Semaine du 9 octobre 2023
Samedi, le Hamas a attaqué Israël. Une terrible période s’ouvre pour les défenseurs de la paix entre Israéliens et Palestiniens.
Samedi 7, j’ai visité quelques immeubles dans le cadre de la Biennale écclectisme organisée par Explore Brussels. Les propriétaires de biens classés sont fier.e.s de partager leur passion avec le public et d’expliquer comment ils conjuguent les contraintes de la conservation de leur bien avec les exigences de la vie quotidienne. Après une journée de visites, les propriétaires sont lessivé.e.s. Mais il importe avant tout, à leurs yeux, que les lieux eux-mêmes ne soient pas abîmés. Dans cette perspective, les associations prennent toute sorte de précautions visibles et invisibles dont la première, cardinale, est ce qu’on appelle la jauge (la limitation du nombre de visiteurs par visite).
C’est pourquoi entendre toute la semaine la secrétaire d’Etat à l’urbanisme et au patrimoine revendiquer de manière martiale l’ouverture du Palais Stoclet m’a agacée. 1. Les associations déploient toute l’année des trésors de diplomatie pour rassurer les propriétaires. Que va-t-on obtenir par la menace ? 2. Toute la famille Stoclet n’est pas sur la même ligne 3. Comment l’hypothèse de l’ouverture au public est-elle compatible avec les conditions de conservation de ce bien ? On en sait rien. Et c’est pourtant le vrai sujet. La préservation est l’objectif premier de toute politique patrimoniale.
Même si ce serait évidemment super d’entrer chez les Stoclet, de préférence en sonnant plutôt qu’au pied de biche.
Lundi 9 octobre 2023
Départ à 7h20 pour aller au Bureau politique à Namur.
Le BP a validé un communiqué sur la situation au Moyen Orient.
(D’habitude je suis sage au BP, très sage, j’intériorise. Mais là j’avoue que j’ai bavardé avec ma voisine. Nos excuses aux collègues qui étaient derrière.)
On a parlé des autres sujets d’actualité et des conclaves budgétaires dans les différentes entités. Au fédéral, l’effort était d’1,2 milliard mais on sauve des moyens structurels pour la transition, pour les CPVS et 150 millions pour l’asile. Le budget est bouclé. Il n’en va pas de même à Bruxelles où on reste sur des montants complexes. Partout les écologistes plaident de préserver structurellement les services publics dont les transports publics, la transition climatique, le soutien aux associations qui remplissent de nombreuses missions de service public, dans les secteurs social-santé notamment, …
Sondages : je m’inquiète surtout du score potentiel du Belang en Flandre car la politique du bouc émissaire, en plus d’être pernicieuse, n’a jamais rien résolu. Je ne voudrais pas que la Belgique passe du côté des états intolérants à la diversité. La diversité est une donnée inéluctable et positive.
Une bonne nouvelle malgré tout : l’inscription du bien être animal dans la Constitution qui vise à renforcer la protection des animaux au sens large, c’est-à-dire y compris la protection de leurs habitats.
Descendre du train, passer acheter une salade et faire coucou aux collaborateurs puis foncer en salle 206 en Commission développement territoriale, parce que c’est lundi. On bavarde entre collègues. Pascal Smet me dit qu’il trouve les cheveux blancs « sexy ». Damned, quand apprendra-t-on aux hommes qu’il est malaisant de commenter l’apparence physique des autres ? Cher Pascal, outre que j’ai une aversion pour les produits chimiques (et la flemme d’entretenir plus que nécessaire ma coiffure) je ne considère pas la marque du temps comme un problème. Mais je ne vais pas m’en vanter devant des collègues qui se teignent peut-être les cheveux, ce qui est leur droit le plus strict. Bientôt il me dira qu’il a remarqué que j’étais passée du 36 au 38 devant un.e collègue corpulent.e.
Bon, Tristan qui est très scrupuleux – entre autres quant au quorum et au respect de la liberté de mouvement des femmes – était réservé quant au fait que j’aille me balader en 201 avant un vote mais je voulais écouter John qui posait une DE sur le financement du projet de métro nord et surtout la réponse du Ministre du Budget. Car toutes les options avancées par Sven Gatz dans la presse sont en réalité inopérantes. Cette question a suscité énormément d’intérêt puisque presque tous les partis sont montés (sauf le PS qui commence, peut-être, à comprendre le risque budgétaire).
