Semaines des 11 et 18 mars 2024
Où on instrumentalise le tout pour la partie (électoraliste)
Lundi 11 mars 2024
Bureau politique à Namur
On a parlé logopédie et d’autres dossiers médico sociaux avec Laurence Hennuy, puis « intelligence synthétique », puis Trajectoire Energie avec Elodie Belleflamme.
José Daras rappelle que c’est Ecolo qui a lancé le premier programme d’éolien en mer (vers 2002). Xavier Desgain ajoute : la production actuelle a dépassé les scenarios qu’Ecolo imaginait il y a 20 ans avec un optimisme délirant, bien sûr (ironie). Simon Moutquin rappelle que l’EPR de Flammenville coûtera 1000 euros par an à chaque Français. Et toujours rien pour les déchets.
Concernant la gestion des poubelles radioactives, le Rapport de la Fondation Roi Baudouin insiste :
1. Il faut un vrai processus délibératif,
2. Il faut un outil de surveillance afin de garantir la sécurité des générations futures,
3. La récupération des déchets doit être possible,
4. Il faut rechercher activement des alternatives.
Commission développement territorial
J’avais déposé une question sur les permis délivrés pour le réaménagement en cours de la place Royale.
Il y a un permis modificatif qui ne requérait ni nouvelle enquête publique ni nouvel avis de la CRMS, dit la Secrétaire d’Etat. Résultat : on ne sait plus très bien de quoi on parle. Le tout, la partie STIB toussa toussa … Urban a agit avec comme objectif le respect du patrimoine néo-classique, nous dit Ans Persoons. Les modifications proposées prévoient de conserver la symétrie de conception et les trottoirs, les trams s’arrêteront en quinconce afin de laisser passer (éventuellement) le SIAMU. Les cyclistes pourront traverser la place comme aujourd’hui mais sur du granit de même teinte que les petits pavés mosaïque qui sont réemployés en queue de paon. Le plan lumière sera (enfin) mis en œuvre. Curieuse de voir le résultat.
Tristan Roberti est intervenu sur les charges d’urbanisme.
L’arrêté charges d’urbanisme a été approuvé en 1ère lecture le 22 décembre 2023. La Gouvernement va indexer les montants, raviver l’objectif initial de produire des logements accessibles et adapter les points qui posent difficultés, a expliqué Ans Persoons.
Ensuite, j’avais une question sur la nouvelle version du projet d’Immobel pour la rue Lebeau que la Secrétaire d’Etat n’a pas eu l’heur d’apprécier. J’ai dû lui mettre un coup de boule (virtuel) et rappeler le droit parlementaire d’interpellation. Son prédécesseur a donné blanc seing à Immobel pour des démolitions drastiques place De Brouckère comme rue Lebeau, en contravention avec le discours tenu aujourd’hui dans le cadre de Good living sur la reconversion plutôt que la démolition-reconstruction. Et sous couvert de mixité, c’est aujourd’hui essentiellement un projet tertiaire.
Le soir, Assemblée générale Régionale pour compléter cette belle liste régionale bien balancée. J’étais désignée scrutatrice, c’est marrant, mais ça empêche de participer aux débats;). Nous avons (chaleureusement) accueilli plusieurs chouettes candidats d’ouverture dont Victoria Austraet.
Mardi 12 mars 2024
Commission Mobilité
Nous avons délibéré en ordre des travaux du sort à donner aux recommandations du panel des Bruxellois.e.s d’origine étrangère organisé par Brussels Voices sur la Mobilité auquel j’ai participé. Ce n’est pas une Commission délibérative, ai-je soutenu, et on ne peut instrumentaliser le tout pour la partie (la population bruxelloise dans son ensemble est moins favorisée que les expats).
L’après-midi Pierre-Yves Lux, Laurence Willemse et moi-même avons reçu For Urban Passion sur son Memorandum pour le logement.
Mercredi 13 mars 2024
Commission Environnement et votes
A midi, réunion avec les échevin.ne.s Ecolo-Groen de la mobilité, notamment sur l’organisation du contrôle des drops zones pour les trottinettes. Celles-ci sont parquées afin de moins gêner les piétons.
