Lundi 26 juin 2023
Bureau politique par zoom
On a parlé de l’accord avec Engie sur le financement du coût du traitement des déchets nucléaires. Du report du vote du Rapport du Sénat sur les violences obstétricales (après deux ans de concertation, y compris des praticiens, bien sûr).
Des questions de justice de classe dans l’affaire de la mort de Sanda Dia.
Du PNEC bloqué par la Flandre qui traîne des pieds dans le monde d’avant.
De la définition de la position d’Ecolo par le groupe fédéral dans l’affaire des visas iraniens.
(Quand on pense que des visas humanitaires sont si difficiles à obtenir pour les migrants menacés dans leur pays d’origine …). Après les revirements successifs de sa défense, le kern a refusé de couvrir a priori la déclaration de la Ministre des Affaires étrangères, renvoyant le contrôle ministériel au Parlement, dont c’est le rôle.
A midi, séminaire Etopia sur l’écologie populaire et les inégalités sociales à l’ULB.
Les acteurs sociaux nous ont parlé des frais d’énergie, de logement, de l’accès à une alimentation de qualité, de la frugalité non choisie, des compétences des ménages, des guichets physiques, de l’ingouvernementabilité faute de toucher « les épaules les plus larges », du jugement social. (Cas typique du smartphone, bien de première nécessité ? Pour les migrants, oui.)
Nous avons également parlé de mobilité.
Où il se confirme sans surprise que les finalités de certaines politiques sont mal comprises.
Good Move ne vise pas à supprimer la voiture mais à en réduire l’usage parasite. Good Move ne concerne pas particulièrement les pauvres car ce sont surtout les riches qui possèdent des voitures comme le montre le Focus de l’IBSA « Où sont les voitures à Bruxelles ? » et que ce sont surtout les riches qui roulent, comme le montre, entre autres, l’étude d’impact de Smart Move :
Ce n’est pas un hasard si c’est le MR qui agite la contestation dans les communes. Il est plus curieux que le PTB suive le mouvement car la voiture pèse lourdement sur le budget des ménages, et d’autant plus lourdement proportionnellement, que celui-ci est faible.
La moitié des ménages à Bruxelles n’a pas de voitures mais tous les ménages des quartiers denses et pauvres sont pénalisés par la congestion et la pollution. Les ménages précaires motorisés sont moins nombreux qu’on ne croit et doivent être accompagnés. La plupart du temps, la dépendance à la voiture est liée à des phases transitoires du cycle de vie : la période où les enfants ont entre 0 et 6, voire 12 ans. Après ils sont capables de circuler en toute autonomie, en transports publics, à pieds ou à vélo, pour autant que les parents aient confiance dans le niveau de sécurité. Les personnes à mobilité réduite – quand leur handicap leur permet de conduire, ce qui n’est pas le cas de 17 % d’entre elles – sont déjà exonérées d’un certains nombre de mesures et bénéficient du stationnement gratuit. Les personnes âgées et les indépendants, qui ont été socialisés par la voiture, circuleront mieux le jour où le trafic de transit sera réduit. Deux tiers des déplacements font moins de 5 km.
Bref les défenseurs de la voiture (et de ses externalités) agitent les exceptions qui ne font pas la règle, ce qui leur permet, comme toujours, de conserver leurs propres privilèges au détriment des pauvres, victimes des nuisances et des pollutions.
Dans la discussion, une travailleuse du secteur social faisait remarquer qu’elle pouvait siroter autant de verres de vino verde en terrasse qu’elle le souhaite tandis que la consommation d’alcool est interdite dans l’espace public dans certaines communes. Ces discriminations créent beaucoup de ressentiment, dit-elle.
Nous avons parlé de la territorialisation des politiques. « Vous n’allez quand même pas démolir la Palais du Midi et dépenser des milliards pour un seul axe de métro ? », a demandé un participant. Damned, on arrive toujours sur la territorialisation des politiques à la fin (quand on y arrive) et c’est mon rayon mais je devais impérativement partir pour interroger le Ministre-Président. J’ai donc dû répondre brièvement que j’espère bien que non.