Chers amis, ça valait la peine d’entendre Guy Van Hengel, qui a tenu les cordons de la bourse pendant des années, dire que les tunnels et voies d’accès sont entretenus par les Bruxellois mais utilisés par « 400.000 navetteurs qui viennent en voiture. » (on lui pardonne l’extrapolation) et qu’il fallait trouver des moyens de financement. Revendiquer qu’à Anvers on va mettre en place une tarification km et que Smart Move sera une bonne chose. Evoquer la possibilité de faire payer le tunnel Annie Cordy (pardon d’être terre à terre mais comment éviter l’éludement de cette taxe libérale par un report de trafic en surface?). Entendre le MR suggérer un prêt de la BEI, ce qu’elle a refusé à Bruxelles pour le métro (mais accordé pour le transport public de surface).
Entendre Emmanuel De Bock dire que « Beliris ne suffit plus », qu’il faut soit tout dédicacer à la mobilité soit doubler le budget. Qu’il manque une vision à 100 ans, qu’à Paris on a éventré la ville en fonction du métro (comme si c’était souhaitable), … Pascal Smet, qui a changé de salle aussi, en compagnie de ses cheveux blancs tellement sexy, défendre avec enthousiasme l’option d’un PPP. Juan Benjumea, qui n’est pas contre les grands investissements mais qui dit, si j’ai bien compris : « PPP : pain aujourd’hui, faim demain ». Bref, un véritable festival !
J’étais en train de me souvenir qu’un jour un huissier m’a rapporté mon sac, abandonné en 206, quand j’ai finalement pu y retourner non sans être revenue voter dans l’intervalle.
J’ai cru que ma question sur les Journées du patrimoine serait jointe à celles de Céline Fremault et Marie Nagy et reportée du fait de l’absence de Céline mais non : ma question était restée toute seule en fond d’agenda. J’ai donc appris que le programme des JDP était auparavant imprimé à 43.000 exemplaires et envoyé à 15.000 abonné.e.s. et que le flyer A3 édité cette année était tiré à 42.000 exemplaires. Il faudra évaluer tout cela car ce catalogue avait du bon, en terme d’information du public. Du moins si on considère la politique patrimoniale comme un enjeu d’éducation avant que d’être un levier d’attractivité touristique.
Mardi 10 octobre 2023
J’avais prévu d’aller dès le matin au séminaire sur la participation organisé en hommage au travail des sociologues Michel Hubert et Christine Schaut mais j’étais invitée à une réunion interne de partage d’info sur le Plan fédéral pour la Gare du midi. Vu que j’avais une question toute prête à déposer à Rudi Vervoort le lendemain, c’était le moment où jamais d’aller s’informer sur les autres volets et d’exposer un point de vue urbanistique et bruxellois sur le volet 3 rédigé par la SNCB. Pour nous, l’approche sécuritaire a ses limites, la priorité doit être l’accompagnement social et l’aménagement des espaces publics prévu dans le cadre du CRU 7. Mais le promoteur Virix, qui termine des travaux sur son site de la rue des Deux Gares, a annoncé qu’il introduisait un recours contre ce CRU, ce qui est susceptible de remettre en question la réalisation d’un parc à cet endroit.
Pour moi, l’adoption d’un PAD Midi reste d’actualité car la Région a besoin d’une plate forme de négociation. La preuve avec ce revirement de Virix. Sinon comment encadrer le privé qui travaille pour le compte des opérateurs ferroviaires (avec le risque de s’enliser dans des recours) ? La Région pourrait être tentée de se saisir d’opportunités (avec des acteurs comme le Fuse, par exemple) éventuellement au détriment d’équipements plus difficiles à financer mais plus utiles socialement. Et à même de résoudre les problèmes soulevés par cette pauvre Sophie Dutordoir. De plus, un levier règlementaire est nécessaire pour obtenir les 25 % de logement à finalité sociale promis par le Ministre-Président.
Il faut également améliorer la lisibilité de la gare elle-même.
Tout espoir est permis : perspective a lancé des GT thématiques pour avancer.
