Le 3 juin, le gouvernement bruxellois a approuvé, en deuxième lecture, sur votre proposition et grâce à un protocole d’accord conclu avec la SNCB, le projet lié au plan d’aménagement directeur (PAD) Gare de l’Ouest, à Molenbeek-Saint-Jean. Ce projet de PAD permettra d’ouvrir partiellement cette zone de treize hectares autour de la station Beekkant et de la gare de l’Ouest, qui est devenue un pôle important de mobilité depuis le bouclage du métro en 2009.

Le programme de logement comprend 80 % de logements à finalité publique, soit 500 à 1.000 logements (vous nous confirmerez les chiffres), dont de l’acquisitif social. La mobilisation des associations et des riverains, pilotée par Inter-Environnement Bruxelles (IEB), sur le schéma directeur de 2008 n’aura pas été vaine, puisque le programme global est passé de 180.000 à 90.000 m² et que le volet relatif aux bureaux a radicalement fondu. Aujourd’hui, il y a déjà des activités socioculturelles temporaires sur le site.

Je tiens à rappeler les réserves exprimées par le groupe Ecolo par rapport au projet de PAD, car le programme sera mis en œuvre à travers les permis d’urbanisme successifs. Le site passera ainsi d’une friche fermée de treize hectares, dont six de pleine terre, à un nouveau quartier ouvert, organisé autour de quatre quadrants et traversé par trois passerelles au-dessus de la ligne 28, dédoublée ou non. Les études sont toujours en cours à ce sujet. Si les infrastructures de la SNCB et la STIB mangent du terrain, cela ne doit pas être, selon mon groupe, au détriment des espaces verts et ouverts, mais des hypothétiques bureaux envisagés autour de la station Beekkant.

Le groupe Ecolo souligne plusieurs points d’attention à ce sujet.

La continuité du maillage vert à travers le PAD pour relier les espaces verts existants, en particulier entre les logements sociaux de l’avenue de Roovere, doit être garantie par des dispositions réglementaires.

Comme l’indiquait perspective.brussels dans son avis, le grand balcon en béton prévu à l’arrière des immeubles à construire à l’est du site, dans le quadrant Quartier, constitue une infrastructure assez lourde comportant des risques au niveau de la faisabilité technique et financière et de la gestion, c’est-à-dire l’habitabilité des logements. Le balcon est pourtant considéré comme indispensable au projet, afin de connecter la passerelle à 6 mètres au-dessus du sol et réduire l’impact du bruit des trains.

Les socles dits « productifs » de ces bâtiments du côté de la rue Alphonse Vandenpeereboom sont réputés convertibles, mais peuvent accueillir des parkings. Les quotas de parkings devront être sévères, au vu de l’accessibilité en transports publics, et les façades devront être actives, c’est-à-dire comporter des équipements, crèches, commerces ou des activités productives. Autrement, cela s’avérera contre-productif pour l’insertion urbaine du projet.

Une densité de 90.000 m² est assez élevée. Une attention particulière devra donc être accordée aux gabarits, bien que le recul soit important.

La situation et l’accessibilité justifient un équipement de rayonnement régional, voire international qui permettrait de transformer la gare de l’Ouest en lieu de destination et de « desserrer » le centre-ville.

Un Musée du Chat et du dessin d’humour, conçu par un grand architecte par exemple, serait une bonne idée et certainement moins hasardeux à réaliser là qu’ailleurs. Le projet a été vendu le 11 juin dans la presse par la commune de Molenbeek-Saint-Jean, en ressuscitant un projet de centre aquatique tropical et d’une piscine. Quand elle a été proposée par l’échevin M. Van Damme, il s’agissait de récupérer les modules d’Océade, qui avait malheureusement été sacrifié sur l’autel de Neo, créant ainsi une regrettable perte d’équipements destinés aux jeunes.

Localement, les réactions sont contrastées : vif intérêt chez certains, inquiétude que le projet empiète sur les espaces verts ouverts au public, pour d’autres. Il est en effet question de 4.500 m² et ce type d’infrastructures est inaccessible au public.

ors de l’assemblée générale du contrat de rénovation urbaine de la gare de l’Ouest la semaine dernière, beaucoup s’inquiétaient du bruit que ce type d’infrastructure pourrait produire. J’espère que les majestueux platanes de la rue Alphonse Vandenpeereboom seront maintenus autant que possible.

Comment la répartition entre les différents types de logements sera-t-elle gérée ?

Quels sont les opérateurs publics pressentis pour édifier le millier ou les centaines de logements envisagés ? Ont-ils déjà pu entamer leurs réflexions ou voulaient-ils attendre l’adoption du projet de PAD ?

Comment le maintien de la maîtrise foncière aux mains du secteur public sera-t-il envisagé ?

Quelle sont les dispositions envisagées afin d’assurer la continuité du maillage vert à travers le PAD et de relier les espaces verts existants entre eux ?

Le projet de PAD mentionnait l’existence d’une note opérationnelle. La presse a confirmé la priorité accordée à l’aménagement du parc. Combien de phases sont-elles envisagées et dans quel ordre interviendront-elles ? Le coût du balcon et sa faisabilité technique ont-ils été estimés ?

Beliris intervient-il comme concepteur ou uniquement comme support financier pour la conception des nouveaux espaces publics ?

Pour ce qui concerne le parc aquatique, s’agit-il de récupération de l’infrastructure mentionnée ou d’une nouvelle infrastructure ? Avez-vous un accord avec un partenaire privé ? Quelle est l’estimation de la consommation annuelle d’eau potable et d’énergie nécessaire pour maintenir le caractère tropical de ce parc, été comme hiver ? Tandis qu’Océade était isolé sur le plateau, le terrain pressenti en l’occurrence est situé au pied des logements sociaux : ne faut-il pas craindre des nuisances sonores pour les riverains ?

Le PAD sera-t-il modifié afin d’imposer des façades actives aux socles du côté de la rue Alphonse Vandenpeereboom ?

Des dispositions réglementaires seront-elles ajoutées afin de garantir la continuité du maillage vert et la dimension minimale de 3 hectares pour le parc ?

Quel processus de concertation et de débat public est-il mis en œuvre afin de susciter des projets d’équipement attractifs de niveau régional ou interrégional à l’angle de la chaussée de Ninove et de la rue Alphonse Vandenpeereboom ?

*Ici, réponse et intégralité des interventions, 05/07/2021 : http://weblex.irisnet.be/data/crb/biq/2020-21/00168/images.pdf