Lundi 17 octobre 2022
Commission développement territorial
Débat suite à une pétition en faveur de la pose de double vitrage à la cité-jardin classée comme site du Logis-Floréal. Les auteurs n’ont pas demandé à être auditionnés.
J’avais suggéré d’inviter le représentant de la Direction Patrimoine Culturel d’Urban à cette discussion. On a pas été déçu.e.s : Pascal Smet a annoncé une révision du plan de gestion de la cité jardin revu en 2014 et qui était jusqu’ici présenté comme intangible. Preuve de l’efficacité de la mobilisation. En fait, si une demande de permis est conforme au plan de gestion, celle-ci est dispensée de permis, ce qui a conduit par ailleurs à des dérives. Conçu pour accompagner le classement de ce vaste ensemble de plus de 1.000 logements, le Plan de gestion ne serait plus adapté, en particulier aux enjeux d’isolation. Il préconise, par exemple, de conserver les châssis de la cité jardin car ils font une partie de son charme. On peut changer le vitrage mais jusqu’ici le double vitrage était trop lourd pour ce type de châssis. Pascal Smet a vanté les mérites de la marque Fineo qui a mis au point un vitrage isolant léger. Ce dossier incarne les tensions entre restauration du patrimoine et enjeux climatiques et les réponses doivent être équilibrées. C’est pourquoi les experts d’Urban et de la SLRB devront se remettre autour de la table avec la CRMS afin de trouver les meilleures solutions. Pas facile car la qualité initiale de construction des cités jardins est parfois relative.
Nous avons ensuite parlé du rapport de la task force bureaux dont la méthodologie est un peu relative également. L’échantillon retenu pour étudier la reconversion est de 35 immeubles seulement (sur 341) pour une superficie de 197.531 m². Rudi Vervoort a accepté ma proposition d’associer des experts du monde académique à la réflexion ainsi que de faire une évaluation des initiatives antérieures. Les associations seront également consultées. Il annonce que la carte des superficies de bureaux admissibles fera l’objet d’une évaluation. C’est un outil utile afin d’endiguer la production de bureaux dans les quartiers résidentiels. Autour des gares, la construction de bureaux neufs ne doit pas se faire au détriment de l’accès au logement (suivez mon regard : Midi, Nord pourvus en logements de standing après Schumann?)
A propos de Neo, j’ai fait remarqué que les activités qui se développent sur le terrain sont celles qui sont conformes à l’esprit du PRAS et à la vocation du plateau du Heysel : les fonctions sportives et récréatives, que la desserte pour les modes actifs s’améliore, qu’on aimerait bien en apprendre davantage sur les intentions autour des palais d’exposition. Ce serait sport également d’informer les riverain.e.s, qui n’ont plus été tenus au courant de l’évolution du projet de PAD par perspective.brussels depuis 3 ans si on se fie à son site internet. Le lendemain BX1 annonçait que, pour la deuxième année consécutive, la Région ne versera pas son écot à Neo, ce qui ne sent pas le fol enthousiasme. La Région en a probablement marre de faire la banque, la Ville se tournera donc sans doute vers le privé.
A propos du report du PAD Midi, Rudi Vervoort a annoncé que le programme du CRU sera mis à l’enquête publique « mi octobre ». Des actions positives seront mises en œuvre à travers le CRU et le contrat de quartier en particulier pour ce qui concerne le futur parc des Deux Gares et les espaces publics mais la révision du projet de PAD paraît utile tout de même afin d’avoir une vision globale des intentions des pouvoirs publics, en particulier pour ce qui concerne l’ilot Bara-Horta. Rudi Vervoort nous a assuré.e.s qu’il n’y avait jamais de vide juridique, que les projets seraient examinés à l’aune de la législation d’application. Le souci, ai-je précisé, c’est qu’il faudra justifier les dérogations aux plans de certains bâtiments. Je l’ai répété volontairement mais j’ai vu qu’au compte rendu ça n’y est qu’une fois. Hi hi, les services corrigent nos effets de manche.
