Semaine de l’informel


Nous avons sacrifié au Bureau politique par zoom.
A l’ordre du jour, entre autres, la mise en œuvre controversée du projet de Plan Good Move à Cureghem. Résumé par une collègue wallonne : on a compris qu’il s’agissait d’une grande zone, très densément peuplée et plutôt pauvre, et où il y a peu de voitures mais beaucoup de voitures, on a compris que parmi les opposants, il y avait des méchants et des gentils, et qu’il ne fallait pas faire d’amalgame.
Ensuite, Zakia Khattabi a présenté le processus de concertation qui se met en place autour des Tables rondes Climat.
A midi, réunion Zoom avec Georges Gilkinet et nos mandataires locaux sur la question du survol de Bruxelles. Le lendemain, le Ministre Alain Maron explique dans la presse que la Flandre ne coopère pas de manière optimale dans ce dossier. (C’est pourquoi il a faut s’opposer à toute forme de fédéralisation de la politique de l’environnement.)
Commission développement territorial
Rudi Vervoort a félicité Gaëtan van Goidshenhove à propos de sa chouette petite video, celle où il éructe au Conseil communal. On a pas les mêmes goûts cinématographiques, visiblement.
Je suis intervenue sur sa question relative au bilan du Plan canal. En résumé, il n’y a pas de bilan, il n’y a pas de monitoring spécifique. C’est un peu dommage car 25.000 logements étaient annoncés dans le périmètre du Plan canal (le plan d’urbanisme, pas le plan sécuritaire éponyme et contemporain de Monsieur Jambon). Ce serait intéressant, là aussi, de savoir où on en est après 10 ans. On verra ce que nous dira, globalement, le prochain bilan de l’Observatoire des permis. Il faudrait une exposition destinée aux Bruxellois.e.s, ailleurs qu’au MIPIM, donc, et veiller à la production de logements accessibles, comme l’ont rappelé les jeunes qui squattaient le quai de Biestebroeck.
Deux des questions déposées le 8 juin étaient ensuite à l’agenda. Une sur la division des maisons unifamiliales. Quelle est la vision régionale, en fait ? puisque les communes ont des pratiques très différentes en fonction du contexte local mais que, pour les acquéreurs qui voudraient louer une unité de logement afin de faciliter le remboursement d’un emprunt hypothécaire, il est parfois difficile de se situer. La taille des ménages ne cesse de diminuer mais Good living (le nouveau RRU) entend obliger au maintien d’une unité de minimum 200 m² et trois chambres. ça va douiller. En tout cas, il paraît important de permettre et d’encadrer cette densification qui est réversible selon cycle de vie des ménages et des maisons : louer pour rembourser, réoccuper quand on a des enfants, relouer dans une perspective intergénérationelle, ou pas, quand ils partent, par exemple. Plutôt que de laisser des pirates diviser sans permis et donc sans se donner les moyens du contrôle du respect des normes d’habitabilité comme le font certaines communes (mais pas toutes, naturellement). Encadrer c’est justement lutter contre les marchands de sommeil. La question a intéressé des collègues en des sens divers.
L’autre question portait sur la vente au plus offrant, par les pouvoirs publics, d’immeubles leur appartenant. Pascal Smet a reconnu que ça n’allait pas et qu’il allait en parler avec Rudi car, en fait, il répondait gentiment, mais la Régie foncière ressort de la compétence de Rudi Vervoort.
A propos des charges d’urbanisme de l’immeuble Le Méandre, siège de la Communauté flamande à Tour et Taxis, les charges, qui s’élevaient bien à près de 6 millions d’euros dont 4 millions pour le logement, vont être réalisées dans les immeubles M7 et M8 dont on est occupé à creuser les fondations. Cela signifie qu’elles seront réalisées quelques 10 années après la délivrance du PU, ce qui n’épouse pas tout à fait le critère de « concomittance » de réalisation.
Mon collègue Tristan Roberti a par ailleurs relayé le questionnement des occupants du Logis Floréal qui souhaitent isoler leur habitat dans le respect du patrimoine. Une pétition va arriver en Commission, qui sera sans doute l’occasion de faire le point avec l’administration sur cet enjeu. Cela fait plusieurs années que ça traîne, signale Tristan, et la situation devient urgente sur le terrain.
Le soir, dîner informel à l’invitation d’un ministre. Comme cette invitation faisait suite à une algarade, j’avais mentalement préparé la liste de nos divergences. Pas du tout, il avait une proposition de coopération à faire. Bon, comme je suis polie, à l’apéro j’ai écouté sa proposition avec attention, à l’entrée j’ai commencé par nos convergences puis, pour ne pas avoir réfléchi pour rien, le plat principal a été consacré à l’énumération/discussion méthodique de nos divergences, qui réduisent assez bien les marges de coopération formelle.