J’ai couru vers l’arrêt du tram 8 puis du tram 93 puis du bus 95 vers la Commission développement territorial et suis arrivée avant le Ministre-Président, occupé à répondre en Commission Finances dans le débat sur la fermeture de l’abattoir, pour lequel j’avais préparée une contribution vendredi, posée en mode arrangé par John Pitseys. Lisons la réplique de John :
« Lorsque je vous écoutais, Monsieur le Ministre-Président, il m’est revenu une notion parfois utilisée en philosophie politique, à savoir la « phronesis ». Cette notion incarne la prudence dans le bon sens du terme, la sagacité, la sagesse. Vous ne manquez pas de prudence, tant par rapport aux délais de l’étude que par rapport à son contenu et aux perspectives. Les Grecs nous apprennent aussi que la phronesis ne suffit pas à faire l’action. Vous dites qu’il y a une logique certaine à poursuivre des activités d’abattage, mais une logique certaine n’équivaut pas à une probabilité. Nous arrivons peu à peu au moment où il y aura une différence entre la logique certaine et la probabilité. »
En Commission développement territorial, j’ai donc interrogé à mon tour le Ministre-Président sur ses déclaration du 27 avril sur BX1 sur la probabilité (incertaine) que le métro nord aille, un jour, en aérien, de Bordet jusqu’à Zaventeem. Il s’agit d’une tentative de justification à rebours du métro, qu’il a répété par la suite devant les commerçants de Stalingrad, le prolongeant même en imagination jusqu’à Uccle (où il n’y a pas de densité). Cette vue de l’esprit est d’autant moins probable que la berme centrale du boulevard Léopold III sera occupée par le Luchthaventram (le tram de l’aéroport) dont le tronçon bruxellois vient d‘obtenir un permis d’urbanisme.
Monsieur Vervoort m’a répondu qu’il s’agissait d’une vision à très long terme rendue nécessaire par le développement économique inéluctable de cette zone. https://www.dhnet.be/…/prolonger-le-metro-jusqua…/
Pourquoi un socialiste qui arrange la vérité a plus d’audience qu’un.e écologiste qui rétablit la vérité ? Parce que l’exécutif dispose d’équipes qui comprennent des dizaines de personnes pour gérer tous les dossiers, communication en tête, là où un.e parlementaire Ecolo dispose d’un mi temps. Parce qu’ils disent ce que le sens commun veut entendre. Parce que les journalistes n’ont pas le temps de vérifier. Bref, j’ai fait remarquer dans ma réplique que le développement économique inéluctable dans cette zone avait déjà été extrapolé par son cabinet : le PRDD avait considéré il y a plus de 10 ans le boulevard Léopold III comme un axe « tertiaire international » alors que, dans les faits, c’est la dynamique résidentielle qui s’est développée sur cet axe. Tout comme se développera le tram de l’aéroport bien avant un hypothétique et infinançable métro. Mais il y a encore des gens pour croire – ou faire semblant de croire – ou faire croire en faisant semblant de croire, ce qui est pire – que le métro ira un jour jusqu’à Uccle. C’est ainsi que le MR est, fondamentalement, allié du PS pour maintenir le droit absolu à la voiture. Ils interpellent tous les 3 mois au PRB, ce qui m’a donné l’occasion de répéter mes préventions depuis 2020.
Suite à nos demandes d’explication sur feu le projet de PAD Midi nous n’avons pas appris grand-chose mais il est confirmé qu’« Un objectif de 25 % de logements sociaux et assimilés est visé dans les projets d’une certaine ampleur. » Le Ministre-Président a admis par ailleurs qu’« Une ambiguïté est peut-être née de la formulation employée dans la note « Quartier Midi : vers la gare habitante ». En effet, celle-ci indique que la densité est revue à la baisse pour trois projets du périmètre, dont celui du Tri postal. Ce projet, tel qu’il a été finalisé, a obtenu son permis d’urbanisme et traduit déjà cette intention de diminution de la densité par rapport au projet initial. Il n’est donc pas en cours de révision. » Dont acte.