J’ai rejoint Saint-Louis ensuite. Les membres des équipes de recherche sur les projets urbains ont raconté comment ils avaient vécu leur implication et les questions de posture qu’elle pose dans divers projets : les schémas directeurs dont Botanique (Cité administrative) et Tour et Taxis, les ateliers du PRDD, le processus dit participatif Tivoli, le plus grand piétonnier d’Europe, etc.
Personnellement, j’ai plutôt un bon souvenir de toutes ces discussions avec les sociologues de Saint-Louis.
Je l’ai dit en substance mais je l’écris ici de manière plus détaillée :
1. Ces travaux de recherche sont précieux pour nous aider à comprendre ce qui est en jeu au-delà du jeu d’acteurs. A l’époque des SD, la Région a accepté de confier ces processus participatifs aux fédérations de comités d’habitants, ce qui était probablement autant une tentative sincère d’institutionnalisation de la participation que d’instrumentalisation des associations. Une manière – maladroite – de tenter de neutraliser leur parole critique. Qui a explosé quand IEB a claqué la porte du processus participatif du PRDD (parce qu’ils pensaient que la vision régionale pour les « zones stratégiques », dont le Heysel, visait à traduire les intentions grotesques du Plan de développement international). Suite à quoi le Gouvernement a divisé en 2014 les subsides d’IEB par deux.
Probablement la Région a-t-elle également mis en scène les associations afin d’améliorer sa position de négociation avec les acteurs privés. Car, m’a fait remarquer une chercheuse, à l’époque, la RBC était déjà propriétaire de Josaphat mais n’a pas pris d’initiative pour co-créer une programmation. Oui mais ça ne l’aurait pas immunisée des prises de conscience faites à cause de la Covid.
2. il ne faut pas perdre de vue que le rôle de la participation est, en principe, de faire évoluer les projets dans une perspective meilleure du point de vue collectif. Mais il y a de nombreuses résistances : les intérêts privés qui sont occultés, le fait que les projets sont souvent déjà passablement définis (à Tivoli), la logique politique des « coups partis » et des « opportunités immobilières », les concurrence d’acteurs, la peur du conflit, …
3. Certains acteurs estiment que les divergences se gèrent dans la construction d’un rapport de force, d’autres partagent une culture plus partenariale. On a évoqué les démarches fort honorables du BRAL en la matière. Je trouve qu’il n’y a pas de jugement de valeur à poser sur les tactiques des uns et des autres. Je fais le constat que les coalitions positives en amont restent difficiles à construire (bien que les zones stratégiques soient les mêmes depuis 30 ans)
4. Attention au dénigrement de la société civile, à la judiciarisation de la contestation (procès Greenpeace), à la criminalisation des acteurs sociaux (loi anti casseurs demandée par Philippe Close), à la banalisation de l’équivalence (supposée) entre extrême gauche et extrême droite, à l’auto censure de la presse, …
Voyez à qui profitent des dérives populistes.
5. On s’écharpe entre progressistes, le politique tend à instrumentaliser les associations dans des processus participatifs mais le privé tire son épingle du jeu hors cadre : quid des non dits sur l’équation économique ? Quid de la gentrification ? Quid de la rente foncière ? Quid des arguments d’autorité des opérateurs (lire la STIB ici https://premetroplus.be/reponses#jump) ?
J’ai été particulièrement édifiée du dossier Tour et Taxis : les associations ont obtenu un parc, certes, mais ne serait-il pas advenu de toute façon pour scénariser/valoriser les investissements ? Elles n’ont pas obtenu les logements sociaux ni le tram. La Région a octroyé 500.000 m² de superficies et 3.500 places de parking au privé (et des densités et des gabarits hors normes). Qu’a-t-elle obtenu en échange ?
Le principal bénéfice pour le quartier c’est la création d’une coulée verte à l’écart de la circulation (et la rénovation plutôt que la destruction du patrimoine, accessoirement). Les commerces qui se trouvent là ne nous concernent pas. Les logements encore moins.
