Semaine du 7 mars 2022
A la guerre comme à la guerre et retour au présentiel quasi intégral
Pendant les Krokusvakantie, suite à l’invasion de l’Urkraine par la Russie, j’ai senti le danger de nous voir attribuer l’envolée des factures de gaz (alors que le prix du gaz qui était à 13 euros/MWh au moment de l’accord de gouvernement est à 345 euros/MWh cette semaine) et j’ai pris un café avec Luc Barbé, le père de la loi de 2003. Pour notre génération, qui a vécu Tchernobyl en direct à la télé, le risque nucléaire n’est pas une vue de l’esprit mais une menace tout à fait réelle. Mais voilà, à un moment donné, une menace proche éclipse une menace lointaine et tenue dans le déni. Ce phénomène est connu : le rapport du GIEC, paru cette semaine en fait encore les frais. Bref, je pense que c’est la seule posture raisonnable : réexpliquer les mécanismes et réexaminer le Plan A et le Plan B à la lumière de la situation de guerre, des rapports des opérateurs et de l’administration avec le curseur sur les deux conditions : le prix et la garantie d’approvisionnement. Et accélérer la transition énergétique, gage d’une plus grande indépendance.
Pour la pédagogie c’est par ici :
Lundi 7 mars 2022
Ingrid m’avait demandée de la remplacer en Commission Enviro exceptionnelle pour le vote de l’Ordonnance gaz électricité. Finalement, le vote a été reporté mais, suite au retard pris par les débats, je devais envisager de prononcer l’intervention du groupe Ecolo préparée par Tristan Roberti. Et bim, un automobiliste estimant visiblement que les cyclistes étaient quantité négligeable m’a refusé une priorité de droite. Rien de cassé mais une peur bleue, et un retard en Commission où j’ai repris l’intervention au vol. Les débats étaient intéressants – et on ne peut plus d’actualité – même si l’envolée des prix de l’électricité, entamée avant la guerre, est due à la libéralisation et au contexte d’interdépendance géopolitique global. Notre objectif commun, maintenant, c’est le renforcement de l’indépendance énergétique de la Belgique. Espèrons que sur cette évidence tout le monde soit d’accord. (Et la réduction de la consommation : là j’ai comme l’impression qu’il faudra encore ramer. Avec le printemps et l’affaiblissement de la pandémie nous entamons une séquence moins tendue : rendez-vous aux premiers frimas. Isolons nos maisons, justement les primes Renolution arrivent et mon voisin m’a dit : « je vais faire comme vous, isoler la façade arrière », yes !).
Commission développement territorial
Gladys Kazadi, des Engagées et Kalvin Soiresse, d’Ecolo, ont secoué Pascal Smet : le rapport sur la décolonisation de l’espace public n’avait pas encore été envoyé aux parlementaires mais a été commenté dans la presse pendant les congés de Carnaval. Moi aussi ça m’énerve. Il sera finalement présenté en Commission demain, 256 pages.
Sinon, on a parlé un peu densification à l’occasion d’une question de J. De Patoul sur la deuxième couronne. Notons que Pascal Smet est à l‘écoute de nos réflexions sur ce sujet.
J’avais 4 questions au programme
* le maintien des MPP (mesures particulières de publicité : enquêtes publiques et commission de concertation). Réponse : oui, on va les maintenir mais on va examiner comment, oui on va prendre connaissance des travaux d’analyse effectués sous les législatures précédentes. J’ai insisté : c’est une question démocratique, pas une question technique.
* avenir de l’ex couvent du Gesu. Réponse : le nouveau projet est conforme au PRAS et comprend quelques dérogations au RRU (Règlement régional d’urbanisme). Le programme comprend 11.000 m² de logements (on a gagné la bataille culturelle), 2.100 m² d’hôtel, 5.000 m² de commerces (sic), 1.200 m² d’équipements et 1.300 m² de bureaux. Pas d’infos sur les parkings (177 places dans la demande de 2009). Il n’y a pas encore de propositions relatives aux charges d’urbanisme mais il faut refaire le calcul, car le programme ayant changé. L’enjeu c’est le type de logements. Je viens de découvrir ceci, la version de l’histoire par le propriétaire : https://gesu.be/fr/genese
Le pauvre a été le jouet d’événements indépendants de sa volonté.