Nous avons également parlé du ralentissement des projections démographiques. Voir le Focus N° 59 de l’IBSA à propos de la distribution des migrations par revenus : https://ibsa.brussels/…/publi…/documents/Focus-59_FR.pdf
Les conclusions :
« 1. Les Bruxellois dont le revenu imposable est compris entre 20 000 euros et 50 000 euros, continuent à quitter, un peu
plus que les autres, la RBC. Cela contribue à renforcer la polarisation socio-spatiale de la RBC (Van Hamme et al., 2015).
2. L’assiette fiscale bruxelloise apparait d’autant plus réduite du fait des migrations interrégionales que les recettes de l’IPP
sont liées au lieu de résidence. Or, la culture belge de l ’aménagement du territoire a historiquement favorisé l’étalement urbain, notamment par rapport à d’autres pays
(voir, par exemple, Dubois, 2005 ; de Vries, 2015). La Région de Bruxelles-Capitale, limitée géographiquement au centre d’une
agglomération bruxelloise plus étendue que ses limites administratives, apparait, par conséquent, pénalisée par son étroitesse.
3. La RBC perd par ailleurs des contribuables parmi les tranches de revenus avec des taux d’imposition moyens nuls ou négatifs.
Cela témoigne également d’un manque d’at tractivité résidentielle qui n’est pas limitée aux « classes moyennes (ou aisées) ». Dans ces cas, le départ de la RBC peut s’apparenter
à un choix contraint notamment par des difficultés d’accès au marché du logement à Bruxelles. »
La Commission a également abordé le projet de PAD de la Porte de Ninove dans un format qui ne permet pas l’intervention et des immeubles de la Commission européenne vendus au fédéral (ma question a été envoyée en Commission Affaires européennes, celles de mes collègues traitées ici).
Le soir, nous avons encore fait trois heures de discussions par zoom entre député.e.s spécialisé.e.s, militants et Centre d’études sur le programme 2024 en aménagement du territoire et en logement. J’ai pris en charge la réécriture des mesures relatives à la participation. Concevoir de nouveaux processus participatifs, c’est super, mais conserver ceux qui existent et sont efficients, c’est mieux ! Vu que Nawal Ben Hamou a déjà signalé sa pressante envie de supprimer les commissions de concertation, la mobilisation ne doit pas faiblir. Je rappelle que sur ce point Pascal Smet a admis qu’il fallait les conserver et les remonter en amont. Voulant changer de position devant mon écran je me suis assise sur ma jambe repliée et me suis relevée 2 heures plus tard avec une entorse ! Besoin de vacances (et de paracétamol pour dormir.). J’ai envisagé de vider mon agenda mais, heureusement, le lendemain c’était passé.
Mardi 27 juin 2023
Un de nos collègues des Engagés se positionne en faveur du péage urbain afin de remplir le métro nord :
C’est serviable. Le même veut supprimer les cabinets et les tarifs réduits à la STIB pour financer le métro. Eternel problème des ordres de grandeur …
Ingrid et moi sommes allées au séminaire organisé conjointement par BE et BM sur les inégalités sociales face à la mobilité. BM dispose pour la première fois, de données plus précises qu’ils ont croisées entre mobilité des ménages et données socio économiques. C’est ainsi qu’ils ont pu identifier que les ménages motorisés très précaires représentent 5,4 % des ménages. Mais 20 % des ménages déclarent qu’ils ne possèdent pas de voitures pour des raisons financières. La poursuite du renforcement des transports publics comme alternative partout sur le territoire reste donc absolument prioritaire. Je rappelle que la RBC a investi 1 milliard l’an dernier dans la STIB. Nous demanderons l’audition des porteurs de ces analyses en Commission Mobilité.
Le soir, je suis allée à la deuxième réunion participative organisée par BM sur le projet de réaménagement de la rue Picard, le long du site de Tour et Taxis. Suite à une première réunion et à des consultations de terrain, BM a présenté 4 scenarios envisageables. Ces options comprennent un site propre mixte pour la ligne de tram Belgica – Gare centrale décidée en 2019 par le Gouvernement (plus de 10 ans après avoir autorisé le développement de plus de 400.000 m² de superficies et 4.500 places de parkings à Tour et Taxis …). Cette contrainte posée, il reste 3 options pour caser la circulation piétonne, cycliste et automobile : une bande auto dans chaque sens, éventuellement mixte autos et vélo ou, en gros, un sens unique montant ou descendant qui permettraient de mieux caser pistes cyclables séparées, trottoirs et arbres. Mais les sens uniques ne constituent pas un compromis facile à cause des accès au site de Tour et Taxis. Actuellement, il y a une poignée d’arbres et la rue Picard est un véritable four quand il fait chaud. Ces 4 options devaient servir de base de discussion dans des groupes de travail.