A propos d’une question relative aux déclarations de l’aile socialiste du Gouvernement devant les Professionnels du béton de « bétonner 42 hectares de zones naturelles », je m’attendais à ce que le ministre-Président démente mais il a, au contraire confirmé un musée des horreurs en énumérant les sites concernés. Oui, il assume de vouloir urbaniser la friche Josaphat, le Keyenbempt, le Marais Wiels, la ferme du Chant des Cailles, le terrain des Dames Blanches. J’dis ça j’dis rien seul ce dernier site figure explicitement dans l’accord de majorité et il y a un projet pour construire 200 logements sur 4,5 hectares (rapport plancher/sol de 0,44, ce qui en fait une cité jardin plantée). Même si c’est de bonne guerre dans le chef les opposants, le terme « bétonnisation » est le plus souvent excessif.
C’est intéressant, ai-je dis parce qu’à propos de Neo vous disiez tantôt que les accords politiques pouvaient être révisés suite à l’évolution du contexte. Or, une petite pandémie mondiale, la crise climatique, l’effondrement de la biodiversité, la régression des perspectives démographiques, non, rien. Le Ministre-Président déclare qu’il n’est pas envisageable d’indemniser les propriétaires « privés » en cas de changement d’affectation mais :
1. c’est curieux car à la Villa Dewin, la Région se propose de le faire à hauteur de 850.000 euros alors que c’est indu (coucou : ma question sur le sujet, déposée le 26 septembre, erre toujours dans le labyrinthe des cabinets concernés) ;
2. mais tous les sites évoqués lundi sont des terrains publics, il n’y a donc pas matière à indemnisation. Le Keyenbempt a été cédé à la SLRB pour un euro symbolique. (Je le précise ici car si Rudi Vervoort a cité les montants d’achat des autres sites, il a oublié celui-ci).
3. Il n’y a pas plus rentable comme investissement pour les générations futures que d’investir dans la nature et c’est de la noble responsabilité des pouvoirs publics. Le futur bourgmestre d’Evere sera tellement heureux d’inaugurer un nouveau grand parc. Car, chez moi, dit Rudi Vervoort, on construit. Oui, et donc on aura aussi besoin d’espaces verts.
Ensuite Gaëtan Van Goidshenhove avait déposé une autre question sur le blocage du dossier Josaphat mais nous ne pouvions pas intervenir car c’était une question orale. C’est dommage car j’aurais volontiers précisé qu’Ecolo n’a aucune intention de revenir en arrière sur ce dossier.
Au final, c’était une Commission un peu verte et Rudi est parti sans dire au revoir. Quand il fait ça, c’est qu’il est fâché. Mais il m’en faut davantage, naturellement, pour être affligée ou fâchée.
Mardi 18 octobre 2022
Commission Mobilité
Plusieurs questions intéressantes notamment sur les modifications apportées au projet de réaménagement de l’entrée de ville par l’A12 qui est actuellement à l’enquête publique. http://weblex.irisnet.be/…/biq/2022-23/00019/images.pdf
A propos de la mise à sens unique du Pont Fraiteur, qui fait couler pas mal d’encre et de salive du fait des reports de trafic automobile, la ministre a précisé que le bus 71, qui est une ligne chrono à 3 minutes de fréquence, transporte 500.000 passagers par mois. Il y a, dans ces projets d’aménagement, de nombreux usagers bénéficiaires qu’on entend pas, malgré notre empathie à l’égard de ceux qui ressentent une dégradation.
Réunion Team verte/pôle Logement/ Cabinet sur le rapport de la task force Bureaux.
Nous avons échangé nos impressions et réserves sur ce rapport qui constitue une première étape. Des études complémentaires vont être réalisées et des recommandations vont être présentées au Gouvernement.
Le soir réunion de la Commission fédérale Mobilité d’Ecolo.
