Semaine du 5 février 2024
Une semaine de mobilisation mobilisante : tous les soirs sur la brèche
Édit : enquête publique sur le projet de métro prolongée jusqu’au 14 mars, les documents n’étaient pas complets.
Vous étiez plusieurs cette semaine à me demander pourquoi je quittais le Parlement régional pour le Sénat, et même si c’était une punition que d’être envoyée au Sénat.
En fait, je reste membre à part entière du PRB. Le mandat de Sénatrice est un mandat supplémentaire. C’est un honneur. Nous étions d’ailleurs plusieurs député.e.s interéssé.e.s et l’attribution de ce mandat a fait l’objet d’un vote au sein du groupe puis au Conseil de fédération d’Ecolo du 15 décembre. A Ecolo, l’investissement pour le collectif compte.
Lundi 5 février 2024
Ingrid nous a proposé de préparer nos interventions en vue des deux séances participatives sur le projet de métro nord prévues lundi soir et mercredi soir. Ça m’a fait rigoler parce que je ne déteste pas improviser. Mais ce fut tout de même utile, notamment pour prendre conscience des effets limitatifs du chronomètre tenu par Hicham.
Commission développement territorial
A la demande du MR, l’ordre du jour comportait un ordre des travaux. Le MR est revenu sur sa demande de traiter deux demandes de Résolutions bien que les questions parlementaire aient permis de faire le point sur les dossiers en question dont le Marais Wiels ici :
et le Meylemeersch ici :
Vivement que le cabine Vervoort propose une méthode pour le PRAS climatique afin d’arbitrer les dossiers. En attendant We are Nature demande un moratoire. Vous pouvez soutenir cette demande ici : https://wearenature.brussels/
Débats sur le projet de métro nord
Rappelons que Pascal Smet, comme la STIB, estimaient qu’on pouvait détruire le Palais du Midi sans autre forme de procès sur base d’une dispense de permis d’urbanisme. Puisque nous avons obtenu que cette décision fasse l’objet d’une procédure en bonne et due forme, bien qu’accélérée, le tout est maintenant d’obtenir que cette procédure urbanistique soit complète et crédible.
Première question donc : que les solutions proposées par les deux ingénieurs qui affirment avoir des solutions alternatives à la démolition soient étudiées dans le cadre d’études d’incidences par le bureau d’études indépendant, STRATEC. Car, qu’on le veuille ou non, la STIB est juge et partie. La Secrétaire d’État répond qu’il revient au Comité d’accompagnement de l’étude d’incidences de décider quelles variantes étudier. Comme j’ai écrit le 18 décembre à la STIB et à la Ville dans la foulée de la réunion publique d’information pour demander que ce soit fait, j’espère que ce sera le cas. Auditions au Parlement le 5 mars.
L’opposition, qui a rencontré ces personnes bien avant nous, affirme qu’il est possible de terminer le métro sans détruire le Palais du Midi. Il importe donc d’en avoir le coeur net.
Deuxièmement, lors des auditions, les 120 m sous le Palais du Midi était présentés comme le dernier maillon à régler, le reste du chantier progressant normalement. Or, dans l’Echo du 3 février on apprenait que le chantier était arrêté Gare du Nord depuis le mois d’avril. Le chantier de la Gare du Nord est commun aux deux tronçons, il est sous maîtrise d’ouvrage de Beliris mais doit permettre aux rames de faire demi tour pendant la période, qui était initialement estimée à 6 ans (2024-2030), entre la mise en service du 1er tronçon et la mise en service du 2e. Rappelons que les mises en service sont aujourd’hui estimées à 2031 pour le 1er tronçon et 2035 (voire 2039, me dit-on dans l’oreillette) pour le 2e.
Ne faudrait-il pas demander un permis modificatif puisque l’approche du chantier Gare du nord a changé, ai-je déposé le 4 décembre. Si, répond Ans Persoons, Beliris a déposé une demande de permis d’urbanisme le 20 juillet et l’a retirée le 31 janvier 2024. Pourquoi ?
Demandez à Beliris.