Je me suis réveillée la gorge en feu et la tête comme un sceau : le résultat d’un refroidissement, de la chute des températures et de plusieurs nuits de mauvais sommeil agité de klaxons, d’avions et de pots d’échappement. Exemplarité oblige : attitude dilatoire à l’allumage du chauffage au PRB. Chaudière récalcitrante à la maison. Je raconte l’anecdote domestique car parlante à certains égards : après quelques appels, le chauffagiste passe car la chaudière refuse de redémarrer. Le chauffagiste : « c’est normal, après 10 ans, la carte mère de la chaudière (au gaz) tombe en panne, obsolescence programmée. Vous auriez dû garder votre vieille chaudière au mazout, elle est increvable et, en plus, elle séchait les murs de votre cave ». Mon mari, qui ne déteste pas badiner : « je vais rebrancher la chaudière au mazout sur le circuit ». Moi : «attends que je ne sois plus mandataire Ecolo ». (Joke : vade retro mazout). Moralité : lutter contre l’obsolescence programmée des équipements ménagers est judicieux, merci Zakia. Car le système thermo industriel pousse sans cesse au renouvellement de ses marchés, au diable l’environnement.
Comme tout bon stakhanoviste, une fois assurée que ce n’est pas la Covid, je débarque à la réception de la fête de la Communauté Wallonie Bruxelles à l’hôtel de ville de la Ville (de Bruxelles). Entendre Pierre Yves Jeholet : « Je vous le dis solennellement : l’heure est venue pour les francophones de Belgique d’exprimer (leur) volonté (commune) et de répondre à la question de savoir ce qu’ils veulent faire ensemble à l’intérieur de la maison belge ». https://www.7sur7.be/…/le-discours-de-pierre-yves…/
L’après midi, réunion informelle avec une grande entreprise publique qui développe une conception cohérente dans le temps de l’urbanisme.


Réunion de la team verte autour des sujets de reprise dont l’ordre du jour de la Commission Enviro du président Roberti. Et puis bilatérale sur le travail de la semaine avec Simon, qui va rejoindre les rangs de la Régionale pour oeuvrer à la campagne des communales. D’où l’annonce publiée : je cherche un.e assistant.e parlementaire à mi temps. Hé oui. Comme dit John : « tu sais rebondir ». ça oui.
Le soir j’ai brossé la « gastronomy night », invitation entièrement et exclusivement en anglais, organisée à Tour et Taxis par Visit Brussels. Il faut faire des choix et, parfois, celui de la tisane et du paracétamol s’impose. Sorry : herbal tea and paracetamol.


