Un article du journal L’Echo du 27 août 2018 rappelle que des outils économiques et fiscaux ont fait de la
Belgique un haut lieu de l’industrie audiovisuelle. Les atouts de la Belgique sont nombreux en matière de tournages : réputation des professionnels, prix relativement bas, incitants fiscaux (en particulier, le tax shelter), aides régionales, etc. Si bien que l’on arrive à quelque 300 à 350 tournages par an : longs métrages et séries télévisées (près d’une cinquantaine par an), documentaires, publicités, films d’étudiants, etc., dont un quart de productions étrangères.

Dans cet article, la screen.brussels film commission déclare que, malgré son absence d’unité architecturale, Bruxelles remporte un certain succès grâce à la qualité ou à la singularité de son patrimoine historique et de ses paysages urbains.

Le secteur audiovisuel constitue une industrie qui crée de l’emploi, paie des impôts, des taxes et génère de la TVA. D’après la screen.brussels film commission, une journée de tournage avec 60 à 70 personnes peut générer 100.000 euros de dépenses par jour à Bruxelles.

Cette économie est cependant volatile puisque les professionnels tendent à s’adresser aux villes dans lesquelles les conditions sont les plus attractives. Si nous avons pris des clients à la France, celle-ci peut les récupérer comme en 2017, lorsqu’elle a augmenté le crédit d’impôts. La Belgique est alors devenue moins compétitive pour les producteurs hexagonaux, ses premiers partenaires, et a connu une baisse de 20 % des tournages français.

Or, il semblerait que nos voisins déconfinent plus rapidement les tournages. Dès le 5 mai, le magazine web des professionnels de l’audiovisuel français, « Le film français », annonçait que la Ville de Paris autorisait la reprise des tournages en intérieur comme en extérieur à partir du 11 mai sauf dans les parcs et jardins, les cimetières, les
équipements sportifs, les berges et canaux et dans les monuments gérés par la Ville de Paris, dans une première phase de déconfinement et jusqu’à 50 personnes sous certaines conditions.

Le 9 mai, screen.brussels publiait sur son site des modalités de reprise des petits tournages (maximum 15 personnes), assorties d’une série de modalités opérationnelles qui visent principalement à assurer le respect de la distanciation physique, mais rien n’était encore annoncé pour les grands tournages.

Le niveau fédéral a pris des dispositions afin d’assouplir le tax shelter. Le secteur demande au gouvernement fédéral de s’atteler aux droits sociaux des artistes et à la mise en place d’un fonds de garantie destiné à la reprise des tournages, indépendamment des problèmes d’assurances qui ont paralysé le secteur.

De son côté, la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé, le 23 mai, un plan de relance du secteur du cinéma et de l’audiovisuel doté de 6 millions d’euros et destiné à soutenir toute la chaîne du film : création, production et diffusion.

Le président de l’Union des producteurs francophones de films (UPFF) a lancé à cette occasion un appel dans la presse afin de demander la reprise des tournages au-delà des petits tournages, ainsi que des aménagements relatifs à la gestion logistique et administrative des tournages.
L’UPFF recherche des solutions pour relancer l’activité et est en discussion avec un laboratoire afin d’explorer les moyens de tester l’ensemble des personnes présentes sur un plateau pour obtenir des dérogations aux mesures de distanciation physique et en particulier au port du masque.

Comme l’a dit un représentant du secteur sur les ondes, il est difficile d’expliquer la présence d’acteurs masqués à l’écran à moins de construire des scénarios autour d’acteurs masqués. La question de la reprise des tournages se pose naturellement pour toutes les productions qui arrivent maintenant au stade du tournage et pour les tournages qui ont été interrompus en raison de la pandémie

Quelle stratégie de déconfinement la Région bruxelloise envisage-t-elle dans le domaine des tournages ? Combien de productions devaient-elles entamer leur tournage à Bruxelles le 17 mars au moment du confinement ? Combien de tournages ont-ils été interrompus ? Comment la Commission des tournages a-t-elle pu venir en aide aux producteurs ?

Mon intervention complète et la réponse de la Ministre ici:
http://weblex.brussels/data/crb/biq/2019-20/00113/images.pdf#page=52