L’après-midi, je suis allée avec Sandrine Couturier, mon mari et mon fils cadet à la cérémonie d’hommage à Dominique Michel et Philippe Devuyst. Philippe était membre du Bureau de l’ARAU, c’est comme ça que j’ai connu la famille Devuyst au début des années 2000. Nous sommes devenus amis avec leurs enfants, et leurs enfants amis de nos enfants, qui étaient dans la même école. Il y avait plus de 300 personnes. C’est en cela que c’est politique : toute une vie d’engagements tisse des liens. La cérémonie avait d’ailleurs lieu à la Tricoterie, « fabrique de liens ». Très émouvant bien sûr de revoir tant de proches de la famille, de l’ARAU, des copines de l’école Saint-Michel, leurs compagnons et leurs enfants, et des Ecolos car Philippe était expert en énergie. Jette est une tribu. Philippe était caustique et Dominique était solaire.
Jeudi 14 mars 2024
Joie, bonheur, félicité : on reprend les discussions sur le bien être animal (comprendre sur l’abattage rituel, le tout, la partie). Quand bien même on ne sait pas encore, à cette date, si le PS va laisser Bernard Clerfayt déposer le Code (dans lequel il n’y a déjà pas de mention du sujet de l’abattage sans étourdissement, qui ne manquera cependant pas de réapparaître dans des amendements plus ou moins bienveillants à l’égard de nos concitoyens de confession musulmane). Comme la plupart des produits frais que nous consommons, la viande hallal et casher est déjà en grande partie importée. Par contre, on sait que l’abattoir va, de toute façon, fermer d’ici 2028 et que le site sera, à terme, ré urbanisé. Le même PS a promis d’y construire 100 % de logements publics et des espaces d’activités productives. 10 hectares au bord du canal et à quelques centaines de mètres de la gare du Midi, ça a du potentiel. Mais bon, au lieu de discuter du contenu du Code, on discute de ce qu’il ne contient pas, c’est merveilleux.
J’ai écrit à Gaïa que je goûtais peu leurs techniques de harcèlement par mail et encore moins les menaces et de la violence. Ils m’ont répondu qu’ils condamnent la violence. Dont acte.
On discute de la Commission de contrôle des dépenses électorales, qui va avoir un peu de travail avec ceux qui aiment la lumière des cameras, même et surtout en période de prudence, et de la Commission des Poursuites qui va discuter des demandes de levées d’immunité parlementaire. Je suis proposée à la Commission des poursuites avec Ahmed et Hicham. Qui a dit : « C’est un remake du Bon, la Brute et le Truand (1966) » ???
Jeudi soir se tenait la séance de suivi de la Commission délibérative sur le bruit en ville avec les participants, un ministre, Alain Maron, pour représenter le Gouvernement et 5 député.e.s dont Tristan, Ingrid, Lotte et moi-même. Ensuite, je suis allée à Bozar voir des images tournées notamment en Ukraine par Chantal Ackerman après la chute du Mur.
Vendredi 15 mars
Plénière PRB
Séminaire Etopia sur la transition juste, acte III.
Patrick Balcaen nous a décortiqué le discours de Philadelphie, de Barak Obama, en 2008. Bluffant.
Réunion sur les fiches Négo Aménagement du territoire-urbanisme-Planification-Rénovation urbaine. Cette semaine, j’ai également relu et amendé avec Ingrid les fiches Négo Mobilité.
Samedi 16 mars 2024
J’ai lu les documents relatifs à Good living envoyés jeudi soir (716 pages) et terminé de préparer mon intervention pour lundi.
Dimanche 17 mars, jour de la saint Patrick, je suis allée au Congrès de lancement de campagne d’Ecolo à Namur mais je n’ai pas travaillé au compte-rendu hebdomadaire pour passer du temps avec mon beau-frère et mon neveu qui étaient arrivés vendredi pour le concert de Smile à Forest National.
***
Lundi 18 mars 2024
Commission développement territorial
Ans Persoons a présenté la nouvelle version du projet Good living. Beaucoup de collègues le découvraient, manifestement, et certains disent n’importe quoi. Par exemple, la NVA élucubre que le Gouvernement est responsable de la crise du marché immobilier. Comme si la guerre et la hausse des taux des emprunts n’étaient pas passés par là. Ça m’a énervée, j’ai fait la remarque, et d’autres se sont senti .e.s visé.e.s. C’est quand même un problème que des députées délibèrent sans lire les textes mais ça arrive souvent, surtout dans les petits groupes, car il y a beaucoup de textes.
Coup de théâtre : le Conseil d’État a décidé de ne pas donner d’avis. L’opposition s’est engagée dans cette brèche notamment parce que Good living plaide la végétalisation de l’espace public et les modes actifs, ce qui ne lui convient pas car elle préfère le droit de parquer et de rouler. C’est un peu comme pour le Code du bien-être animal au fond : on instrumentalise la partie contre le tout par électoralisme, ici le stationnement.