Avant que je n’arrive à Saint-Louis, une divergence s’est exprimée au sujet du rôle de l’ARAU dans le débat sur le schéma directeur Botanique. L’ARAU a en effet contesté dès le départ le fait que le postulat du SD consistait à « domestiquer l’urbanisme sur dalle », ce qui impliquait de conserver le parking, demande centrale des promoteurs. L’ARAU souhaitait une traversée piétonne du site qui entraînait une réduction substantielle du parking. Lors d’une des réunions participatives, René Schoonbrodt s’est appuyé de manière disruptive sur les promoteurs pour le rappeler. De là à parler de retournement d’alliance… Il aurait d’abord fallu qu’il existe une alliance entre les associations. Il y avait, de plus, une divergence de vision, classique et paralysante, entre anciens et modernes sur les formes architecturales, ce qui élude la question plus centrale des affectations.
L’ARAU a eu des divergences de vision avec le bureau d’étude sur ce SD et, d’après mon souvenir, elles se sont déroulées de manière civilisée. Et finalement, 15 ans plus tard : fallait-il conserver toutes ces places de parking ? la perméabilité du site est-elle un non sujet? Les idées les plus intéressantes du SD d’un point de vue collectif – que les ASBL ont toutes soutenues dans mon souvenir (logements publics, équipement culturel dans le restaurant, réunification du parc par la suppression du boulevard Saint-Lazare..) ont-elles été mises en œuvre ?
La réunification du parc est rendue impossible par le tracé de la ligne de tram, celle là même qui a été promue justement par le même bureau d’étude à Tour et Taxis en … 2006 et qui doit se terminer en 2029, si la Région trouve l’argent. Et pendant ce temps là, combien de millions les promoteurs auront-ils engrangé à T & T comme à la Cité administrative ? Il faudrait travailler avec des économistes, ai-je dis à Saint-Louis.
Ha, Benjamin Wayens sur le piétonnier. Il rappelle le contexte global, y compris que l’ARAU et autres demandaient un recul de la voiture en ville (depuis toujours). Merci de rendre à César sans procès d’intention.
Les associations sont souvent interpellées, en particulier par Pascal Smet, parce qu’elles étaient soit disant « contre le piétonnier ». (Tout comme Philippe Close a cru pertinent de me rappeler lors de l’inauguration que j’étais soit disant « contre la Bourse ». Alors que c’est la critique des associations qui a fait remonter son temple de la bière dans les étages pour libérer le rez-de-chaussée).
Benjamin Wayens rappelle ce qui était sur la table à l’époque : le fameux mini-ring et les 4 nouveaux parkings souterrains, concessions à l’esprit éclairé de l’échevine VLD de la mobilité, Els Ampe. Alors qu’il y a déjà plus de 10.000 places dans le Pentagone et sous la petite ceinture. J’étais perplexe, à la mise en place de l’Observatoire, car il était évident que le Bourgmestre cherchait ainsi à désamorcer la critique. In fine, explique Benjamin Wayens, l’Observatoire a accompagné la mise en œuvre, monitoré les évolutions et servi de point d’appui pour adresser d’autres problématiques ultérieurement (l’indemnisation des commerçants de la crise Covid). L’Observatoire a cherché à élucider le modèle économique des parkings souterrains (sous utilisés), ce qui n’était pas facile car la Ville était engagée dans des contrats long terme avec le privé. A monitorer l’évolution du type de commerces, la présence d’Airbnb, la gestion urbaine (propreté), la (non) implication des acteurs culturels, l’émergence du défi écologique, la notion de »chantiers furtifs », …
Pas mal d’initiatives y sont liées indirectement.
Mais qui va dégager des moyens pour une évaluation ex post, demande t-il ? Je trouverais ça passionnant et utile. Notamment parce que Benjamin Wayens dit qu’il y a peu de commerçants qui ont survécu pour tirer les bénéfices de cet aménagement (et qu’en dehors du resto Jour de fête, ça ne me saute pas aux yeux mais tout dépend de ce qu’on fréquente, bien entendu). Et aussi parce que l’Observatoire plaide l’extension du centre-ville vers le Midi, le quartier européen et Molenbeek, là où la petite ceinture me paraît encore un obstacle – physique et mental – conséquent.
Mais je veux bien changer d’avis. J’ai toujours pensé qu’il était contre productif de se tirer dans les pattes entre progressistes, cela laisse le champ libre au capitalisme. J’étais tout de même étonnée d’entendre que le politique n’hésitait pas à menacer des académiques de rétorsions financières. Bonjour la gouvernance.
