Une semaine pharyngitée et de métro lourd
Lundi 12 juin 2023
Crevée par des week end sans répit et une pseudo pharyngite qui traînait depuis 10 jours, j’ai renoncé au Bureau Politique à Namur pour préparer l’enregistrement à 13h00 du débat « Plus d’actu » avec Fabian Maingain sur BX1. A l’actu : l’accompagnement des commerçants de Stalingrad face à la prolongation éventuelle du chantier du métro à cet endroit.
Pour ce faire, j’ai eu un contact téléphonique avec deux représentants du cabinet de Barbara Trachte qui avaient assisté à la réunion de vendredi 9 avec les représentants des commerçants afin de bien comprendre le nouveau dispositif d’indemnisation envisagé par la Ville, la STIB et la Région. En effet, force est de constater que le premier « Pacte » piloté par la STIB n’a pas donné satisfaction sur le terrain. (Rien que ce terme, « pacte » me fait penser à Faust …). Il faudra faire sensiblement mieux pour les 32 commerçants qui travaillent dans le Palais du Midi et les 160 commerçants qui travaillent autour (chiffre évoqué par un représentant des commerçants que j’ai eu en ligne également lundi matin).
Fallait pas faire ce projet et on ne serait pas en train d’en discuter ? Je suis bien d’accord mais maintenant il et là et il faut en sortir. On a appris cette semaine qu’il y avait possiblement de l’amiante dans le Palais du Midi. Tant que l’amiante est inerte il n’y a pas péril imminent. Par contre, les démontages nécessitent des précautions régies par la législation : protection des ouvriers, emballage du chantier, traitement spécifique des déchets de construction …
Mardi 13 juin 2023
Commission Mobilité
La Commission a tenu un débat d’actualité sur la question des 3 scenarios envisagés pour résoudre les avaries rencontrées par le projet de métro sous le Palais du Midi. Le Cabinet avait envoyé aux député.e.s la Note technique de la STIB le vendredi précédent.
Ensuite, j’ai poursuivi la préparation d’une note sur le projet de métro nord et d’une présentation pour le Bureau Politique Régional du lendemain.
Puis lecture du Plan Décolonisation de Pascal Smet qui devait être discuté en Commission réunie Egalité/développement territorial le 19 juin.
Mercredi 14 juin 2023
Bureau Politique Régional avec un point sur la réforme en cours de la Loi communale par Ahmed, qui est un spécialiste de la chose locale, et sur le métro, par moi qui suis une spécialiste des travaux inutiles.
Le Pen club m’a invitée à venir tourner une capsule video au Brussels Urban Summit sur le rôle des villes face aux enjeux climatiques. Là un journaliste m’a dit que la vidéo du maire de Téhéran avait été supprimée.
Jeudi 15 juin 2023
Réunion de groupe
Où nous reparlâmes des sujets d’actualité et des perspectives de fin de législature.
Il y a des sujets qui ressurgissent volontiers avant les élections, surtout quand nationalistes et séparatistes sont en pôle position.
Au delà de son organisation interne, le statut de Bruxelles est menacé par certains, nous voilà prévenus. Je l’ai redit en réunion de groupe cette semaine.
Midi de l’Irib sur le co-living
Une doctorante en géographie, Charlotte Casier, amené une recherche sur le co-living à Bruxelles.
Justement la Commission Logement, saisie d’un projet de Résolution et d’ordonnance du Bourgmestre d’Etterbeek sur la question a décidé de renvoyer le sujet en Commission développement territorial.
Le co-living est un système de location de chambres meublées dans une « communauté » qui vise essentiellement les jeunes expats actifs. Tout comme l’hébergement touristique il soustrait des biens du marché locatif long terme. Et permet une rentabilité élevée.
Charlotte Casier a fait son propre recensement car il n’y a pas de données publiques. Elle a dénombré environ 30 établissements pour un total d’environ 3.000 chambres.
Le système exploite une « zone grise urbanistique » car le changement du nombre de chambres ne nécessite pas de permis. Cela participe d’une dégradation collective des conditions de logement.
Good living, qui se propose de mettre un seuil à 15 chambres raterait la cible car 95 % des établissements sont en dessous.
Inlassable plasticité du capitalisme : là où il y a une demande il invente une offre et tant pis pour les dégâts collatéraux.
L’article de Charlotte Casier ici :
Réunion de la Team verte
On a fait le point sur les textes et auditions en attente de traitement en Commission Environnement
Réception du Brussels Urban Summit au Parlement
Très peu de monde. Les participant.e.s s’étaient sans doute déjà égayé.e.s sur les terrasses. Pascal Smet, déjà dans la tourmente, excusé.
Vendredi 16 juin 2023
Réunion avec le Cabinet Maron sur le projet d’Ordonnance Fast track du Cabinet de Pascal Smet. La logique de l’Exécutif est de sortir le projet de l’ornière dans laquelle il est depuis 2 ans, celle du Parlement est de respecter les normes démocratiques. Pour le groupe Ecolo, du moins.
Réunion au cabinet van Den Brandt avec la ministre et des représentants des 3 ASBL actives sur le dossier du métro nord.
Plénière PRB
Séance des Questions d’actualité.