Commission Mobilité
Discussion : le commerçant de l’avenue de Stalingrad, dont le représentant de la STIB a diffusé sans autorisation préalable un audio sur le bruit des travaux, a écrit aux membres de la Commission afin de demander à être entendu. J’ai demandé que la Commission lui réponde, déplore cet incident qui n’est rien d’autre qu’une tentative d’instrumentalisation de la partie pour le tout, et lui indique les voix et moyens pour que les commerçants soient entendus plus généralement, au-delà de cet incident, si ils le souhaitent. Car, au fond, on aura entendu tout le monde, sauf les victimes du projet et l’entrepreneur qui profite du marché.
Par ailleurs, j’ai interrogé Elke Van den Brandt quant à la question de savoir si Beliris avait déposé une nouvelle demande de permis pour les travaux gare du nord qui sont interrompus depuis un an. On ne sait encore ni comment, ni pour quel coût ni dans quels délais ce problème sera éventuellement résolu. Mais on apprend qu’il faudra peut-être interrompre le trafic ferroviaire !
A midi, je suis allée aux Midis de l’IRIB écouter deux juristes qui démontrent dans « Bruxelles ingouvernable » que les matières de la COCOF et de la COCOM seraient utilement régionalisées. Le principe d’exclusivité est basé sur l’offre de services aux personnes en fonction de leur appartenance linguistique mais les contraintes sont telles qu’elles rendent difficile la réponse aux besoins. Le système institutionnel est à ce point inopérant que la solution est d’enfreindre les règles. On se souvient de la Région « rusant avec ses compétences » afin de développer l’offre de places en crèche, attaquée en justice par la Région flamande. L’ingéniosité et la résilience du modèle ne constituent pas des excuses à la lasagne institutionnelle. Je suis convaincue que la pression à la « bonne gestion » sortant des urnes en Flandre obligera les Francophones à remettre en question ce modèle dysfonctionnel.
Le modèle doit être réformé progressivement dans le respect des droits de la minorité néerlandophone et du bilinguisme des services.
C’est dans le programme d’Ecolo ! J’ai appelé de mes vœux un débat public sur la question.
Le soir, débat politique modéré par Steven Van Garsse, de Bruzz, à l’invitation de Natagora et de BRAL sur le faux dilemme qui a agité toute cette législature : « Nature versus Logements ». L’intérêt de ce débat était de confronter tous les partis, francophones comme néerlandophones, et de s’appuyer sur des experts : Steyn Van Assche, maintenant à Natuurpunt et Sarah De Boeck, maintenant à Idea Consult. Mais du coup ça faisait du monde : deux panels ! C’est Alain Maron qui représentait Ecolo. Il a rappelé que le « business as usuel » ne constitue pas une option. Il faut transformer les territoires et la fabrique de la ville de manière à remplir nos objectifs de réduction d’émissions de gaz à effets de serre et pour protéger les ménages les plus précaires des effets du dérèglement climatique. Il faut conserver les espaces verts de fait à haute valeur biologique et massivement re végétaliser la ville, notamment dans les quartiers populaires, avec des programmes comme la végétalisation des cours d’écoles. L’accessibilité financière des logements ne passe pas que par des quotas dans la production neuve mais aussi par la régulation du marché privé dans le stock existant.
Le destin de Schaerbeek Formation inquiète beaucoup des associations : Alain rappelle que la RBC n’a plus d’argent mais qu’il faut planifier l’avenir. Et qu’il faudrait un système de taxation des plus values (c’est dans la DPR de 2019).
Il me semble que tout le monde a revendiqué un PRAS climatique et en tout cas le renforcement des maillages verts et bleus. Certes, dit Steyn : ça fait 20 ans qu’on dit ça et on continue à grignoter. C’est pourquoi il faut que ce soit réglementaire (obligatoire) dans le PRAS. Avec Zakia on a fait notre mini débat parallèle dans le public.
Je ne vais pas résumer ce qu’on dit les autres, ce serait trop long. Le débat a été enregistré, les associations feront probablement des comptes rendus. J’ai suggéré qu’ils fassent des videos car je suis fan des videos de Pascal Smet.
Mercredi 20 mars 2024
Commission Environnement
La Commission a discuté de savoir si il fallait agender deux textes de Victoria Austraet sur le bien être animal post posés depuis des mois en attente du Code du bien-être animal qui n’arrive pas. Décision : Victoria les présente et on reporte la discussion. En tout cas, Ingrid les avait lu.
