser en deux minutes leur avis. En résumé : le projet est encore trop minéral, il faudrait davantage d’ambition en termes de déminéralisation et de GIEP, l’intermodalité n’est pas satisfaisante (insuffisamment de parking vélo à Liedts et à Colignon, pas de toilettes à Liedts et à Tilleul, implantation inappropriée des cheminées de désenfumage, dalles podotactiles et mobilier urbain inappropriés, inquiétude pour la stabilité de l’hôtel communal, replantation des arbres envisagée à Riga hasardeuse, édicule à Liedts encore trop encombrant dans la perspective du Tracé royal, etc etc.
Les deux communes Schaerbeek et Evere font remarquer qu’elles n’ont pas reçu de réponse à toutes leurs remarques.
La Ville de Bruxelles demande qu’on prévoit de prolonger ultérieurement la ligne (soupir).
Les participants demandaient un avis défavorable de la Commission de concertation.
Ensuite nous sommes allés boire une bière ou deux avec Save Tram 55 pour échanger nos impressions métroticides.
Et puis je suis allée à la première soirée de la 55 Ecole urbaine de l’ARAU . René Schoonbrodt a dit qu’il n’en avait raté aucune depuis 55 ans. Moi pas beaucoup non plus depuis 26 ans … C’est dire si c’est intéressant, toujours à la point de la réflexion sur la ville.
Le sujet « S’occuper de la vacance ». Voir le programme ici. Les actes seront publiés, comme d’habitude.
Allez, un petit abstract : la vacance est multi factorielle, il faut en comprendre les motifs pour intervenir à propos, expliquent Nadia Arab et Yoan Miot. Dans le secteur tertiaire, les gestionnaires d’actifs sont peu sensibles au contexte. Dans le secteur résidentiel rural la vacance est souvent le fait de propriétaires âgés, pauvres, pris au piège d’un retournement du marché. Un accompagnement à la remise du bien sur le marché est utile.
Jean-Marie Halleux soulève, entre autres analyse sur le contexte foncier, le même aspect : dans une recherche universitaire sur les logements vacants à Liège, 30 % des propriétaires avaient plus de 65 ans. 60 % de la population vit dans un logement sous occupé et 74 % chez les plus de 60 ans. Réflexion de mon voisin : « on veut culpabiliser les vieux ». Il faudrait surtout informer des alternatives et accompagner à la création de logements supplémentaires qui permettent de rester chez soi dans les espaces qu’on utilise. Quelqu’un a dit : « l’argent va au soutien à l’acquisitif ».
J’ai trouvé la réflexion sémantique de Claudine Houbart sur l’histoire de l’usage des termes « réhabilitation, rénovation, restauration » passionnante et j’ai acheté son bouquin (publication de sa thèse sur Raymond Lemaire). Par exemple, le livre de Pierre Saulnier « Bruxelles à l’heure de la rénovation », 1963, plaide pour la destruction au nom de la modernisation. Elle termine sur une idée utile face aux amateurs de bling bling comme notre Pascal préféré : il ne faut pas négliger la composante culturelle du bâti.
Mercredi 27 mars 2024
La Commission Environnement pouvait se passer de moi, je suis donc restée travailler dans mon bureau au PRB sur mon exposé de vendredi pour Etopia.
A 14h00, je suis allée avec Ahmed Moussihn et Hicham Talhi à l’installation de la Commission des Poursuites présidée par Vincent De Wolf. Deux femmes, une douzaine d’hommes, une majorité de juristes, tout va bien. Du coup, j’ai été nommée rapporteuse.
Le soir, j’avais des places pour aller écouter la Passion de JS Bach à Bozar, c’est de saison, et il y avait la diffusion d’Investigation mais … j’ai décidé de retourner fidèlement à l’Ecole urbaine de l’ARAU.
Là Annabelle Guerrin présentait l’inventaire du foncier et des bâtiments vacants, mis en place en 2014 et en pleine mise à jour depuis 2023 , a-t-on compris. Pas évident car les sources sont multiples et partielles. Quels sont les objectifs de la Région avec cet outil : identifier les bureaux reconvertibles en écoles, des terrains pour le logement social, des besoins spécifiques (casernes, terrain pour les gens du voyage, hub humanitaire, relocalisation (éventuelle) des abattoirs, …).
Le public a plein d’idées pour aider la Région :
– anticiper la disparition des pompes à essence et la dépollution des sols (car les pétroliers donnent en franchise pour dégager leur responsabilité dans le coût de la dépollution),
– cartographier les grands parkings en plein air dont ceux des supermarchés.
Bruxelles Logement intervient : l’administration ne peut transmettre ses données qu’aux Communes et aux SISP.