Nous avons discuté entre autres du mirage de la gratuité des transports publics. Comme souvent avec les idées simples, cette idée a le vent en poupe mais le véritable enjeu réside dans l’amélioration de l’offre et le soutien aux publics fragiles. Les études sur les villes fréquemment citées montrent en effet que le report modal issu de la gratuité est faible. A Dunkerque, ce sont des piétons et des cyclistes qui remplissent les bus. A Luxembourg, il y a également peu de report modal. Par contre, la poursuite d’une politique de réduction drastique des tarifs pour les publics à faibles revenus telle que menée actuellement est pertinente. A Bruxelles, cette législature a vu une forte réduction des tarifs pour les scolaires, les jeunes jusqu’à 25 ans, et maintenant les plus de 65 ans. Dont coût environ 19 millions par an. Le tarif BIM à 85 euros par an concerne 27 % de la population. En Wallonie, la gratuité coûterait plus de 100 millions d’euros par an. A Bruxelles, la gratuité totale coûterait environ 200 millions par an sur les recettes (une grande partie des abonnements est prise en charge par les employeurs) et environ 200 millions sur la TVA sur les investissements. C’est à cause de la TVA que les abonnements ont été réduits à 12 euros par an et non à la gratuité. Pour les abonnements scolaires, le tarif a été divisé par 10 par rapport à il y a quelques années.
Les Régions s’efforcent maintenant d’harmoniser leurs critères de tarif, en particulier dans le cadre de Brupass XXL (intégration tarifaire à l’échelle de l’ensemble de la zone RER. Actuellement, elle est effective dans un rayonde 11 km)
Mercredi 19 octobre 2022
Un exercice que je n’avais plus fait depuis le début de la législature : faire passer des entretiens d’embauche. On engagerait bien tous les candidat.e s. Merci pour son aide au service des Ressources humaines très pro d’Ecolo !
Réunion team verte
Discussion sur la proposition de résolution des Engagés sur le survol de Bruxelles, sur Good Move, sur les arrêtés relatifs à l’ordonnance qui vise à mettre de l’ordre dans la Micro-mobilité, sur la Conférence inter-parlementaire Climat, sur l’accueil des ukrainien.ne.s, etc
Jeudi 20 octobre 2022
Plénière
Déclaration de politique générale du ministre-Président.
Discours du Ministre-Président sur l’état de l’union. Heu, de la Région. A chaque rentrée parlementaire a lieu ce rituel. Pour le making of, il faut savoir que chaque cabinet transmet ses bilans et priorités en réaction au projet de discours du Ministre-Président et que son cabinet fait un savant assemblage de l’ensemble. Pas mal de mesures vertes dont le soutien à la trésorerie des PME, les prêts à faibles taux dans le cadre de Renolution, les plans bus et trams, Good Move (le Ministre-Président rappelle le « long processus de concertation avec les Bruxellois et les partenaires » en vue d’améliorer la qualité de vie via entre autres la sécurité routière.
En urbanisme, le nouveau RRU sera adopté à l’été 2023, nous dit-on, pour entrer en vigueur en 2024. L’évaluation en cours de la réforme du COBAT fera l’objet d’un rapport au Gouvernement.
Lunch avec une journaliste spécialisée dans les pages Immo. Nous sommes d’accord sur beaucoup de choses. Point d’alerte sur les disparités dans la PEB, l’information sur les modalités d’opérationnalisation de Renolution et la taxation annoncée des loyers au fédéral, des aspects qui effraient les propriétaires bailleurs.
Le soir, je suis allée écouter un débat organisée par IEB à l’occasion de la sortie du dernier « Bruxelles en mouvements » sur la participation. La soirée était articulée autour des contributions à ce numéro. Une chose me frappe depuis que je suis passée de l’autre côté de la barrière, bien que je le sache avant : la société civile voit souvent « le politique » comme un ensemble monolithique. Du coup, il est très difficile pour ses acteurs d’admettre que des mesures de bon sens, de justice sociale, au besoin recommandée par le monde académique, la Constitution belge, l’ONU, l’OMS, la Déclaration des droits humains, que sais-je, ne soient pas mises en œuvre. A l’instar de l’individualisation des droits sociaux, par exemple. Hé oui, c’est choquant, mais il y a des conservateurs pour s’y opposer.
Par principe, je n’interviens généralement pas dans ces débats, même quand j’ai l’impression qu’il faudrait corriger la perception ou des erreurs factuelles, sauf si je suis interpellée. Ça donne l’impression que « le politique » vient racoler. Et, si jamais il y a un.e représentante d’un autre parti dans la salle le débat se déplace entre ces deux personnes au détriment de la réflexion du collectif. Bientôt, il y aura des débats thématiques dans le cadre de la campagne et nous pourrons exposer nos visions.