Réunion de groupe. C’est la rentrée et la majorité s’anime entre autres autour des débats budgétaires et des sujets qui influencent les parts de marché électoral dans les quartiers populaires.
A Cureghem, par ailleurs et sans lien aucun avec ce qui précède, la majorité s’est accordée sur une « alliance pour Cureghem », un plan d’action transversal destiné à répondre aux demandes des habitants concernant la propreté publique, la sécurité, le mal-logement, l’espace public, .. tout ce que les partis traditionnels ont négligé pendant des décennies. C’est déjà cela d’acquis, considérant que les acteurs sociaux disent que ce sont la propreté et la pression du trafic de drogue de l’espace public qui préoccupent en premier lieu les habitants. Pour ce qui concerne Good Move, si j’ai bien compris, on repart d’une page blanche en concertant par micro-quartiers, concept original en matière de mobilité. C’est frustrant quand on suit pas à pas les palinodies régionales dans ce domaine depuis très longtemps : les insuffisances d’Iris II, les analyses scientifiques, les objectifs européens, les engagements environnementaux de la Belgique toussa toussa. Mais ce n’est pas moi qui vais dire qu’il faut faire le bonheur des gens malgré eux, ni même le penser. Courage aux professionnel.le.s : bureaux d’études et administrations. Comme m’a dit un jour le PTB : « moi je m’en fous des études, je suis dans la rue ». Curieuse de voir si ils seront nombreux le 23 octobre pour la Manif Climat.
Justement, l’après-midi participation au forum Healthy cities, healthy citizens organisé par For Urban passion, émanation de la Chambre des urbanistes belges. Visite de terrain à Molenbeek avec Loredana Marchi, directrice de l’asbl Le Foyer, André Vande Perre, coordinateur du restaurant social Les uns et les autres, Carlo Obinu, responsable du contrat de rénovation urbaine Etangs noirs, Damien Boone, coordinateur de l’Observatoire de la santé et du social pour une présentation du contrat local social/santé et Olivier Schellingen, du projet Lama au sein de Ribaucare qui fête son premier anniversaire avec 12.000 consultations. Le tissu vivant de quartier. FUP a fait une demande formelle d’audition par les Commissions Environnement et Développement territorial du parlement afin de discuter de ses recommandations avec le Parlement. Chouette idée.
Le père des indicateurs environnementaux de Barcelone, Salvador Rueda, directeur de l’Agence d’écologie urbaine de Barcelone jusqu’en 2020 et concepteur de l’urbanisme écosytémique appliqué à cette ville de 102 km² est venu présenter la politique des superblocks. « C’est Good Move, en fait », me dit mon voisin, un ingénieur expert en transports publics. Ben oui, c’est le même principe d’immuniser les quartiers des nuisances tout en permettant l’accessibilité.
Très heureuse de revoir Rueda que j’ai rencontré plusieurs fois à l’occasion de voyage d’études de l’ARAU et de colloques à Barcelone. Je lui ai rappelé que dans un petit resto où nous avons mangé de la de la morue aux olives, il m’a dit qu’il fallait rester optimiste individuellement. C’était il y a une vingtaine d’années, mais le conseil est resté. Rueda rappelle que le dérèglement climatique n’attend pas et qu’il est crucial d’adapter la ville.
Je me suis ensuite éclipsée pour aller écouter les hommages rendus à Guido Vanderhulst en son ancien fief de La Fonderie, un endroit formidable. Grand plaisir de retrouver tant de visages amis et ce monde si bouillonnant de projets. Plaisir réconfortant. Que de bons souvenirs, des combats avec Guido, que ce soit dans la défense du patrimoine industriel pour laquelle il était un inépuisable puits de sciences que pour la défense de la reconnaissance des ASBL actives en matière de tourisme alternatif. Je me souviens avoir visité quantité d’immeubles à l’abandon avec lui, dont la minoterie qui abrite maintenant Coop. Il avait l’art, à grand renfort de gestes à travers l’espace vide de reconstituer le parcours et la transformation des matières premières. Sacré Guido ! Il aimait rigoler. Patrick Wouters a posté sous un post précédent l’intervention d’Anne van Loo, secrétaire honoraire de la CRMS, qui se plaisait à rappeler ses principaux faits d’armes. Le président de La Fonderie est venu s’excuser qu’il n’y ait qu’une femme parmi les intervenants. Ils feront mieux la prochaine fois.
Et puis je suis retournée à vélo la Maison de la Culture et de la Cohésion sociale de Molenbeek pour écouter la suite des ateliers, en particulier avec Jean Hermesse, qui parle du tsunami du vieillissement de la population. La santé ce n’est pas seulement l’état physique mais également la capacité à s’adapter et à faire des projets.
Et puis Catherine Moureaux, bourgmestre de Molenbeek et Alain Maron, ministre de la santé, ont conclu la journée. Et puis c’était sympa de revoir le personnel de la Maison puisque mes enfants ont fait nombre de stages de musique, de danse, d’arts plastiques là bas quand ils étaient petits et moyens. Et qu’un jour un père bien pensant m’a dit que c’étaient des « sauvageons » parce qu’ils criaient de joie en courant dans le couloir (après le stage) et que j’ai répondu qu’ « Avec le monde qui vient, mieux vaut être sauvageons que béni oui oui ». Le chef de cabinet d’Elio Di Rupo venait là aussi le samedi matin. Un jour que je lui disais que le centre Emile Vandervelde m’avait invitée à un séminaire sur la mobilité, il m’a répondu : « c’est une erreur ». Ha ha ha. Cela m’étonnait aussi, car en plus de 20 ans de société civile, je suis allée dans tous les partis démocratiques, sauf au PS et je constate chaque jour qu’ils en sont restés à peu près au même point qu’il y a 20 ans en matière de mobilité et de relations avec la société civile.


Réunion informelle sur Good Move.
Vous prendrez bien un peu de rationnalité ? : https://ibsa.brussels/…/publi…/documents/Focus-53_FR.pdf
Avec Ingrid nous sommes allées au débat organisé pour Brupartners et le Conseil de l’environnement par l’ancien patron du service des espaces verts de BE, Serge Kempeneers, avec Thomas Vanden Boogaerde, de BE, et Antoine de Borman, de perspective.brussels. Où je fis remarquer que la densification en ville n’évite pas l’étalement urbain (on fait les deux), que l’outil PAD est dénoncé en raison de sa capacité à déroger dans le mauvais sens aux plans élaborés démocratiquement, que présenter la densification comme un enjeu nouveau est erroné ( Bruxelles a historiquement déjà connu une vague de densification moderne avec des ensemble de logements sociaux : Peterbos, Cité modèle comme résidentiels avec les nombreuses résidences Etrimo et Amelinckx). Que se posent, dès lors, des questions architecturales relatives aux formes urbaines, à leur insertion, aux enjeux d’adaptation de ces immeubles à la PEB. Qu’il fallait revoir les dispositifs de participation car perspective ne peut être juge et partie. Il y avait pas mal de questions intéressantes du public mais je m’en voudrais de faire un résumé partiel car je n’ai pas tout noté. J’ai demandé ce qui expliquait que l’étude Open ruimte s’arrête juste en bordure de la friche Josaphat qui correspond pourtant au critère d’un grand espace ouvert connecté. Curieux.
L’après-midi et en soirée : rencontre avec les mandataires Ecolo locaux à la Vallée, à Molenbeek. Atelier sur les questions d’urbanisme. Et puis, encore et toujours discussions informelles sur la mobilité et un tas d’autres sujets plus ou moins graves ou rigolos.
Et puis, en ce premier week end d’octobre 2022, j’ai rédigé ceci et fait un peu de ménage dans mes mails, l’agenda et la maison. En me demandant si, bien que cette maison soit assez bien isolée, il ne serait pas judicieux d’ insérer un insert à pellets.