* L’Ambassade de Chine n’a pas encore rentré de plans modifiés pour son projet d’immeuble à appartements au N°14 avenue du bois du Dimanche, et fait des travaux sans PU au N°16. Urban a écrit à l’ambassade de Chine, pas de réponse. Urban s’est tourné vers le SFP Affaires étrangères qui a adressé une « note verbale officielle ». Heureusement que la Commune de WSP n’est pas dotée de l’arme atomique …
* Le soutien d’Urban à l’oeuvre de Guido Vanderhulst, fondateur de La Rue ASBL dont le café s’effondre. Les désordres au bâtiment (classé) sont suivis par Urban mais, surtout, Pascal Smet accueille favorablement ma proposition de rendre hommage à Guido Vanderhulst. La demande des ASBL de donner son nom à la passerelle en face des halles Libelco se heurte à l’objectif de féminisation des dénominations des espaces publics mais une autre approche est possible dans le champ du patrimoine.
Tristan Roberti a interrogé le Secrétaire d’Etat sur son implication dans l’Alliance Renolution. Pleine et entière, ça va de soi, vu l’enjeu.
Geoffroy Coomans a interrogé sur l’abandon du projet de Maison de l’Urbanisme. Abandonné car « trop français » a répondu Pascal Smet. Je suppose qu’il veut dire par là « trop centralisé » et en aucun cas : « les organismes sous tutelle politique sont en défaut d’indépendance », ce qui est pourtant bien le cas, en France comme chez nous. Ça m’a fait rire.
Et on a terminé plus de 10 heures de commissions à 19h10. Ben oui, entre les voyages à Dubaï et à Cannes, deux sources d’inspiration pour la sobriété et la probité en urbanisme, pas facile facile de trouver des créneaux avec Pascal Smet.
Mardi 8 mars 2022
J’ai passé toute la journée sur le terrain :
* Manif de fem and law et Mères veilleuses sur les propos sexistes dans les procédures en justice #balancetonjuge
* Manif intersyndicale : « Travail précaire, femmes en colère. Salaires de misère, femmes en colère. Trop de tâches ménagères, femmes en colère » etc. Respect.
* Marche féministe sous le soleil et avec plein d’alliés.
* « Climat, mon cerveau fait l’autruche ». Documentaire sur le déni climatique, de Raphaël Hitier et Sylvie Deleule, sur une idée d’Olivier De Schutter. Et dîner en agréable et politique compagnie. Une journée de plus de 11 heures aussi mais bien plus aérée.
Mercredi 9 mars 2022
J’ai poursuivi ma saine lecture des avis des instances et du RNT (résumé non technique) de l’étude d’incidences du projet de métro Nord, 685 pages. On y apprend pas mal de choses, l’air de rien. J’y reviendrai.
Rencontre avec une étudiante de Saint-Louis qui travaille sur les luttes citoyennes en rapport avec la pollution de l’air et la mise en œuvre de la LEZ.
Réunion team verte.
Nouveau dossier : la préservation du cinéma Rio, à Laeken.
Et puis j’ai pris un verre à Tour et Taxis avec mon voisin Emre Sumlu qui travaille pour la Régionale Ecolo. Travail de fond de l’animateur du terrain.
Jeudi 10 mars 2022
Réunion de groupe en présentiel. Mes circuits de refroidissement sont tombés en panne.
Le soir, présentation du projet de Métro 3 pour la locale de Schaerbeek. On m’avait demandé de faire objectif, j’ai fait objectif, mais l’étude d’incidences et le changement de contexte budgétaire sont éloquents.
Vendredi 11 mars 2022
Plénière en présentiel pour les plus obéïssants. Nouvelles discussions sur l’Ordonnance Micro Mobilité et l’Ordonnance Gaz électricité, de 9h30 à 13h30 puis sur le reste du menu en Assemblée communautaire commune et votes vers 18h00.
Samedi 12 mars 2022
Ateliers sur la politique de propreté publique organisés avec Alain Maron par la Régionale, avec les militants, et je suis venue pour les remerciements à Barbara de Radiguès.
Dimanche 13 mars 2022
Manif pour la Sauvegarde de la friche Josaphat avec Sauvons la friche. Beaucoup de monde. Certains rêvent tout haut d’une majorité verte/bleue en 2024. Comme dit Johnny : « espoir et solutions » 