Mathilde Flas présente sa recherche sur Herstal. Il y aurait 45.000 logements vacants en Wallonie. Le premier motif c’est la nécessité d’y faire des travaux. Travaux qui coûtent de plus en plus cher. Et donc…
Benjamin Wayens présente la méthodologie de l’étude de l’ULB qui estimait entre 17.000 et 26.000 le nombre de logements vides à Bruxelles. Et de rappeler que les sources sont disparates et qu’il faut une base de données fiable (avec un identifiant unique par logement) et pas par immeuble ou par compteur. L’étude a sélectionné un échantillon et Bruxelles logements a procédé aux vérifications : dans le registre de la population, dans les consommations d’eau, sur le terrain etc. Et on en déduit qu’entre 720 et 9.000 logements sont structurellement vides d’une vacance sanctionnable, ce que la secrétaire d’Etat a résumé à environ 4.500, trop heureuse de dégonfler les estimations de départ.
Mais, attention, dit Wayens, il y a aussi une grande vacance issue de la reconfiguration du commerce. Entre 2009 et 2019 on est passé de 5 à 13 % de vacance dont un quart est vide depuis plus de 3 ans.
Pour ce qui concerne la vacance dans le secteur tertiaire j’ai déjà dit que je trouvais la méthode qui aboutit à 200.000 m² disponibles trop restrictive.
Il n’en reste pas moins, le marché faisant son œuvre quand l’opération est rentable, qu’il s’agit de réorienter vers les besoins sociaux. Comment demandais-je à Benjamin Wayens ? « Il faut rediriger les fonctions inopportunes logées dans le bâti résidentiel classique vers les bureaux vides », dit il (les professions libérales, les kots d’étudiants, l’hébergement touristique…). Via le PRAS, la taxation différenciée, les sanctions urbanistiques des affectations non conformes après amnestie générale pour remettre les compteurs à zéro.
Quand je vois les résistances de la droite à toute atteinte réelle ou supposée au droit de propriété, je pense qu’il ne faut pas faire semblant et commencer par la base de données pour objectiver les choses.
Et l’orateur de conclure sur la question du choix des investissements publics, savoir dans quoi on met l’argent, dans un tunnelier ou autre chose ?
Ha, Jean-Michel Bleus est d’accord avec moi : 150.000 m² libérés par la SNCB et Infrabel, 300.000 par la Commission européenne, je ne sais plus combien par la Régie foncière fédérale, les banques, les assurances, les mutuelles qui ferment des antennes : on ne va pas manquer de m².
Exposé tout à fait intéressant aussi de Géraldine Bouchet-Blancou sur la mise en valeur du foncier aérien : effets escomptés vs. effets réels. A Paris 20 % des immeubles ont déjà été surélevés au cours du temps ! La loi ALUR, qui a supprimé le COS (le coefficient d’occupation des sols), permettrait à 120.000 bâtiments d’être surélevés. On peut vendre à un tiers des droits bâtir sur le toit pour financer des travaux, par exemple. Mais les effets réels sont malheureusement limités, dit-elle, car c’est mal vu. Dans les études, on réfléchit dans le cadre des gabarits autorisés mais réflexion et exemples super intéressants. J’aurais dû acheter son bouquin.
En résumé global, les effets escomptés de la mobilisation de la vacance sont souvent sur estimés et la mobilisation a un coût. Mais il faut le faire pour répondre aux besoins et pour cela disposer de données fiables.
Jeudi 28 mars 2024
Réunion de groupe
A ce stade on discute davantage des dossiers bloqués que des dossiers qui avancent. Que Neo soit bloqué n’est pas pour me déplaire : ce projet est totalement obsolète.
Le Code du bien être animal est bloqué par le PS.
J’ai demandé qu’on discute un peu du contenu du Code plutôt que de ce qu’il ne contient pas. Il faudrait, par exemple, interdire les pièges à colle, les colliers à pointes, le fait d’attacher de manière prolongée dans des espaces exigus, …
Ne faisons pas semblant le Décret Paysage renvoie à la question plus globale du financement de l’enseignement supérieur.
Le soir Ecole urbaine, dernier jour.
Avec son insolente facilité habituelle Nicolas Bernard a énuméré les nombreux dispositifs juridiques de l’arsenal de lutte contre la vacance immobilière. Ça m’a fait rire parce que j’avais publié un inventaire en 2006. Accrochez vos ceinture, comme dit Nicolas :
– Taxes communales,
– Réquisition fédérale au bénéfice des sans abri,
– Droit de gestion publique (de logements) suite à constat d’insalubrité, 2003,
– L’amende régionale, 2009, rétrocédée à 85 % à la Commune,
– Action en cessation comme en référé,
– Extension de la définition de l’inoccupation,
– Mise en place de l’inventaire régional, 2014,
– Mise en place des conventions d’occupation précaires,
– Suppression de la réduction du PI pour improductivité de l’immeuble,
– etc etc
Il a encore en magasin toute sorte de propositions d’amélioration que les futurs membres de la Commission Logement du PRB trouveront dans les Actes.
