Bilan parlementaire de la semaine du 12 au 20 juillet 2021

Donc, le week-end du 11 juillet, j’étais dans la vallée mosane avec ma famille et 4 ami.e.s d’unif. Lors d’une balade en bord de Meuse, je leur ai raconté le peu que je savais de l’histoire de ce fleuve (principalement grâce aux publications du service public wallon et d’Urbagora), de sa rectification pour les besoins de l’industrie, de son urbanisation progressive, de son rôle infrastructurel, adossé aux écluses, aux barrages, au rail et à la route, de sa régulation. Grâce à celle-ci, disais-je doctement, les inondations dévastatrices ne sont plus d’actualité (bien que je me souvienne de routes immergées vers 98 à Dinant parce que notre VW Polo a bien failli glisser de la route vers la Meuse avec nous dedans… ). Le 11 juillet, la Meuse était sage, alors, nous avons fait du canoë et les ados ont sauté pour le Big jump…

– Réunion de groupe matutinale pour discuter de l’actualité de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. J’espère sincèrement que les travaux de cet institut continueront à passionner les observateurs ainsi que les administrateurs du MR. La nouvelle commissaire du gouvernement, sans aucun doute, deviendra une star des médias, désormais très mobilisés sur ces questions d’égalités

– Bureau Politique

Long débat sur la situation des sans papiers rendue inextricable par l’attitude du CD&V mais pas que. Georges Gilkinet et Simon Moutquin ont exposé la tenace créativité dont des personnes de bonne volonté ont fait preuve depuis plus de 50 jours à ce moment là pour trouver des solutions de régularisations dans le cadre très contraint de l’élasticité de l’accord de majorité. C’est contradictoire ? Malheureusement tout le monde n’était pas précisément de bonne volonté sur ce volet des négociations de l’accord de majorité fédéral en septembre 2019.

Par ailleurs, John Pitseys nous a parlé de la sociologie de la traduction, c’est chouette la sociologie de la traduction (mobiliser autour d’idées claires). On ne peut pas lui enlever que c’est préférable à la tentation de mobiliser autour de questions obscures et disqualifiantes

– Avec Simon Rasquin on a réussi à déposer encore deux questions parlementaires avant le délai de midi.

– Commission Développement Territorial

Nous avons discuté modalités de décision des démolitions-reconstructions à propos du projet de Triple living au bord du canal, avenue du Port, qui fait l’objet d’un recours d’IEB au conseil d’état et d’une question de PTB. Fadila Laanan et moi même sommes perplexes, nous demandons aussi à voir la démonstration de la pertinence de la démolition. Pascal Smet s’engage à ce qu’à l’avenir ce soit Urban qui fasse cette démonstration et non plus le demandeur. Je suis intervenue également pour rappeler l’importance de l’accessibilité financière au logement dans un quartier, le Maritime, dont la population reste durablement submergée par la désindustrialisation.

Par ailleurs, Pascal nous explique que, comparé à la Wallonie, le déficit de piscines publiques est à Bruxelles de 11 sites. Et par rapport à la Flandre de 24. Ha oui ?

Suite à la question de Marie Nagy sur les subsides de l’ARAU, Pascal nous explique qu’il souhaite un inventaire complet des subsides distribués aux ASBL. J’entends ça depuis 20 ans dans la bouche des partis de droite. Ce qui est plus courant dans la bouche des partis rouges c’est que la démocratie représentative constitue l’apha et l’oméga de la démocratie et que les associations autonomes peuvent crever. C’est ce qu’il nous a subtilement expliqué : en acceptant des subsides l’asbl renonce à son indépendance

Sur le projet de PAD Herrmann Debroux, sauf si j’ai rêvé il a été question de logements accessibles

Sur Mediapark j’observe qu’il y a des raisonnements à géométrie variable puisque si la DPR prévoit la prise en compte de l’offre sociale environnante, on en tiendrait compte à Mediapark (38% de logements à finalité sociale dans le projet de PAD) et pas à la gare de l’Ouest, à Molenbeek (80%). Mais je dois être trop terre à terre. Si les espaces destinés aux entreprises (privées) audiovisuelles ne font pas recette, d’autres activités viendront, dit Rudi. Quelle était la justification, déjà ?

Sur le projet de PAD Heyvaert des réponses assez circonstanciées, voir compte rendu. Là je pense qu’il fallait éviter que d’aucuns ne prennent des positions de blocage.

– Réunion avec Elke Van den Brandt

Discussion sur les dossiers d’actualité dont ce dossier d’élargissement du Ring que je sens moyen. Parfois il convient de questionner en amont.

