Semaine du 13 novembre 202
Remonter à la source
Lundi 13 novembre 2023
Bureau politique à Namur
On parlé d’eau et d’industries et, depuis, beaucoup d’encre a coulé sous les ponts : les industriels qui rejettent des substances nocives dans l’eau et dans l’environnement devront changer de process. Cependant, cette semaine l’usage du glyphosate a été prolongé de 10 ans par la Commission européenne.
Mais prenons note d’une mobilisation politique très large pour lutter contre les pollutions industrielles.
Commission développement territorial
L’ordre du jour était très chargé : ordre des travaux pour planifier le travail jusqu’à la fin de l’année, discussion sur une ordonnance sur le statut de Neo puis 6 demandes d’explication sur «l’avenir de Bruxelles en tant que ville de congrès et de salons», «les suites données au développement du PAD Défense», «l’adoption en Conseil des ministres du contrat de gestion 2024-2028 de la Fondation Kanal», «les divers aspects liés aux préparatifs du bicentenaire de la Belgique au Cinquantenaire», «l’introduction d’un permis de lotir pour le projet de 509 logements sur la friche Josaphat» , et ma demande d’explication sur « l’axe 3 du plan d’action fédéral pour la gare du Midi et le contrat de rénovation urbaine (CRU) 7».
A propos de Neo, l’Ordonnance acte le changement de statut de Neo de coopérative en société à responsabilité limitée et adapte la terminologie en conséquence. L’opposition a essayé de saisir l’occasion pour refaire le débat sur l’opportunité même du projet Neo, c’est de bonne guerre. De nombreuses questions se posent en effet d’autant que le schéma directeur de 2010 supposait le déménagement du stade Roi Baudouin. Je me suis réjouie pour ma part de ce que le projet de parc des sport, confirmé le matin même, traduit l’esprit de PRAS qui fait du plateau du Heysel une zone d’espaces verts et d’équipements sportifs.
Le soir, suite à un conflit d’agenda, j’étais attendue simultanément à Uccle et à Etterbeek. Heureusement, Ingrid a pu prendre le relai à Uccle où il était prévu qu’elle participe. Merci à elle d’avoir présenté ma présentation sur le fonctionnement de l’urbanisme bruxellois.
La Locale d’Etterbeek, quant à elle, invitait les Etterbeekois.e.s à discuter de leur vision pour le réaménagement éventuel de la place Van Meyel. J’étais présente, le 15 mai 1993, quand l’église Sainte-Gertrude a été démolie suite à l’instabilité du sous-sol. La Commune a procédé à un aménagement provisoire et gère cet espace.
Le représentant de l’archevêché de Malines, propriétaire du terrain, nous a fait le plaisir de venir participer à nos réflexions. Le projet d’église moderne, qui a fait l’objet de deux recours par des riverains, a été abandonné. La destination du site est actuellement en discussion avec la Commune. Les riverains ont fait état de leur réflexions et attentes : des trottoirs plus larges et en meilleur état, des aménagements pour les cyclistes, une plus grande plaine de jeux, un arbitrage entre arbres et stationnement, un espace plus appropriable, … Nous avons pris bonne note, j’ai expliqué le « qui fait quoi » en urbanisme, le cadre, les procédures de traitement d’une éventuelle demande de permis.
La suite des séances programmées par la Locale d’Etterbeek :
La prochaine séance aura lieu le 13 décembre et portera sur le quartier Saint-Michel et Montgomery et « Pourquoi transformer l’avenue de Tervueren en boulevard urbain, parlons mobilité », réaménagement de l’avenue de Tervueren et aura lieu au Café Le coach à 20h00.
Aux autres Locales Ecolo : nous sommes dispo pour vous aider à discuter de sujets d’urbanisme et de mobilité.