Mais entendre un récit de l’histoire de la résistance du quartier de la Porte de Ninove sans une seule mention du rôle des associations, dont l’ARAU, ça non. Je me suis levée, je l’ai dit en particulier à la personne concernée et je suis partie. On a chacun tendance à voir les événements par le bout de sa propre longue vue, par méconnaissance du rôle des autres acteurs, et je le fais également. (Par exemple je ne me souvenais plus du tout que le cabinet Doulkeridis avait essayé de trouver une solution au Gesú). Mais le passer sous silence quand on le connaît, bof quoi. La personne s’est excusée. Après toutes ces années, je pense que la division entre les acteurs progressistes constitue d’ailleurs le terreau le plus confortable pour les conservateurs et leurs alliés dont les promoteurs. Si on avait été capables de s’allier au bon moment pour les exproprier, dans certains cas comme la porte de Ninove, ça aurait pu marcher.
Pendant ce temps là, il y avait une AG régionale entre autres sur une Note Santé-Environnement sur laquelle nous allons en team verte déposer des amendements sur nos matières.
Vendredi 21 octobre 2022
Ce fut la journée du retard systémique, l’horreur. John m’ayant demandé à 8h30 de relire son discours, j’ai tout lâché pour le faire mais il fallait tout de même intercaler le trajet vers le parlement. Du coup je suis arrivée en retard à ma réunion de 10h00 avec le Trio élargi de la Commission fédérale Logement et Aménagement du territoire. Et j’avais oublié mon casque, pas facile pour Zoom. Je suis donc allée rejoindre Pierre-Yves dans son bureau. Et puis John n’a pas vu mon mail, j’avais travaillé pour rien. Et puis je suis montée à la Green house pour une autre réunion sur l’urbanisme et là, c’était mon collègue qui était en retard. Et puis je suis redescendue au PRB. Vive le vélo, hein. Et puis j’ai eu un journaliste au téléphone qui me dit : « le PS et défi vous lâchent, sur Good Move ? ». « Ben non, dis-je, le MP vient de confirmer son soutien, Philippe Close et Cécile Jodogne tiennent. » C’était tout-à fait juste, à ce moment là, mais dire la vérité n’est pas le meilleur moyen d’avoir son nom dans le journal
Et puis nous avions une réunion avec nos collègues de Groen. Et puis,comme d’habitude, on a voté plus tard que prévu, je plains les parents de jeunes enfants. (Quand mes enfants étaient petits on faisait un apéro familial tous les vendredis soirs, même juste entre nous, des petits trucs bien présentés, un petit rituel feel good). Voilà, les collègues disponibles sont partis boire une bière et moi je suis allée causer avec Tristan dans son bureau.

Samedi 22 octobre 2022
Je n’ai pas rédigé ce texte, d’où le retard dans sa publication, car j’étais crevée. Nous avons entrepris de trier les jouets des enfants, ha ha.
Dimanche 23 octobre 2022
Je suis allée à la manif Climat avec ma fille. Non on ne manifeste pas contre nous mêmes. Nous manifestons, comme 30.000 citoyen.ne.s, pour que les actions s’accélèrent. Je suis stupéfaite du peu de liens faits, par exemple, entre le projet de Plan Good Move et le climat. Le choix du mode de transport adapté à chaque trajet constitue un levier immédiat de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et maintenant que plus personne ne peut dire qu’il n’est pas au courant de ce plan, qui a effectivement fait l’objet d’un « long processus de concertation avec les Bruxellois et les partenaires », chacun sera devant ses propres responsabilités, pouvoirs publics compris. Pour l’avoir pratiquée depuis 25 ans je suis tout-à-fait consciente des limites de la participation instituée (« A participé dans la case prévue à cet effet », ironise IEB) mais ça ne change pas grand chose aux constats.
La réallocation de l’espace au profit des modes non polluants est urgente. Et il y a de nombreux usagers bénéficiaires qu’on entend pas, malgré notre empathie à l’égard de ceux qui ressentent une dégradation. La vision de l’espace public d’Ecolo-Groen est celle qui est mise en place dans les villes innovantes.