Débats sur la procédure de nomination du bma, et sur la possibilité d’introduire des demandes de permis d’urbanisme groupés, ce qui permettrait d’accélérer l’isolation par quartier.
Pour ce qui concerne le bma, j’estime qu’il n’est pas habilité à donner un aval à des projets qui ne respectent pas la réglementation existante. C’est la porte ouverte à des recours. Pour le reste il serait de bon ton de sortir de la guerre de tranchée entre les modernes et les culturalistes.
Puis il y avait d’autres questions sans possibilité d’intervention sur la Lever house, sur le recours d’IEB contre le projet de la place De Brouckère (où toute la parcelle concernée a été rasée avec la bénédiction de Pascal Smet), sur la rénovation du caprice des Dieux, sur les zones de recul bétonnisées illégalement, sur le projet d’Atenor à la gare du Midi,…
J’avais également déposé une question pour m’étonner de ce que des moyens publics servent au marketing des entreprises qui « renouvellent » le quartier nord. Une Secrétaire d’Etat qui n’a pas un euro pour les associations en donne 200.000 au privé, tout va bien.
Le soir, séance participative sur le projet de métro nord à Schaerbeek.
Le représentant des commerçants du palais du Midi, Ridoine Daali, a rappelé que les commerçants n’avaient pas besoin du métro nord. Qu’ils estimaient être bien desservis (stations Anneessens et Lemonnier, gare du Midi, …), que pendant le chantier la STIB leur a caché les difficultés qu’elle rencontrait et les a laissé réinvestir dans leurs commerces, qu’ils ont dû subir l’insécurité, le bruit, la poussière, les invasions de rats, …en plus de l’effondrement de leur chiffre d’affaires. C’était interpellant, notamment pour les commerçants de la rue de Brabant présents.
Je rentre tard, à vélo, sous la pluie. Rue d’Aarschot je longe le chantier parmi les dalles cassées et la chaussée défoncée, me disant qu’on ne ferait pas ça à Woluwe.
Mardi 6 février 2024
Saint Valentrain
Je suis venue aux aurores gare de l’Ouest mais tous les chocolats étaient déjà distribués !
Commission Mobilité
Visite de l’Infrabel Academy, à Molenbeek et présentation du travail d’Infrabel par Benoît Gilson.
Infrabel gère l’infrastructure ferroviaire : 6.553 km de voies, 11.657 ponts et tunnels, 10 salles de signalisation, 7.304 km de fibres optiques, 12.500 hectares de terrains industriels, 9.533 travailleurs.euses pour assurer la maintenance du réseau 7 jours sur 7.
Ces clients sont 3 opérateurs voyageurs dont la SNCB, 12 opérateurs de fret, 200 entreprises raccordées au réseau dont Audi, Volvo Ghent, Arcelor, BASF… J’espère juste qu’ils anticipent la poursuite de la désindustrialisation.
Infrabel coopère au « belgian shift » puisque, bien sûr, le rail c’est 11 fois moins d’émissions de CO² que la route et 70 fois moins de particules fines.
Infrabel se revendique comme employeur modèle puisqu’il recrute jusqu’à 58 ans. (ça laisse rêveur). Loyauté, investissement, expérience : tels sont les atouts des travailleurs expérimentés.
Infrabel est le 2e grand consommateur d’énergie du pays. Ils réfléchissent donc à la manière d’optimiser leur consommation et le réseau qui est conçu pour l’heure de pointe mais peut assurer d’autres fonctions comme la recharge électrique dans les heures creuses. Les terrains mal situés peuvent contribuer à la production d’énergie.
Après une période assez longue où on avait pas d’objectif et de vision long terme du rail, Infrabel est reconnaissant au Gouvernement fédéral et à GG d’avoir co-construit un Plan d’investissement à 10 ans et d’avoir réinvesti des montants importants. C’est une stratégie ambitieuse, un réinvestissement historique, déclare Benoit Gilson. Le MR grince un peu.
Oui, répond il à Ingrid, on fait des efforts en matière de gestion de la biodiversité. Il y a 10 ans on s’en foutait mais la révolution culturelle est en cours, on engage des spécialistes, on appréhende les choses autrement, … A propos de la question sensible des arbres sur les talus : il faut également former les entrepreneurs.
