Dans ce dossier, M. Coomans de Brachène a effectivement défendu le patrimoine quand il était échevin de l’urbanisme à la Ville de Bruxelles. Celle-ci a en effet introduit un recours.
M. le secrétaire d’État, le 16 septembre 2021, vous avez annoncé dans la presse l’issue heureuse du dossier de la haute école Odisee, qui a finalement renoncé à son projet de démolition du complexe immobilier situé à l’angle des rues des Sables et du Marais, projet baptisé Meyboom et lancé en 2012.
Cette demande de permis d’urbanisme, présentée à l’époque comme une rénovation, concernait en réalité une démolition-reconstruction qui n’était pas sans soulever de nombreux problèmes d’opportunité : sacrifice d’un patrimoine indéniable ; démolition d’un complexe immobilier bien construit et en bon état ; travaux inutiles infligés aux riverains ; nuisances environnementales superflues : bruit, poussière, consommation d’énergie pour la destruction comme pour la nouvelle construction, gaspillage de matériaux de qualité, production considérable de déchets… D’autres options existaient pourtant dans le quartier, puisque de nombreuses banques délaissaient des immeubles dotés d’auditoriums.
Treize années de perdues pour le demandeur, qui espère inaugurer sa nouvelle implantation estudiantine sur un autre site : dans l’immeuble dit Pachéco, situé à proximité. Il appartient à Belfius et offre apparemment davantage de superficie. L’article de Bruzz nous apprend en effet que la solution a apparemment été trouvée en collaboration avec Belfius : « Afin de rendre son expansion possible, la KU Leuven s’installe dans le socle du bâtiment Pachéco. »
Cette importante présence étudiante est en effet une richesse pour notre ville. En dehors des campus monofonctionnels, comme ceux de la Plaine ou du Solbosch, les hautes écoles tendent à se regrouper dans la ville. Il en est ainsi du campus de la Hogeschool-Universiteit Brussel qui comporte trois implantations dans le quartier du Marais et une à Schaerbeek.
Parallèlement, ces acteurs ont cherché à résoudre, en partenariat avec les pouvoirs publics, la pénurie de l’offre de logements étudiants, soit sur leur campus, soit à proximité immédiate. Des acteurs publics et privés ont ainsi développé ces dernières années une production non négligeable. Toutefois, ces mouvements posent de nouveaux problèmes de concentration et donc de potentielles nouvelles ségrégations sociospatiales. Il convient de les encadrer afin de ne pas substituer une monofonctionnalité universitaire à la monofonctionnalité bancaire, des causes similaires étant susceptibles de produire des effets analogues.
Comme en témoigne sur les réseaux sociaux un enseignant qui travaille dans ce quartier depuis 35 ans, telle est aujourd’hui la situation. Et de proposer un « quartier latin » bruxellois. Je ne crois pas que le terme soit adéquat, mais il traduit cette idée : comment s’appuyer sur le renouveau de ce quartier et sa reconquête récente par le logement pour améliorer le cadre de vie de tous ses occupants et usagers ?
M. le secrétaire d’État, quelles sont les modalités de l’accord entre la Katholieke Universiteit Leuven et Belfius – achat, échange, convention de mise à disposition ?
L’Atelier de recherche et d’action urbaines a déposé une demande de classement le 12 mai 2020 et reçu un accusé de réception au mois de septembre. Une procédure de classement du complexe des rues du Marais et des Sables a-t-elle été diligentée à la suite du dépôt de ce dossier ?
Quelles sont les initiatives mises en place par urban.brussels afin d’inciter les acteurs du monde universitaire à encourager la mixité fonctionnelle dans leurs propres bâtiments, comme promouvoir des rez-de-chaussée animés et accueillir des services ouverts sur le quartier, afin de maintenir une animation en dehors des horaires scolaires, par exemple ?
Le Passage 44 a été fermé. C’est regrettable, car il permettait une liaison piétonne abritée du bruit du boulevard et des intempéries. Sa réouverture est-elle prévue dans le cadre de ce projet ?
Qui dit étudiants, et a fortiori enfants, dit circulation piétonne intense. En matière d’aménagement d’espace public, une extension du piétonnier entre la rue Neuve et le boulevard Pachéco est-elle sollicitée par ces acteurs ?
Qu’en est-il du projet de coulée verte que les pouvoirs publics prônaient sur le boulevard Pachéco, dont la largeur a déjà été rétrécie ? Pourquoi les intentions évoquées dans le schéma directeur Pachéco – fermeture du tunnel Victoria Regina et du boulevard Saint-Lazare, qui coupe le parc du Botanique en deux – n’ont-elles pas été réalisées ?
Quand le tracé du tram fera-t-il l’objet d’une enquête publique ?
Quelles sont les autres mutations immobilières scolaires envisagées dans cette zone ?
*Ici, réponse et intégralité des interventions, 18/10/2021 : http://www.parlement.brussels/weblex-quest-det/?moncode=153464&base=1&taal=fr