Semaine du 19 septembre 2022
Semaine de la violence
Lundi 19 septembre 2022
Suite à l’invitation de BX1 à participer à un débat avec une représentante du MR sur les ajustements éventuels au Plan Good Move, contact téléphonique avec les 3 échevin.e.s concerné.e.s : Anderlecht, Bruxelles-Ville et Schaerbeek, puis la Régionale, afin de faire le point sur la situation dans les 3 communes où les premières mailles du Plan Good Move ont été mises en place.
En résumé : à Bruxelles Ville, où les aménagements provisoires ont été mis en œuvre le 16 août, ça va. Mais l’échevin Bart Dhondt fait beaucoup de terrain pour expliquer et trouver des solutions aux situations particulières (et, en effet, je l’ai croisé plusieurs fois dans la semaine dans les rues du Pentagone). Il y a 7 filtres dont 2 s’avèrent délicats : Dansaert (à cause d’un carrefour compliqué) et Marais (à cause des travaux en cours boulevard Saint-Lazare), mais la situation se résorbe, par exemple en allongeant les phases de feux en fin de journée afin d’écouler le trafic.
A Schaerbeek,Vincent Van Halewijn m’a expliqué que le transport public bénéficie déjà fortement des mesures comme la Ministre l’a d’ailleurs expliqué en Commission le 20 septembre : « dans le cas de Collignon-Josaphat, les trams et les bus qui passent par les tronçons de l’avenue Rogier et de la chaussée de Haecht qui ont été mis à sens unique, à savoir les trams 25, 62 et 92, sont beaucoup plus efficaces qu’avant les changement de circulation. »
A Cureghem, ça coince pour les raisons que j’ai déjà évoquées. Susanne Müller-Hübsch m’a expliqué que le Collège était mobilisé pour mettre en place des changements rapides afin de répondre aux critiques mais que le Conseil communal de la semaine précédente avait été très violent. Effectivement, quand on voit les images… Il est inadmissible que des partis démocratiques encouragent le recours à la violence et fassent circuler de fausses informations afin d’attiser la colère. Dans le débat à BX1, Aurélie Czekalski a admis que la violence n’est pas acceptable. Gaëtan Van Goidsenhoven a également fait une courbe rentrante, le lendemain, en Plénière du Parlement.
Plénière de rentrée.
Nous avons voté une Résolution en faveur de l’interdiction du transport des animaux vivants http://www.weblex.irisnet.be/…/2022-23/145799/images.pdf et Ingrid a répondu au MR qui propose à Bruxelles ce qu’il ne fait pas en Wallonie.
J’ai mis une robe verte pour faire plaisir à Hicham : notre arbitre des élégances a des vapeurs quand je m’habille en bleu. Déjà que je vois la vie en vert à travers des lunettes bleues, il ne faut pas aggraver son cas. Même si j’ai les yeux verts derrière les verres. Du coup, je suis arrivée à BX1 en robe verte. Pas possible, me dit Fabrice Grosfilley : on travaille sur un décor virtuel vert, ça pixellise l’image. La maquilleuse m’a proposé une belle robe rouge. Pas possible : je ne porte jamais de rouge. Elle m’a prêté une robe porte-feuille noire. Bien que je ne porte pas facilement à la fois du court et du décolleté, j’ai acquiescé.
Mardi 20 septembre 2022
La team verte avait réunion avec le Cabinet de Elke van Den Brandt et nous avons refait rapidement le point sur une série de points d’actualité. Je vous laisse deviner lesquels.
Notre collègue Juan Benjumea, qui habite à Anderlecht, a eu un accident de vélo à cause d’un bloc de béton baladeur à Cureghem. C’est violent.
Plénière Cocof et PRB.
Compte rendu à paraître.
Visite de nouvelle prison de Haren.