L’après-midi nous sommes allés faire le tour du Palais du midi avec les réalisateurs.trices du documentaire « Le chantier du siècle ».
J’ai ressenti une grande tristesse parce que :
2008 : Le métro ou l’enterrement du transport public !
2009 : Pourquoi vouloir le métro aujourd’hui ?
2010 : La Cityvision, Bruxelles en mouvements, initiée entre autres par Michel Hubert.
2012 : Métro nord : « qui veut tuer son chien (le tram 55), l’accuse de la rage »
2016 : Métro Nord : à quel prix ?
2016 : L’avenue de Stalingrad sacrifiée pour une station de métro inutile !
2016 : Le métro à Uccle, miroir aux alouettes
2017 :M3tro c’est trop !, Bruxelles en mouvements
Le métro Nord pour les nuls, série d’articles de Vincent Carton
2017 Avis de l’ARAU sur le projet de modification du PRAS relatif au projet de métro Nord-
Sud
2017 : Plus de métro, moins de voitures ?
2018 : « Métroïsation » de la station Albert : terminus, tout le monde descend !
2018 : Projet de métro Constitution : enfouissement des usagers et du débat public.
2019 : « Fact checking » des déclarations du Ministre de la mobilité sur le métro Nord dans
Le Soir
2019 : Atelier citoyen : 11 propositions pour améliorer la ligne de tram 55 et la desserte de
Schaerbeek et Evere
2019 : Étude d’incidences sur le métro Nord : les solutions alternatives ne peuvent plus être
ignorées !
2019 : Métro Nord : un impact climatique négatif !
2019 : L’hypersaucissonnage du projet de métro Nord
etc
Mercredi 11 octobre 2023
J’ai terminé ma DE sur la gare du Midi puis traité les mails et sollicitations diverses. Les matières vertes reprennent leurs droits dans le réel.
Jeudi 12 octobre 2023
Réunion de groupe
J’ai gagné la floche : le droit de poser une question d’actualité en plénière vendredi. En l’occurrence sur l’ouverture du palais Stoclet au public (au pied de biche ou par la coopération?)
On a rediscuté budget et lignes rouges des économies budgétaires, dépenses et nouvelles recettes.
Voir presse.
Et puis des divers textes en discussion plus ou moins chaotique. Dans nos matières aussi il en arrive, notamment pour prolonger la dispense de permis pour l’utilisation de l’ancien siège de l’OTAN pour les grands procès jusqu’en 2027. Le SPF avait tout le temps de demander un permis d’urbanisme, en fait.
Puis réunion avec le cabinet van Den Brandt.
Puis atterrissage aux rencontres écologiques d’Etopia. Làs, je m’étais inscrite pour les 3 jours puis j’ai été réquisitionnée par les votes au PRB et le dépôt de ma question d’actu puis par Bussels Voice samedi puis par des impératifs domestiques dimanche.
Mais c’était chouette de nourrir un peu son cerveau et de revoir des gens souriants.
Vendredi 13 octobre 2023
Plénière
On est restés enfermé.e.s au Parlement de 9h30 à 19h00, ce qui était râlant un jour de rencontres écologiques et de Conseil de fédération mais c’est la vie.
Le Parlement a su éviter un débat sur le conflit israélo-palestinien, ce qui est sage. Il aura lieu en Commission.
J’ai déposé puis posé ma question d’actu sur le Palais Stoclet à Ans Persoons.
La Secrétaire d’Etat a admis qu’il fallait coopérer avec les propriétaires. Non, elle ne va pas imposer la taxe sur les immeubles abandonnés pour la simple et bonne raison que ce n’est pas de compétence régionale mais communale, j’étais bien contente de l’entendre le confirmer, non la Région ne va pas acheter le Palais Stoclet, d’autant qu’il n’est pas en vente.
L’ouverture au public de l’hôtel Solvay, de Victor Horta, patrimoine UNESCO également, inhabité également, coûte 80.000 euros par an.
Je pense avoir fait passer le message de la coopération en vue de la préservation mais nous aurons l’occasion d’en rediscuter en Commission.
J’ai beau être d’un naturel très optimiste cela m’étonnerait que le Palais Stoclet s’ouvre au public sous cette législature. En attendant, allons voir cette expo Hoffmann au cinquantenaire.