Un groupe d’hommes, principalement, très hostile au tram d’abord, mais aussi et surtout à la suppression de places de stationnement, a empêché le déroulement prévu de la réunion, a imposé son point de vue par des cris et de nombreuses interruptions et a ainsi silencé les points de vue différents. Des personnes âgées, des femmes, des mamans, des cyclistes , … ont quitté anticipativement la réunion. Scenario identique à celui qui s’est déroulé dans le quartier Stephenson mardi soir.
La méconnaissance des données de base sur les questions d’environnement urbain est saisissante.
Une jeune femme, qui a évoqué le dérèglement climatique, s’est fait huée : « ça n’existe pas ! ». Un agent de douane m’a soutenue qu’il n’y avait pas besoin de pistes cyclables puisqu’il n’y avait pas de cyclistes rue Picard. Un quadragénaire a suggéré qu’on mélange trams, bus et voitures afin de ménager le stationnement. Un homme âgé s’inquiétait avec vigueur du risque d’électrocution par les caténaires de trams. Etc.
Bref c’était la foire d’empoigne. Ce qui est préoccupant c’est la défiance, la violence et le complotisme. Une membre du comité non à Good Move soutenait que ces quatre scenarios, dont 2 « imbuvables » car supprimant beaucoup de places de parkings, visaient à pousser les participants à un scenario préétabli. Alors qu’il ne s’agit que d’illustrer les possibilités (et les contraintes).
Les trois conseillers communaux et échevins molenbeekois présents se sont empressés de promettre, la main sur le coeur, qu’il n’y aurait pas de suppression de stationnement. Ils se foutent des enjeux climatiques qui pèsent sur les quartiers populaires : leur électorat veut des places de parkings. Les « Ecolos bobos à vélo » invectivés pendant toute la réunion sont minoritaires et ne votent probablement pas pour eux.
Un socialiste qui arrange la vérité a toujours davantage d’audience qu’un.e Ecolo qui dit une vérité qui dérange. J’ai déjà pensé à cet adage au moment du débat sur l’abattage rituel : d’aucuns défendaient l’abattage tout en programmant la réurbanisation du site de l’abattoir, aujourd’hui actée. Ici certains défendent la stationnement en épi alors qu’il est déconseillé par les Assises de la sécurité routière, les manuels d’aménagement et que Good living prévoit son interdiction.
J’ai rappelé que chaque adulte qui prend le tram constitue potentiellement une voiture en moins devant ceux qui « en ont absolument besoin », que le parking en épi est dangereux et que je trouvais douteux de mixer cyclistes et voitures en particulier dans la montée, surtout si c’est dans des conditions moins bonnes qu’aujourd’hui. J’ai également indiqué qu’avant la RBC se contenait d’une enquête publique en aval des projets à laquelle participait une poignée de riverains et quelques ASBL et qu’il est relativement nouveau que les administrations auteurs de projet organisent des réunions participatives ouvertes.
Qu’est-ce que je retiens de cette expérience ?
Comme dans tout processus participatif il faut d’abord informer correctement les participants quant aux enjeux (pourquoi on propose ce type de projets?), aux objectifs et contraintes. Cela a peut-être été fait lors de la première réunion mais ce soir là BM n’a rappelé la largeur de cette voirie, les principes de l’aménagement de voirie dont le principe STOP, ni les normes (largeur minimale des trottoirs, des pistes cyclables, des sites propres mixtes, …. Par contre, BM a bien mentionné que le stationnement en épi était déconseillé parce que dangereux. Les gens ne sont pas idiots. J’ai longuement discuté avec un jeune qui travaille à Liège et y va en voiture. Cette longue discussion m’a réconciliée avec mon propre quartier. Pendant des décennies, personne n’a parlé de ces questions avec les populations des quartiers populaires. D’aucuns tentent de faire croire que tout peut continuer comme avant. Les mêmes ont distribué des permis d’urbanisme (ou fermé les yeux sur l’absence de permis conformes) sur des activités économiques qui se déroulent dans la rue sans quai de déchargement. C’est le cas rue Picard comme boulevard du Jubilé.