Le RER sera le dernier grand projet d’infrastructure. « Plus personne ne peut creuser un tunnel sous Bruxelles sans que le prix ne double ». Les commune set la population n’acceptent plus de tels impacts. L’élargissement de la jonction ne semble donc belle et bien enterré. Infrabel poursuit l’optimisation de l’infrastructure existante.
Bruxelles reste une région défavorisée en regard de sa densité car elle n’existe pas, entre la Wallonie qui veut maintenir son réseau en état, et la Flandre qui a besoin de développements pour le fret.
Il y a des tensions entre les besoins de l’offre S et ceux de la logistique, des problèmes d’ouvrages d’art, …
A Bruxelles, Infrabel travaille sur
– la Jonction Nord-Midi où passe (encore) la moitié des trains (poursuite de l’amélioration de la signalisation, automatisation, trains à double étages, …)
– sur les accès Nord et Sud à la Jonction,
– sur les lignes de contournement (26 et 28) où il faut aussi des solutions pour le fret,
– sur les étranglements.
Voir photos.
Contrairement à ce qu’on croit le RER existe sur l’essentiel du réseau (reste à renforcer l’offre ce qui se fait progressivement). Des travaux sont en cours sur la ligne 161. Sur la ligne 124 entre Uccle-Moensberg et Rhode la commune de Linkebeek va en recours contre le permis de passage à 4 voies. Vraiment dommage pour le coup.
Pour ce qui concerne la résurrection du raccordement ferroviaire du Port de Bruxelles le permis de déplacement des voies a été accordé en septembre 2023. Le raccordement sera mis en service le 30 juin 2024. C’est important car un train remplace 50 camions.
On va revoir les projets à Schaerbeek aussi bien rue du Progrès que rue des Palais.
Quand il est question d’abandonner les projets d’infrastructures massives, il semble que ça va se traduire concrètement sur le terrain.
Les infos sur le road show 2023-2026 pour Bruxelles ici :
L’après-midi réunion sur la vision pour l’aménagement du territoire et le logement.
Mercredi 7 février 2024
Ordre des travaux en Environnement pour répondre à la demande de l’Assemblé citoyenne pour le Climat de proposer des thèmes. Le MR s’insurge qu’on instrumentalise ainsi les citoyens. Hé, les amis, ce sont eux qui font la demande et une fois qu’ils auront collecté toutes les suggestions ils en feront encore ce qu’ils voudront !
Nouveau débat sur la PEB
Alain Maron a expliqué que les critiques étaient connues et intégrées et qu’on avait amélioré la méthode. En 2025 il y aura un modèle unique de certificat PEB. On a déjà augmenté les contrôles et formé davantage de personnel.
Débat sur l’abattage des arbres. Là aussi il faut améliorer la méthode car il y a plusieurs cadastres qui contiennent des informations différentes.
Bureau politique régional par zoom sur le COBRACE et je ne sais plus quoi.
Le soir, séance participative sur le projet de métro nord à Evere
Nous expliquons le projet et ses conséquences sur la mobilité, les quartiers et les finances régionales, Ingrid et moi, questionnées par Ahmed Mousshin.
Il y avait davantage de non Ecolos qu’à Schaerbeek. Tant qu’à faire.
Un monsieur vient me voir pour me dire que nous en sommes pas assez radicaux.
Un commerçant demande si la Région va racheter leurs commerces.
Je rentre tard avec la stagiaire d’Hicham dans le 55.
Jeudi 8 février 2024
Colloque sur les commissions délibératives
J’ai participé à deux Commissions délibératives : la CD sur la place de la biodiversité en ville et celle sur le bruit en ville.
La Commission délibérative sur la place de la biodiversité en ville émanait d’une pétition demandant de préserver la friche Josaphat. Certains ont demandé au Comité d’accompagnement d’élargir le sujet.
Pour la Commission délibérative sur le bruit en ville, les services du Parlement avaient écarté la question des avions qui n’entrait pas dans les compétences régionales mais avaient invité deux spécialistes de cette question parmi les experts : le docteur Goethaels et le médiateur de l’aéroport.