Ahmed Mouhssin s’est étonné que ce soit la sécurité qui soit le prétexte à l’annulation de l’exposition organisée aux Halles Saint-Géry en coopération avec l’ambassade de l’Azerbaïdjan . Il a donc interrogé le Ministre de la Sécurité, Rudi Vervoort.
Mais c’est Ans Persoons qui a répondu : elle souhaite éviter toute récupération politique. En effet, l’Azerbaïdjan, qui extermine des Arménien.ne.s dans le haut Karabagh, n’est pas un partenaire anodin.
Samedi 13 octobre 2023
Alain Hutchinson, Commissaire aux relations avec l’Europe, a introduit la séance.
A Bruxelles, un tiers de la population est non belge. Seuls 18 % participent aux élections communales. Les non Belges n’ont pas le droit de vote aux élections régionales alors que les politiques que nous menons concernent toustes les résident.e.s.
La plupart des parlementaires de la Commission Mobilité se sont fait excuser. D’après les mauvaises langues parce qu’à cette saison ils vont les chercher des voix sur le terrain comme on cueille des pommes sur les pommiers. Etaient représentés par un.e parlementaire : le MR qui a la présidence de la Commission Mobilité, Défi, Groen et Ecolo. Le PS seulement le matin. Et la NVA par un collaborateur plutôt content d’entendre des non Belges.
Pour me présenter j’ai dit en substance : je ne suis pas née belge mais je le suis devenue. Je le suis devenue parce que je ne pouvais voter qu’aux élections communales, et encore, que depuis 1999. Comme je travaillais sur les politiques publiques régionales c’était très frustrant de ne pouvoir voter aux régionales. J’ai la chance d’être ressortissante d’un pays qui a un accord de bi-nationalité avec la Belgique. Du coup je suis devenue belge. Puis je me suis dis que puisque j’étais devenue belge, je pourrais même participer plus directement à l’élaboration des politiques publiques, et je me suis présentée aux élections : Think about it. Ils ont ri, ce qui était le but. Parce que quand même c’était samedi on est pas là pour s’emmerder.
Les participants ont présenté leurs réflexions puis nous les avons délibéré et approfondi dans deux groupes de travail thématiques. Comme je ne suis pas totalement instrumentale, je ne suis pas allée dans le groupe « Connexion entre moyens de transport » pour pousser mon agenda pro réseau de surface maillé versus corridor de masse souterrain mais dans le GT où je pensais être la plus utile : « aménagement de la ville ». Là mon apport consistait essentiellement à aider le groupe à reformuler ses idées de manière plus pertinente pour aller plus loin que ce qui existe déjà.
Une dame trouvait que tout cela servait l’agenda politique d’Ecolo. Je me suis demandée par quelle miracle socio-politique, en effet, ce panel tiré au sort sur base de quotas classiques de genre, d’âge, de niveaux d’études, de lieux de résidence, remettait avec force en question la place de la voiture dans l’espace public. Sans doute parce qu’on tire au sort parmi des volontaires (dès lors se mobilisent ceux qui veulent le changement plutôt que le statu quo), ensuite parce qu’il y avait une génération Erasmus et enfin parce que les expats, à classe sociale égale, sont souvent plus urbains que les Belges et viennent de villes plus riches ou plus avancées que Bruxelles (où les transports publics bénéficient possiblement de considération depuis plus longtemps).
C’était plutôt sympa, leur enthousiasme, leur regard frais sur les choses, leur intérêt pour Bruxelles et des connaissances pointues de certain.e.s sur certains sujets. Et c’est toujours marrant d’observer les habitus instrumental des collègues qui sont députés depuis plus de 10 ans, qui ne peuvent pas s’empêcher de pousser les P+R ou la compensation des places de parkings par des ouvrages souterrains ou en silos, là où le panel leur a dit « on veut moins de voitures ». En conclusion, une participante m’a remerciée d’avoir écouté le groupe. Quand on soutient la participation mieux vaut attendre que les pommes soient mûres plutôt que de tirer dessus.
Sinon c’est le bordel dans ma commune, pour changer. Et Zoé quitte le Parlement le 1er janvier, ce qui est un gros changement, pour elle, et pour nous. Mais Zoé reste à Bruxelles. La pomme reste près du pommier.