Comme pour nous donner raison une voiture est passée à fond la caisse devant le centre communautaire Maritime quand nous discutions sur le trottoir.
Il est probable que le dossier soit retardé car l’administration régionale ne peut décemment pas céder aux pressions locales pour le maintien du stationnement en épi. Il faudra trouver des réponses.
Mercredi 28 juin 2023
Sur ces entrefaits je suis allée suivre la balade diagnostic relative à la sécurité routière proposée par l’ASBL Heroes for zero à Schaerbeek. Elle commençait sur la berme centrale du boulevard Albert II où un coursier cycliste, Sultan Zebran, a été tué par un bus à cause de l’angle mort.
Une toute autre ambiance que la veille car ces militants disposent d’un très haut niveau d’information dans le domaine qu’ils ont choisi de prioriser. Nous étions plusieurs parlementaires ou collaborateurs du PRB : Défi, PVDA, MR, Ecolo. Heros for zero a abordé plusieurs enjeux : la suppression des angles morts par l’équipement des véhicules ou la conception des véhicules, l’aménagement des abords d’école, l’enjeu des passages piétons dans les carrefours sur les voiries rectilignes (rue des Palais), les lieux de mémoire des victimes de la route (chaussée de Haecht), le projet de réaménagement du boulevard Lambermont… dont la réunion publique a été perturbée par un intervenant principal avec la même stratégie d’action que rue Picard. Par parenthèse une mobilisation est en cours afin de saboter la maille de Saint-Gilles.
Un journaliste du Morgen était présent. Je lui ai raconté la réunion de la veille et dit ce que tout ça m’inspire. La sécurité routière est un levier important car tout le monde partage cet enjeu. Les néerlandophones dans cette ville font avancer le schmilblick car les partis francophones traditionnels sont trop arrangeants avec le déni.
Jeudi 29 juin 2023
Jeudi matin, surprise : « Élargissement du ring nord : l’avis de la Région bruxelloise ne sera ni positif ni négatif », écrit La Libre alors que le Gouvernement devait en discuter le jour même. Cela s’appelle une fuite arrangée …Pour ceux qui ne sont pas abonnés : https://www.rtbf.be/…/la-region-bruxelloise-ne…
Arrangée par quoi ? Mais par ceci, bien sûr : https://www.lecho.be/…/heysel-un-obstacle…/10477205.html
D’aucuns n’ont toujours pas renoncé à alimenter leur projet de centre commercial par une voirie de desserte alors qu’il y a excédent de superficies commerciales et perte de rendement au m² à Bruxelles. (D’où la franchisation.)
Nous avons décidé en groupe que le Jettois de la bande, Thomas Naessens, poserait une question d’actualité et la Commune qui est la principale concernée a réagi :
Mais la Ministre n’est pas emballée par le laxisme :
Réunion de groupe où on reparle de dossiers interculturels, ça faisait longtemps.
Le soir, le BRAL et l’ARAU organisait un débat à De Markten sur l’évolution du commerce et de la culture sur le piétonnier. On ne parlait pas dans la vide puisque des étudiants de Benjamin Wayens avaient fait des analyses. Dont la conclusion la plus spectaculaire est que la superficie des terrasses dans le centre a été multipliée par 4. Ce qui a fait sortir une riveraine de ses gonds. Difficile d’étudier dans ces conditions, dit-elle.