– Commission Mobilité

Je me suis étonnée que le MR pose une question à partir d’un rapport confié à la discrétion des administrateurs de parking.brussels.

C’est toujours marrant de constater l’ardeur de l’opposition à soutenir un projet de la majorité, ici le métro Nord. L’opposition tremble à l’idée qu’en questionnant l’opportunité jamais démontrée du projet de métro nord lui même certains mauvais esprits remettent en cause ledit métro. Difficile de reboucher les trous à Stalingrad et Liedts, ai-je répondu. Par contre, interrogeons nous sur les trous budgétaires occasionnés par ce genre d’infrastructures lourdes. Ainsi que sa relation contrariée avec la qualité des sols et la nappe phréatique, en lien avec la question précédente. Ainsi que sur la pertinence des hypothétiques prolongements, vers le sud et le nord ouest où la densité fait (encore davantage) défaut. De toute façon, la décarbonation fait mauvais ménage avec les excavations, on finira peut-être par le comprendre.

J’ai demandé à la ministre ce qu’elle pensait de cette carte blanche mais je crois que la question s’adressait surtout au MR.

– Rencontre avec Philippe Massart qui fait un merveilleux travail de documentation de la vie sauvage du parc Josaphat et de la friche.

– Réunion à la Green house avec Pad d’accord : à l’écoute de leurs revendications sur le projet de PAD Herrmann Debroux avec Tristan Roberti , Parmentier Ingrid et les échevins locaux. Traversant le boulevard du Botanique vers 14h30, des torrents d’eau dévalaient le boulevard. Démonstration de l’imperméabilisation des sols, me suis-je dit. Lunch avec le directeur de Médecins du Monde, accaparé et submergé, vu les circonstances

– Exhumation du dossier Neo suite à une question du MR qui recycle ce qui passe à la Ville. C’est le canari dans la mine. Enterrée devant le Conseil d’Etat en 2015, 2017 et 2020, la tentation de modifier le PRAS ressurgira-t-elle? Ou bien la Région poursuit-elle sa réflexion dans le cadre d’un projet de PAD? Quelle que soit la voie, les mêmes obstacles de pertinence restent à aplanir. Agravés par la crise.

– Le 15 juillet à deux heures du matin j’ai pris connaissance sur Facebook de la carte des inondations de 1926 à Liège publiée à minuit 04 par François Schreuer et c’est là que j’ai compris que nous avions potentiellement un problème sérieux.

Un déluge est tombé. Trains annulés, routes barrées, eau non potable. Une toute petite idée de ce que d’autres vivaient de manière aiguë … J’ai donc raté la dernière réunion de groupe de la session, pour l’occasion en présentiel.

– Réunion team verte en visio

– Plénière

– Le soir le Conseil de fédération prévu en présentiel a été converti en zoom vu les circonstances. Moitié moins de participation que d’habitude, ce qui montre bien l’étendue du drame qui se jouait. On a parlé d’aménagement du territoire !

Parallèlement nous avons toutes et tous vécu un stress très intense autour de la grève de la faim et de la soif à l’église du Béguinage, à l’Ulb et à la VUB.

Dernière Plénière et vote entre autres sur la mise en place de salles de consommation de drogues.

– Retour à Bruxelles en passant par Villers-la-Ville dans un train circonspect.

– Réunion de bilan et perspectives (je n’ose plus penser prospectives) avec le Chef de groupe. Je m’en tire avec les leçons de Michel Foucault sur le territoire et plein de chouettes fugaces rencontres.

– Bureau Politique extraordinaire sur les inondations et la grève de la faim. Suspendue ce 21 juillet vers 16h00. Submergé.e.s par le soulagement de voir des vies humaines épargnées

Ce pays retrouve sa dignité dans la solidarité d’avantage que dans la prévention et la gestion des crises. Et pourtant, il va falloir reconstruire et s’adapter. Submergé.e.s par l’ampleur des destructions. Et parler un peu d’aménagement du territoire, et de changement climatique.

EDIT : on me fait remarquer que ma conclusion est implicite. Oui mais elle était dans le journal très rapidement après les faits, hein, j’ai rien inventé et je ne suis pas hydrologue mais historienne-géographe à la base. Et donc, oui, il semble que le système de régulation de la Meuse ait pu être mis à profit pour éviter des dégâts encore plus graves à Liège malgré les travauxau barrage de Moncin. Mais les affluents, eux ne sont pas régulés, et, surtout, le volume des précipitations est exceptionnel.