Catherine De Zutterre a résumé 17 ans de travail de la Délégation au développement du Pentagone. En 1995, rappelle-t-elle, il y avait 654 biens à l’abandon dans le Pentagone.
Maxime Zaït a présenté le travail de Communa autour de l’occupation précaire, le but étant de faire primer, de manière temporaire, l’usage sur la propriété. Suit une réflexion sur les moyens de produire du logement non spéculatif, via le démembrement ou des coopératives (Fair ground). A Barcelone il y a 5 % du parc en coopérative, dit-il, à Zurich 25 %.
Et Benjamin Pradel, que l’ARAU avait jadis invité sur l’événementiel, a présenté ses réflexions sur le recyclage du foncier. On peut poser un regard temporel sur le foncier car il y a des vacances transitoires qui permettent d’autres usages. La vacance peut répondre à des besoins non satisfaits. Il faut mettre à disposition des superficies beaucoup moins cher.
Véronique Gérard a présenté le travail incroyable de l’Agence d’occupation temporaire de la Febul qui, depuis l’expulsion crapuleuse du couvent du Gesu par Emir Kir en 2013, reloge des centaines de personnes. Il ne faut plus parler de « crise du logement » mais de maladie chronique, dit-elle. Il y a des occupations militantes auto-gérées, des occupations politiques (avec la Voix des sans papiers, notamment), des occupations de logements sociaux transitoirement vides, des occupations socio-culturelles, des occupations dites « commerciales ». Si certains acteurs font de l’argent avec l’occupation, ils lui soustraient des biens et décrédibilisent la militance. C’est un problème quand les pouvoirs publics confient leur biens à de tels acteurs.
Conclusion : « il y a 19 bourgmestres de trop » et il manque une articulation des outils.
Veronica Pizzuti présente le housing deal et le social reno deal pour élargir l’offre sociale décrits ici :
Pendant ce temps là je recevoir une rafale de messages et de saisies d’écran des gens en train de me voir dans Investigations sur le métro, « une des rares à remettre en question le projet ». Mais c’est surtout la prestation de Pascal Smet qui est mémorable, bien entendu : « On a prévu de l’argent, on a signé les contrats, délivré les permis puisqu’il y avait certains qui étaient contre le métro et pour éviter que ces certains contre le projet bloquent tout le dossier, j’ai voulu que ça avance, ensemble avec Vervoort, Guy Van Hengel, on a fait en sorte que c’était irréverssible. …. il faut oser . A un certain moment, il faut même oser rendre les gens heureux contre leur volonté ». Bravo, Pascal.
Vendredi 29 mars 2024
Je suis allée au colloque organisé par le Sénat sur le rail belge sous l’occupation. Très intéressante réflexion de l’historien, Nico Wouters sur la coopération des grandes entreprises. Il pose une question qui m’a toujours intéressée : quand est-il temps d’organiser la résistance sur le plan individuel et collectif ? Quelle est la marge de manoeuvre de la responsabilité individuelle dans une organisation hiérarchique ? Le Ministre Gilkinet a proposé au Gouvernement la création d’un Comité des Sages, présidé par Françoise Tulkens, qui émettra des recommandations.
Séminaire Etopia sur la transition juste, acte IV.
C’était à mon tour de présenter une analyse. J’ai choisis comme sujet le discours anti Good Move.
Puis je suis revenue au Parlement pour la fin des questions d’actualité et les votes.
Samedi 30 mars 2024
Je suis allée avec la locale d’Uccle distribuer des tracts sous la pluie pour inviter les citoyens non belges européens à s’inscrire pour aller voter aux élections européennes.
Lundi 1er avril 2024
J’ai finalement regardé Investigation. L’urbaniste Bruno Clerbaux explique qu’on a pris les choses à l’envers, dans ce dossier et que « la problématique géotechnique était manifeste pour qui est compétent ». Il se dit inquiet car le sous sol est compliqué et qu’on a jamais creusé avec un tunnelier. Et Brieuc de Meus, de la SIB, de déclarer « je ne peux pas vous dire si ce sera 2035 ou 2045 » mais « le métro est inscrit dans les étoiles ». Quand le journalise m’a répété ces propos j’ai répondu : « on ne regarde pas les mêmes étoiles ».