A l’invitation de l’Association syndicale des Magistrats, j’ai participé à un débat au Palais de Justice sur ce projet de prison en 2014. L’ARAU a joué un rôle mineur dans ce dossier, c’est IEB qui a soutenu la lutte tout du long. L’ARAU s’était cependant opposé au principe de méga prison, au choix de ce site principalement du fait des difficultés d’accès qu’il générait pour les familles des justiciables et pour les avocats et au modèle opaque et coûteux de PPP. La conception qui consistait, de plus, à installer des salles d’audience dans l’enceinte de la prison était évidemment totalement discutable. Le directeur nous a donc bien montré que ces deux parties était physiquement séparées avec des entrées et trajets séparés… Urbanistiquement, cette conception de « village pénitenciaire » en pavillonnaire, vendu par le consortium Cafasso au Gouvernement belge de l’époque, consomme beaucoup d’espaces et se révèle très coûteux puisqu’il multiplie sous-sol et fondations. A l’époque, le projet a avancé comme un bulldozer malgré les critiques et la contestation du collectif Keelbeek libre parce que le demandeur était le puissant Etat belge, auquel la Région ne résiste pas. Violence du rapport de force, violence carcérale. Les aspects liés à la biodiversité étaient peu compris, mais, si les zadistes ont perdu leur combat, celui-ci a servi de matrice pour les dossiers ultérieurs dont Josaphat. Voir l’excellent livre Ni prison ni béton.
Je vais réfléchir aux questions à poser ex post dans mes matières. D’autres collègues déposeront plus spécifiquement sur les conditions de détention et autres aspects sociaux.
J’avais décidé d’y aller en taxi pour accompagner mes collègues mais, évidemment, je serais allée beaucoup plus vite à vélo. En arrivant au PRB, mauvais surprise : perdu clé du cadenas de la roue arrière. J’ai dû porter le vélo qui était dans la rue jusqu’au garage du PRB… Quelle galère !
Comme j’étais seule avec mes enfants je n’ai malheureusement pas pu aller écouter Chris Younès à Liège sur le thème « Ville et santé », j’espère que la vidéo se trouvera sur le site de For Urban Passion.https://urbanistes.be/…/uploads/2022/09/programmeV5.pdf
Le deuxième round aura lieu le 29 septembre à la Maison de la Culture et de la cohésion sociale de Molenbeek, à partir de 13h00 et jusque 21h00. J’y serai.
Mercredi 21 septembre 2022
Discussion avec Rajae sur le framing et le wording du plan Good Move. (je sais … )
Participation aux tables rondes sur le Climat organisées par la Ministre Zakia Khattabi au Résidence Palace. (« Elle a une anecdote sur chaque bâtiment de Bruxelles » rigole Simon. Je raconterai celle du Résidence Palace une autre fois.)
C’est chouette d’entendre tous ces experts et parties prenantes (entreprises, ONG, …) expliquer comment l’Etat se mobilise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans le secteur des transports, par exemple…
Bref, pas mal de discussions intéressantes à la pause café.
Et puis, alors que j’étais à la Fédération Wallonie Bruxelles j’ai dû redescendre au PRB afin de récupérer mon chargeur de GSM prêté à John. Heureusement, j’ai un deuxième vélo (pliant).
Ces deux journées ont été joyeusement animées par les déclarations de nos amis et néanmoins partenaires du gouvernement régional au luxueux salon des promoteurs, Realty, sur des thèmes aussi populaires que « bétonnons les zones naturelles » ou « supprimons les commissions de concertation ». Rudi Vervoort nous expliquera probablement, comme il l’a fait à propos du fameux lapsus de Karine Lalieux (Beliris sert à faire plaisir aux commune socialistes ) qu’ils ignoraient qu’il y avait des journalistes dans la salle. Ils se pensaient dans l’« entre soi ».
La réponse d’Alain Maron :
Comme je l’ai dit à un journaliste justement, j’avais l’impression d’assister à une corrida, sauf qu’agiter un chiffon rouge pour faire plez aux promoteurs fait moins de dégâts que la lâcheté sur le terrain.
Tristan a rédigé une carte blanche que j’ai relue entre deux interventions aux Halles.
Mercredi soir, un de nos collaborateurs a été agressé avenue Louise en rentrant chez lui à vélo. On ne lui a rien volé mais on voulait lui faire mal. Violence gratuite ?
Jeudi et vendredi 22-23 septembre 2022
Participation au colloque « Ce qui nous arrive » organisé par une large plate forme d’acteurs sociaux dont la fédération des Services Sociaux.