L’après-midi j’avais une réunion avec Firdaouz qui a débloqué mon compte X. Gloire à Firdaouz (même si je trouve ce RS foncièrement problématique). Firdaouz rappelle que Facebook n’aime pas les liens car cela égare les lecteurs hors du réseau. Je fais donc ici une expérimentation sans aucun lien. On va voir.
Jeudi 21 mars 2024
Je pense détenir le record de présence à la réunion de groupe du jeudi matin, c’est mon moment préféré de la semaine, mais j’avais promis à mon fils de l’accompagner à sa consultation post opératoire à Anvers. L’encourager pendant que le chirurgien de Kevin De Bruyne tire sur les fils autour de son genou de footballeur. Il a survécu, moi aussi. Davantage impressionnée par les files qui cherchaient à entrer dans Bruxelles sur l’A 12, c’est dingue !
Réunion Team verte
La Team verte m’a obligeamment fait un résumé des enjeux de la réunion de groupe du matin dont la discussion sur le dépassement du plafond de rémunération par Valentine Delwart, du MR.
Le soir, débat politique sur les violences policières organisé par Alexandre Pycke de l’ASBL ISOS avec Bruxelles laïque autour de trois questions assez trash face à des faits qui ne le sont pas moins : 8 morts dans des commissariats en 2023, omniprésence du contrôle au faciès, fouilles à nu, insultes, tutoiement, menaces, gifles. Résultat : 7 jeunes sur 10 ont peur de la police. En découle un risque de déscolarisation et de désocialisation de ces jeunes. Ces comportements salissent l’image des forces de l’ordre.
Il faut sortir du déni et réformer le Comité P, qui est juge et parti, disent les organisateurs.
Du débat ressort un consensus assez large sur l’objectif de la restauration de l’état de droit et la lutte contre les discriminations dans la police. Tout le monde semble d’accord qu’il ne faut pas accabler le corps de police dans son ensemble (le tout pour la partie de ripoux) ni criminaliser les migrants (sus aux amalgames). Et sur le fait :
– qu’il faut sanctionner les fautes graves,
Le numéro récent du magazine Investigation rappelle que la hiérarchie déplace les cogneurs. A Saint-Gilles, la brigade Uneus a été dissoute plutôt qu’évaluée ; etc.
– il faut mieux soutenir les lanceurs d’alerte pour briser l’omerta,
– il faut réviser de la norme KUL pour remplir le cadre,
– saisir immédiate d’un.e juge d’instruction en cas de décès en cellule,
– mettre en place de guichets de dépôt de plainte indépendants,
– soutenir les victimes, nommer un.e magistrat.e de référence,
– renforcer l’encadrement du « Code 3 » (les courses poursuite),
– réformer le Comité P.
D’autres mesures qui sont évoquées sont plus discutées dans leurs modalités : la généralisation des body cam ; le récépissé mentionnant les motifs des contrôles, etc. A prendre avec les précautions d’usage car je n’ai pas tout noté. Les organisateurs feront sans doute un compte rendu.
J’ai trouvé que les questions du public étaient assez pointues et les témoins formidables de courage et de ténacité.
Vendredi 22 mars 2023
Je m’étais inscrite aux rencontres du nouveau monde organisées par Etopia sur la techno solutionnisme à Louvain-la Neuve (malgré ma phobie de l’urbanisme de LLN) mais je devais intervenir au Sénat au nom du groupe Ecolo. Bert Anciaux déposait un projet de loi sur le plafonnement des moyens des partis politiques dont il savait très bien qu’il n’aboutira pas faute d’accord au sein de la Vivaldi.
La première sénatrice à ouvrir le feu est du Belang. Son mode d’expression fait froid dans le dos. En résumé, ils s’opposent au plafonnement des dépenses des partis sur les réseaux sociaux car ils considèrent qu’ils sont victimes du cordon médiatique. Mis à part le CD&V j’étais la seule à avoir préparé une intervention. PS et MR se sont contenté de parler du Belang et pas de leur vision. Vous retrouverez les positons en présence dans l’article de Décrypte du 13 mars sur le site de la RTBF.
Depuis le dépôt de cette PL l’opération We need to talk a eu lieu, c’est pourquoi je l’ai prise en compte dans ma réflexion.
Je suis d’accord avec Bert Ancieux : les partis feraient mieux de réformer maintenant leur propre financement que de nourrir plus tard les ennemis de la démocratie. Parfois il faut savoir sauver le tout par une partie.