Mardi 14 septembre 2023
Mardi matin, j’ai fait quelque chose qu’il ne faut jamais faire et je le savais : décrocher le téléphone au moment de partir alors vous avez encore besoin de vos deux mains pour toute sorte de petites tâches du quotidien. Résultat : suite à une modification de l’ordre du jour, j’ai raté l’occasion d’intervenir en Commission mobilité où deux collègues socialistes déploraient la réduction des espaces consacrés au parking autour de l’église Sainte-Marie place de la Reine.
C’est dommage car j’aurais bien aimé ironiser un peu en suggérant la démolition de l’église Sainte-Marie pour construire un parking souterrain comme l’avait proposé Roger Nols en 1970. Comme le rappelait Daniel Couvreur dans Le Soir en 1989 : « Au début des années 60, la toiture de cuivre de l’église, dont la construction a commencé en 1845 et qui fut inaugurée en 1908, se dégrade. Des infiltrations d’eau entraînent le détachement de certaines pierres et l’intérieur de l’église est en partie barricadé. (Cela ne vous rappelle rien ? Sainte Gertrude!) Le culte est célébré dans une crypte. Le bourgmestre de Schaerbeek Gaston Williot décide alors d’entamer la restauration en collaboration avec Saint-Josse et le ministère des Travaux publics. Un budget de 53 millions est confié à l’entreprise Vandekerckhove en juillet 1970. En septembre, Roger Nols remporte les élections communales et renonce aux travaux. Il invite la fabrique d’église à démolir Sainte-Marie. Heureusement, un arrêté de classement sort en novembre 1976, complété en 1983 par le classement du site et de ses abords. La commune revient sur sa décision et promet d’exécuter les travaux. »
A midi réunion du groupe sur le budget de la Région. Et lecture du rapport de la Cour des Comptes.
Le soir, débat organisé par BRAL sur le projet de métro Nord : TO METRO OR NOT METRO avec Sven Gatz, Elke Van den Brandt, Cathy Macharis, Tim Cassiers et un économiste qui plaide la gentrification. Une cinquantaine de personnes étaient présentes dont des riverains de l’avenue de Stalingrad. Ce projet trouve peu de soutien.
L’argumentaire de BRAL en français est ici :
Mercredi 15 novembre 2023
Commission Environnement
Audition d’Alain Maron sur la question des PFAS à Bruxelles.
L’après-midi Archi urbain organisait un symposium très intéressant et stimulant. https://www.archiurbain.be/?p=11694
Voici le programme :
Comment la transformation du Quartier Nord se positionne-t-elle face aux défis climatiques et à la durabilité ? / Avec la participation de Aurel Gavriloaia (AG Real Estate), Erik De Deyn (Cabinet Persoons), Sunita Van Heers (Sureal)
Nous avons donc eu un aperçu du projet qui remplacera le CCN (voir post de samedi)
Comment rendre l’habitat durable accessible à tous·tes ? / par l’architecte Benoit Lemmens (450PPM)
Benoît Lemmens attire l’attention sur le fait que pour réduire la consommation d’énergie fossile il faudra également modifier les usages, notamment de l’espace et du chauffage. Les cornucopiens pensent que la technologie va prolonger l’abondance mais c’est une idée erronée. Il faut analyser le bâti existant sous l’angle culturel car le remplacer (démolitions-reconstruction) entraîne une débauche d’énergie grise.
Faire plus avec moins / avec l’architecte Jean Garcin (Karbon’ architecture et urbanisme) + projection du reportage ‘Vignette’ (5′)
Jean Garcin démontre par la pratique ce que je pense depuis longtemps : le patrimoine est une ressource, pas une malédiction. Il est possible de travailler avec des matériaux moins performants mais aussi moins énergivores dans leur fabrication et leur mise en oeuvre in situ. La performance coûte cher en production, on peut aller vers des formules plus simples et moins cher dont le réemploi sur place et l’isolation avec des matériaux naturels. Application très intéressante à la Cité moderne.