Quand on a vu qu’il y avait 10 QA et une forte mobilisation des groupes politiques en faveur du respect des droits humains et des droits des femmes, on a compris que ça sentait le roussi pour le Secrétaire d’État. Il a donné au Parlement un porte folio d’échanges de mail entre son Cabinet, son administration et les Affaires étrangères. A première vue, il y a des trous dans cette correspondance. Dans sa défense, Pascal Smet a dit à un moment « les faits vont parler pour eux-mêmes ».
Le 6 février 2023, j’interrogeais Pascal Smet concernant « la diminution des subsides aux associations au regard de l’organisation d’événements de prestige. » Je venais de découvrir que le Burssels Urban Summit coûterait 2 millions à la Région…
« Par ailleurs, vous avez annoncé des événements tels que le congrès de l’International Society of City and Regional Planners (Isocarp) 2022 et l’Urban Brussels Summit 2023, financés à hauteur de respectivement 600.000 et 2.000.000 euros. Lors des discussions budgétaires, vous vous réjouissiez de la venue de représentants de 350 villes et d’environ 1.000 personnes dans le cadre de l’Urban Brussels Summit. Vous affirmiez vouloir montrer l’expérience bruxelloise au monde et placer Bruxelles sur la carte internationale. À ce propos, il me semble que nous y sommes déjà ! »
En conséquences des circonstances, les votes qui étaient prévus vers 15h30 ont eu lieu trois heures plus tard. J’ai pris le train de 19h07 pour Namur pour aller au Conseil de fédération, mangé sur place et assisté à la fin du Conseil de fédération.
Dans le train j’ai rédigé ceci qui résume l’état des lieux sur le dossier du projet de métro Nord :
« En réalité, de concertation ouverte sur les solutions il n’était plus possible, a expliqué van Den Brandt ce matin, car, comme l’explique la Note de 18 pages que le cabinet a rendue publique le 9 juin, 2 des 3 scenarios étaient impraticables. Dans le scenario 1 (jet grouting optimisé), l’entreprise Toots rejettait toute obligation de résultat et annonçait une fin possible des travaux en 2035. Dans le scenario 2, la Stib rompait le marché pour les 120 m de tunnel restant avec d’énormes risques juridiques. Seul le 3e scenario est en réalité envisageable : démolition de l’intérieur du Palais du Midi avec maintien des façades pour travailler depuis la surface avec des pieux sécants. Comme cette technique est maîtrisée coûts et calendrier sont mieux maîtrisés, c’est ce que dit la STIB, en tout cas. Fin des travaux en 2029-2030. Ce dilemne entre les 3 scenarios n’est pas bien passé dans la presse mais c’est expliqué dans la Note en question. Ce » choix » est horrible et les cabinets en ont discuté des heures avec pleïades d’experts. La Région peut se défaire de Toots, à la limite, en prenant le risque de création d’un chancre urbain, mais pas de son opérateur de transport. Il n’y avait qu’une alternative : tout arrêter, reboucher les trous et avoir dépensé près de 800 millions d’euros pour zéro gains de capacité dans le Nord-Midi, ce que la Ministre se refuse à faire, elle l’assume. Jamais elle n’aurait obtenu un accord au sein du Gouvernement sur cette option. Le PS tient à ce projet comme à la prunelle de ses yeux.
Bien sûr que la Ville, qui est propriétaire du Palais du Midi, a vu une « opportunité immobilière » dans ce scenario 3. Et si la situation n’a pas été clarifiée plus vite c’est parce qu’elle recherchait des solutions de relocalisation des écoles et clubs de sport et négociait avec la Région quant aux perspectives pour les commerçants dans le Palais (32) et ceux du quartier (plus de 100). Personne, même tous les autres partis, qui sont tous pour le métro, n’est indifférent à leur sort. Le « pacte de 2019 était effectivement insatisfaisant et beaucoup d’argent est parti dans la com. La perspective aujourd’hui est de construire des perspectives plus solides.
Que la Ville se fasse payer un Palais du Midi flambant neuf par la RBC n’est pas à l’ordre du jour. Ils vont négocier qui paie quoi, rechercher des financements et prendre le temps de monter un projet. Pas deux fois le coup de la Bourse, pour ne citer qu’un exemple.
Mardi on discutera en Commission de la possibilité de continuer à exploiter cette infrastructure avec des trams comme le propose AVANTI. La STIB fera tout pour décridibiliser cette option, on peut lire ses arguments sur le site metro3.
Puis viendra la discussion sur le projet d’ordonnance fast track. Pascal Smet voulait une dispense de permis. Ecolo et Défi ont refusé. Les délais seront comprimés mais il y aura une étude d’incidences, une enquête publique, le traitement de la demande de classement, l’avis des instances, une commission de concertation, les capacités de recours. C’est une décision pré établie oui, ça me fait plaisir, non, mais c’est mieux que rien. »
Vous avez remarqué qu’un homme à vélo va toujours plus vite que vous ? C’est sans doute parce que leur poids les entraîne dans les descentes. Bref, Stéphane Hazée m’a montré un itinéraire plus sûr que celui que je prends d’habitude, moins de voitures, pour rejoindre le bord de Meuse depuis le siège d’Ecolo. Puis je pédalais toute seule de nuit et en silence le long de la Meuse vers un sommeil et un week end réparateurs.