Discussion sur le Belgian Beer Experience avec un militant qui trouve très problématique la promotion des intérêts (privés) des alcooliers et de la consommation d’un produit toxique pour la santé publique avec des fonds publics. Oui, Médor, l’a montré, l’alcool est un fait culturel dominant. Le lobby des alcooliers entrave la lutte contre l’alcool au fédéral. Quand on s’intéresse un peu à la sémiologie dans l’espace public, on peut trouver révélateur que la Bourse de commerce, emblème du capitalisme naissant de la fin du XIX soit mise sous cloche par les alcooliers, nouveaux parangons de la richesse nationale. Ceci dit, je pense que le projet aura permis de monter le projet et de trouver les financements européens (sur base de cette folklorisation culturelle qu’appelle le tourisme de masse et qui consiste à alimenter les préjugés frites-bière-dentelle-chocolats) mais que la contestation que l’ARAU a mené aura contribué à soutenir les architectes autour de ces enjeux : entourer le projet d’un comité scientifique, faire remonter cet équipement dans les étages pour dégager le rez-de-chaussée qui restera d’accès libre, attirer l’attention sur la compatibilité de la terrasse sur le toit avec l’environnement urbain, etc. L’atteinte au patrimoine, elle, est finalement actée : la démolition d’une partie du socle arrière est toujours devant le Conseil d’État. L’auvent sera réversible. L’attique porte l’inscription Beurs-Bourse et non Belgian Beer Experience. Je ne doute par que les historien.n.es de l’art d’Urban et de la Ville aient galéré sur ce genre de « détails ».
In fine c’est la gouvernance de projets qui reste problématique, un peu comme sur le métro : pas de débat d’opportunité, opacité, budgets sous estimés.
Réunion de la Team verte
Où on reparle des enjeux d’actualité
Vendredi 30 juin 2023
Plénière PRB de 9h30 à 19h30
On doit tous s’absenter à un moment ou à un autre pour des réunions, nous référant aux discussions qui ont eu lieu au préalable sur les textes en Commission.
Vers 11h00 Ingrid et moi sommes donc descendues rue du Lombard pour discuter avec le Collectif citoyen qui organisait une manifestation contre le Plan Good Move. Ils étaient 6. Discussion intéressante et beaucoup plus large, s’étendant également à la crise sanitaire. Seul le PTB est venu.
Sur l’heure de midi je suis allée à la projection du troisième documentaire du triptyque consacré par le Centre video de Bruxelles au projet de métro nord « Le chantier du siècle » ainsi qu’au débat qui a suivi. Le film porte sur le sujet de la participation. Toujours délicat de voir la société civile scier la branche. Heureusement Albert Martens, qui a lutté sans alliés ni dans la presse, ni dans les institutions, contre la destruction du quartier nord dans les années 60 et Nathalie Caprioli, du CBAI s’en sont rendu compte : n’y a t-il pas, plus que jamais, participation ?
Bien sûr que si. Mais à la fois, la participation instituée et efficiente (les commissions de concertation) arrive trop tard dans le process de conception et la participation « modèle Porto Alegre », comme dit Anne-Emmanuelle Bourgaux (et comme les administrations l’expérimentent parfois douloureusement) est encore imparfaite dans ses méthodes. Il y a un gros enjeux au niveau de la représentativité des points de vue et de la responsabilité de l’ensemble des participants face aux enjeux collectifs. Des échevins qui défendent le parking en épi au lieu de préparer les gens qui peuvent l’assumer au shift modal, par exemple. Le métro est un cas à part car son opportunité n’a jamais été débattue, les alternatives n’ont pas été étudiées sérieusement, le coût est invalidant pour les autres politiques publiques etc. On ne peut pas tirer de conclusions de ce cas en particulier car, sur les dossiers de demandes de permis d’urbanisme, le dispositif fonctionne même si il doit être amélioré.
Mais, comme l’a dit Marion Alecian, « le Palais du Midi est loin d’être démoli ». Les associations, riverains et commerçants organisent un événement le 7 juillet à 18h00.
D’ailleurs, j’ai refusé de rentrer de vacances pour voter l’ordonnance fast track début septembre.
Le Parlement a rendu hommage à Magali Plovie qui va nous quitter pour la Cour constitutionnelle. Le groupe Ecolo a immortalisé cet instant sur la terrasse.
Malheureusement, il était trop tard pour prendre le train pour Namur pour aller à la fête du personnel d’Ecolo. Vu depuis la société civile bruxelloise, on prend volontiers Bruxelles pour le centre des enjeux et donc de l’univers. Ce n’est pas la perception des partis politiques : Bruxelles est quantité négligeable. Simple déduction numérique.
La France brûle depuis 4 jours suite à une énième bavure policière. A Bruxelles, les discriminations et la violence économique touchent un tiers de la population.