Mardi 2 avril 2024
Commission Mobilité
Nous recevions les membres de Brussels voice (les expats européens) auxquels Pascal Smet avait accordé une mini Commission délibérative qui nous a mobilisés un week end. Lors de cette séance, la Ministre répondait à leurs recommandations. En réalité nombre d’entre elles sont contenues dans le Plan régional de Mobilité. Ensuite la présidence MR a voulu que chaque groupe reprenne la parole. J’ai donc fait une impro.
A 11h00 réunion au Cabinet puis je suis revenue travailler à la maison et c’est à ce moment là que j’ai pris froid.
Mercredi 3 avril 2024
Commission Environnement
J’avais envisagé de relire et terminer le présent compte-rendu hebdomadaire mais le Président étant souffrant et plusieurs collègues absent.e.s, je me suis retrouvée au perchoir à présider toute la séance. Marin Casier, qui devait aussi s’absenter, m’a remercié de ma « dévotion à la Commission ». « Dévouement » était suffisant, en l’occurrence mais, comme c’est la Commission de notre ministre c’est logiquement à nous de l’assumer. J’ai fait ça au petit trop car Alain Maron et moi-même avions une réunion du Bureau de campagne à midi à la Green House.
Tout le monde commence à fatiguer de poser les mêmes questions.
Le soir je suis allée à l’ouverture de la Foire du Livre, invitée par Etopia. C’est un peu l’événement mondain du moment mais toujours sympa de revoir plein de gens.
Jeudi 4 avril 2024
Réunion de groupe
Je représentais la Team verte car Ingrid était à un séminaire de l’OCDE à Paris.
A midi j’ai suivi la zoom sur le volet Finances-Fiscalité du programme d’Ecolo puis je suis allée avec Ahmed consulter le dossier de la Commission des Poursuites. Les services encadrent les consultations sérieusement : on laisse son GSM à l’accueil.
Le soir Zakia organisait un échange avec l’ensemble des candidat.e.s de la liste bruxelloise autour de quelques pizzas.
Vendredi 5 avril 2024
Gilles van den Burre organise des visites d’entreprises. Marie Lecocq et moi-même l’avons accompagné à la visite d’Inter béton, devenu Heidelberg materials. Nos hôtes nous ont expliqué leurs efforts pour réduire la production de CO2 dans leur process industriel. On est montés en haut de la tour pour voir la vue. L’environnement a beaucoup changé, beaucoup de logements on été construits. Heidelberg materials va mettre en oeuvre le permis d’urbanisme délivré pour renouveler ses installations : il y aura une halle accoustique le long du canal et des bureaux vitrés le long de l’avenue du Port. Avenue du Port, justement, la Communauté portuaire est opposée à la piste cyclable bi directionnelle. Il faudra bien un jour trouver une solution.
Ne faisons pas semblant : ça nous aurait convenu de traverser ensuite tranquillement l’avenue du Port pour aller manger un sandwich mou à la foire du Livre mais nous avions des votes au Parlement. On a donc rejoint la rue du Lombard en pédalant avec ardeur, vent de face, naturellement. Puis je suis allée manger une salade avec Ingrid pour lui débriefer la semaine et puis je suis allée promener mes microbes à la Foire du livre. Rentrée juste à temps pour boucler le sac à dos du week end scout de mon fils.
Et samedi ça allait encore et je suis retournée à la Foire du Livre. J’hésitais entre le débat sur le canon flamand avec Chantal Keesteloot et le débat organisé sur le wokisme par le centre Jean Gol, qui n’en menait pas large. Je ne ferai pas semblant, j’y suis allée pour le 1er et suis passée voir la clôture du 2e par curiosité. Les invectives traversaient la salle, entre anti wokistes sur l’estrade et militant.e.s antifas bourdieusiens dans la salle.
Dimanche 7 avrils 2024
Je représentais le Sénat devant la Colonne du Congrés à la cérémonie d’hommage aux militaires belges tués depuis 1945. Je ne connaissais personne mais des Anciens combattants sont fort gentiment venus me remercier d’être là et nous avons échanger sur l’importance de sensibiliser à l’histoire. Plusieurs d’entre eux m’ont dit spontanément qu’ils avaient « peur de ce qui pouvait sortir des urnes, en Flandre ».
Après ça c’était trop tard pour aller rechercher mon fils au camp scout ( merci aux Chefs qui l’ont ramené) et je me suis replongée dans la lecture de l’histoire de l’extrême droite belge. C’est comme ex candidate d’ouverture issue de la société civile que je suis invitée par Henri Goldman aux Lundis cosmopolites, demain soir, mais c’est une autre histoire.