L’I.A. au service de la durabilité et de l’architecte / par Sebastian Moreno-Vacca (A2M)
L’intelligence artificielle au service de la forme la plus efficiente. Je me souviens de Moreno-Vacca disant : « nous devons réapprendre à construire comme des paysans toscans ». Le succès aidant son bureau est passé de l’artisanat à l’industrialisation de l’approche. Moreno Vaca explique que Bruxelles, sans le savoir, est considéré comme un modèle dans le monde en matière de construction durable. Anticiper la forme en fonction de l’orientation, travailler sur des enveloppes performantes, stocker du Co2, etc. On a bientôt plus d’acier, plus d’alu, plus de cuivre, dit-il (de sable, et donc de béton, ajouterais-je) : il va falloir réutiliser à grande échelle.
Habiter la terre / Échange entre l’architecte Jean Dethier
Jean Dethier a réhabilité la construction en terre à une époque où cela n’intéressait personne. C’est chouette de rendre hommage aux pionniers.
Les matériaux durables / Animée par l’architecte Raphaël Walther et Mathis Rager (Architectes, Anatomies d’Architecture)
C’est l’exposé que j’ai trouvé le plus émouvant : cette équipe, qui a publié « Le tour de France des maison écologiques » a rénové une maison en s’appropriant collectivement techniques, matériaux et artisans locaux. Grâce au remploi des briques locales ils expliquent économiser jusqu’à 40 fois la quantité de matériaux en poids.
Centre Aquatique des Jeux Olympiques de Paris 2024 par Laure Mériaud et Cécilia Gross
Faire durable dans la cadre d’un programme éphémère demande de l’ingéniosité. La piscine recyclera 40 % de sa consommation d’eau.
Projection – Let’s Meet Yves Weinand, un film de Mister Emma et Recherches en construction bois / par Yves Weinand
Le film est super mais comporte également une mise en garde : comment la participation citoyenne peut aussi conduire au moins disant esthétique.
J’espère que vous aurez l’occasion de consulter ces interventions.
Ensuite, je suis allée au CA d’Etopia. On a mangé de bons sandwichs et fait le bilan de Rencontres de l’écologie politique dont les videos sont ici : https://www.youtube.com/@EtopiaBelgique
Jeudi 16 novembre 2023
Réunion de groupe
Je représentais la Team verte car Ingrid et Tristan auditionnaient la régulateur Brugel en Commission Environnement exceptionnelle. J’ai négocié une QA pour la Team verte, qu’Ingrid a posé (sur la verdurisation de la zone du canal).
La bonne nouvelle c’est que le vote des jeunes aux élections européennes avance au fédéral.
Réunion Team verte
Et jeudi soir, j’ai participé à un débat sur le Baromètre des piétons à l’invitation de la radio Arabel où je remplaçais Elke Van den Brandt
Ce baromètre permet aux communes de se situer. Les lanternes rouges sont deux communes que je connais bien : Saint_Josse et Molenbeek, des communes denses, pauvres, où les bourgmestres vivent dans le XXe siècle.
Vendredi 17 novembre 2023
Plénière
Très occupée à discuter avec une collègue de la majorité j’ai juste eu le temps d’ouvrir mon ordi pour faire l’intervention du groupe Ecolo préparée par Tristan Roberti à propos de la proposition de Résolution du groupe MR au sujet de la reconversion des prisons de Saint-Gilles et de Forest. En conclusion : oui il faut refaire la ville sur la ville notamment afin de préserver des espaces de biodiversité mais il importe surtout d’actualiser l’étude de faisabilité de 2014 et de mettre la main sur ce foncier qui appartient aux pouvoirs publics (la régie des Bâtiments) : le foncier devrait rester public, la répartition des logements doit prioriser le logement public, il ne faut pas de voirie de pénétration sur le site. On compte sur le MR pour relayer ce cahier de revendication au fédéral où il détient les compétences décisives.
Un débat essentiel sur la lutte contre l’antisémitisme avec une divergence essentielle sur la définition même de l’anti sémitisme parce que la définition de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) est couramment instrumentalisée.