Finalement on a beaucoup parlé de la friche Josaphat et des avions, j’ai trouvé la capacité de subversion des Commissions assez intéressante. Ce jeudi, lors du colloque, une participante appelée à témoigner a déclaré qu’il ne fallait pas toucher à la friche Josaphat.
En terme de bilan, ce qui me semble important est que les experts disposent du temps nécessaire et que l’administration dote les participant.e.s d’éléments de synthèse sur les modifications législatives possibles et/ou souhaitables et le chemin pour y parvenir. Sinon on risque de réinventer la poudre hors des contraintes, ce qui a son charme mais peut se révéler peu opérant. Irénique. Ecolo plaide également pour un congé citoyen qui permette aux gens de s’investir plus facilement dans la participation.
Sur la biodiversié, le tribunal fictif organisé quelques mois plus tard par la Ligue des droits humains au TNB a montré une très large majorité en faveur de la protection de la biodiversité. Les gens ont compris que le recyclage du tissu urbain était susceptible d’épargner l’urbanisation des sols non artificialisés. La friche (fictive) des cailles blanches pouvait être préservée sans nuire au droit au logement des ménages précaires.
Rappelons également que les processus participatifs qui existent en urbanisme dans la Commission de concertation sont relevants. Ils sont publics et ouverts à tous. En théorie, du moins puisqu’en pratique les analyses de sociologie montrent que ce sont souvent les publics socio économiquement les plus favorisés qui s’expriment, ou en tout cas les plus stables (notamment les propriétaires) mais rien n’empêche d’en améliorer l’accès. Leur démocratisation doit constituer un objectif. L’avis de la Commission de concertation est contraignant pour l’autorité délivrante et pour le demandeur. L’autorité doit justifier pour quels motifs elle s’écarte de l’avis. Le demandeur doit se conformer aux conditions et rentrer une demande de permis modificatif si elles sont substantielles.
Anne-Emmanuelle Bourgaux en a fait l’analyse lors de l’Ecole urbaine de l’ARAU de 2023 :
Le soir, soirée de lancement de la campagne.
Après les discours de mobilisation mobilisants, on a dansé, on a chanté, on a crié. C’était mobilisant.
Vendredi 9 février 2024
Plénière PRB
PTB et PS se sont crié dessus et ça commence à devenir une habitude.
Tout le monde cherche à comprendre pourquoi les loyers ont augmenté de 9 %.
Le fait que Bruxelles soit une lessiveuse peut jouer car les propriétaires peuvent relever le loyer à chaque emménagement.
Réunion sur les modalités de mise en œuvre de la promesse d’Ans Persoons d’affecter 25 % des projets de plus de 3.500 m² au logement accessible. Pour les promoteurs cela permet d’amorcer la pompe. Par les temps qui courent (le boom démographique est derrière nous) ils seraient assurés de vendre cette proportion du projet qui répond à la demande des ménages. Pour les candidats acquéreurs qui sont dans les conditions d’accès au logement social (la moitié des ménages bruxellois) ce serai un ballon d’oxygène. Pour les socialistes, c’est un rattrapage bienvenu de 40 ans de confiance en la main invisible du marché. Dont le résultat est qu’il n’y a pas de logements accessibles dans les grands projets définis depuis les années 2000 et dans lesquels la Région a accordé des milliers de m² sans condition d’accessibilité : Tour et Taxis, Cité administrative, Erasme, Reyers, Biestebroeck etc. Pour la droite, ce sera probablement une distorsion insupportable au marché (peu importe que personne n’y ait accès hormis une élite particulièrement mobile). Pour les écologistes, il faudra apprécier les effets réels sur la ville.
After work pour le départ de Simon du PRB. Il ne va pas très loin, hein : à la Régionale pour s’occuper mettre à profit ses talents de campaigner pour la campagne. Très honorée de faire partie des député.e.s pour lesquel.le.s Simon a travaillé. On s’amusait bien dans le bureau de l’austérité. Les briefing étaient mobilisants.