Je suis intervenue dans un des ateliers puisque la constitutionnaliste Anne-Emmanuelle Bourgaux exhortait les participants à interpeller leurs parlementaires afin de faire avancer les droits et appelait à la revalorisation des parlements, qui seuls permettent de délibérer des mesures. Pendant la crise Covid, dit-elle, nous avons eu affaire à un Hyper Exécutif qui a pris des décisions linéaires formatées sur la famille nucléaire qui habite une quatre façades et qui ne tenaient pas spécifiquement compte de la situation sociale des ménages précaires. Personnellement, je ne me suis pas remise de la mort absurde d’Adil à Cureghem. Et donc, oui, bien sûr, ai-je dit : interpellez nous, on est là pour ça, notre job c’est institutionnellement le contrôle de l’action des gouvernements. Sans interpellants pas d’interpellations, moins de débat public. Des décisions moins représentatives. Et d’expliquer, brièvement, les opportunités et limites. Nous sommes à disposition de la société civile, notre rôle est de relayer mais, pendant la crise Covid on s’est rendu compte qu’on était ni médecins ni juristes, nos moyens techniques sont limités. Et il faut se rappeler qu’au début on tâtonnait. Perle : « l’Etat belge a le Covid long ». Ben oui mais une majorité à 7 c’est compliqué, hein.
Entre temps j’ai vu que les mesures économiques avaient amorti le choc. https://statbel.fgov.be/…/risque-de-pauvrete-ou…
mais une crise énergétique c’est encore autre chose.
Elle attire l’attention sur l’inconstitutionnalité de la proposition de circulaire de la Ministre de l’Interieur afin d’interdire a priori certains de manifestations. On est bien d’accord. Le bourgmestre de BXL avait émis la même idée.
Et le Président de la Ligue des Droits Humains, Edgar Szoc, nous a rappelé quelques bons mots de nos dirigeants dont le fameux « je ne suis pas impressionné » de Franck Vanden Broucke face à une décision de justice dont il devait juste prendre acte. Puis quelques considérations toujours utiles sur l’arbitraire. Par ailleurs, à la question « ça va ? », il répond : « j’ai un contrat fixe ».
Après cela, violence d’entendre une représentante syndicale me dire : « moi mes affiliés ils veulent venir travailler dans de vieilles voitures polluantes ». On a pas que de bons moments, dans une journée.
Je ne saurais pas résumer le propos d’Olivier Hamant, biologiste mais c’était passionnant. La mobilité n’est pas forcément un avantage, dit-il. Il faut rompre en tout avec la loi de l’offre et de la demande afin de considérer la loi de ressources (limitées) et des besoins (limités). La santé des humains dépend de la santé des systèmes sociaux. Or nous vivons dans l’ère des burn out.
Intervention de Thierry Ribault contre la résilience. La résilience vise à une co gestion des désastres sans agir sur les causes et qui nous mène à prendre part à ce dont on est pas responsables, à déresponsabiliser ceux qui sont responsables, à devenir acteurs de ce dont on est pas responsables. Le consentement aux technologies est mortifère. J’ai dans mes brouillons un article sur ce sujet commencé en 2020. J’ai acheté son bouquin.
L’auteure de « Votre corps ne regarde pas que vous », Hélène Lheuillet, explique que tout nous porte à réïfier notre propre corps, à le gérer comme une propriété alors que tout corps ne vit qu’en interférence avec les autres. Quand on ne perçoit pas à quelles injonctions on obeït, il est impossible de résister. Remplir le vide c’est la nouvelle figure de l’aliénation.
Vendredi soir : fête de la COCOF
Nombreuses discussions avec les ASBL soutenues par la COCOF dans tous les domaines et avec des collègues des autres partis dont Emmanuel De Bock qui ne trouve pas ça cool non plus de parler de supprimer les concertations ni de faire n’importe quoi n’importe où, en règle générale, en urbanisme.
Samedi 24 septembre 2022
Travail sur les questions parlementaires : l’arrêté de classement tronqué du jardin de la villa Dewin, le déménagement de l’ambassade américains, les subsides aux ASBL actives en matière de promotion de l’environnement urbain, les arceaux vélo.
Dimanche 25 septembre 2022
Critical mass Belgium, 18 km du Cinquantenaire à Tour et Taxis avec quelques détours, 1.500 participant.e.s. et toujours des discussions sur le sujet de la semaine : Good Move :
En résumé, cette semaine, on dénonce le manque de compréhension de Good Move mais il est question de supprimer les commissions de concertation, de bétonner sans demander l’avis des gens et de reculer devant la violence. Wesch, tout va bien. Bisous à ceux qui ont pris cette violence dans la figure au sens propre dont Susanne, Juan et Jules.
Et un grand merci aux personnel du Parlement qui garde toujours le sourire, toujours prêt à nous rapporter des objets perdus, et aux ex collègues, qui gardent le cap :