Notre collègue Tristan Roberti a remarquablement bien contextualisé les débats relatifs à l’adoption de l’Ordonnance Burden sharing. Voici des extraits de son intervention :
« – Oui. Le texte qui est présenté aujourd’hui est incomplet : il manque évidemment la répartition intra-belge de l’objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030. La Belgique devrait les diminuer, vous le savez, de 47% en 2030 par rapport à 2005.
– Le climat n’attend pas. Les catastrophes climatiques se multiplient et ont encore touché notre pays, très récemment, à travers les inondations subies par les habitants du Westhoek et de la Région frontalière du Pas-de-Calais. Habitants auxquels nous adressons nos pensées solidaires.
– Le climat se moque pas mal des atermoiements politiques et communautaires qui aboutissent, trop souvent dans notre pays, à des blocages.
– L’absence de cet aspect dans l’accord de coopération et l’absence de présentation du PNEC aux autorités européennes sont dénoncés par tous les observateurs. Avec cette attitude, la Belgique fait partie des mauvais élèves de la classe européenne.
– Pour conclure un accord de coopération il faut l’accord de l’ensemble des parties. Du côté des écologistes, nous considérons que face à de tels blocages, lorsque des questions aussi fondamentales sont en jeu, il faut réformer la gouvernance climatique de notre pays, qui ne fonctionne pas correctement. Il faut instituer des mécanismes permettant de lever les blocages politiques pour permettre à la Belgique de faire face à ses obligations internationales. Mais les blocages, on sait d’où ils viennent. Il suffit de lire la presse.
– Lorsqu’un premier ministre libéral flamand appelle à faire une « pause », c’est toute l’action de celles et ceux qui s’engagent au quotidien pour le climat qui est décrédibilisée. Et lorsqu’une ministre NVA flamande indique qu’il faut en finir avec, je cite, « l’hystérie climatique », le message de la Flandre est sans ambiguïté. La Flandre, dont le territoire est pourtant particulièrement vulnérable…
– Plus fondamentalement, certains essaient de diffuser l’idée dangereuse qu’il ne faudrait agir que sur l’adaptation du territoire aux effets du changement climatique et abandonner les objectifs de diminution de gaz à effets de serre. Une idée dangereuse, et coûteuse. Une idée qui revient à nier que chaque dixième de degré compte. C’est bien sûr sur les deux tableaux qu’il faut continuer à agir. Et c’est ce que disent les scientifiques du monde entier réunis au sein du GIEC.
(…)
Nous continuerons à nous battre pour une réforme de la gouvernance climat en Belgique, comme nous l’avons fait au niveau de la Région bruxelloise avec, notamment, l’ordonnance-climat, le Plan Air Climat Energie, l’assemblée citoyenne pour le climat, le jour du climat et les appels à projets action-climat à destination des communes. Et nous continuerons également à défendre, malgré les nombreuses expressions conservatrices, tous les projets permettant à notre Région de réduire ses émissions directes et indirectes de gaz à effets de serre, en particulier à travers les secteurs du bâtiment et de la mobilité. »
A midi, réunion des parlementaires de référence en Mobilité d’Ecolo.
Samedi 18 septembre 2023
Réveillée à 5h55, il faisait 5 degrés.
Nous sommes allés au Conseil de fédération, Parlement interne d’Ecolo, toute la journée pour débattre des amendements (au programme 24) en débat. C’était intéressant, et sportif par moment. Ce que je retiens c’est que ce n’est pas parcequ’un problème n’existe pas aux yeux de ceux pour qui il n’existe pas qu’il n’existe pas sur le terrain aux yeux de celles et ceux pour qui il existe.
Et dimanche, je me suis subitement rendue compte que les feuilles sur les arbres étaient toutes jaunes ! Parfois il faut sortir de la ville pour voir le temps qui passe.
Et aussi que Lotte Stoops , Marwan Hobeika , Parmentier Ingrid , Alain Maron et moi-même étions en photo dans un article du Monde, dans lequel une photo du PRB illustre les débats au parlement wallon. Tout est dans tout, ça coule de source. Surtout quand il est question d’eau.